LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES

NUMÉRO 23

Films pour un Noël différent !

BATMAN RETURNS - Tim Burton avec Micheal Keaton, Danny Devito, Michelle Pfeiffer et Christopher Walken, 1992, États Unis

Après avoir combattu le Joker, Batman doit se mesurer à la révolte de la Femme Chat et du grotesque Pingouin.

BATMAN RETURNS est sûrement le meilleur film tiré d'un comic-book. Libéré de toutes contraintes, Tim Burton a réalisé une oeuvre où se retrouve vraiment tout ce qu'il affectionne: la fantaisie carnavalesque, l'expressionnisme allemand, le macabre, la satire et des personnages marginaux. Campé dans un contexte de Noël, le récit baigne dans une ambiance de conte lugubre poétique qui donne droit à une imagerie d'une grande beauté. En revanche, le Pingouin est un personnage laid, mais on sent très bien que Burton s'attache à ce dernier, en le montrant comme un être malchanceux et meurtri qui a été rejeté par ses parents puisqu'il était un bébé monstrueux. Il est un antagoniste fascinant de Bruce Wayne, qui lui, se déguise en animal pour combattre les criminels. Burton crée aussi un lien psychologique entre Batman (ou Bruce Wayne) et la maligne et séductrice Femme Chat (ou Selina Kyle). En effet, les deux personnages sont attirés l'un vers l'autre grâce à leur dualité respective qu'ils tentent pourtant de garder secret.

Les nuances apporter aux héros ou méchants sont d'ailleurs étonnantes. Ils ont chacun quelque chose de sinistre et rien n'est stéréotypé dans leur conception . Il va s'en dire que le scénario est plus élaboré (plus politique aussi) que le premier film, en plus d'être parsemé de clins d'oeil (ex: le personnage de Christopher Walken s'appelle "Shreck", le même nom que l'acteur qui a incarné Nosferatu dans le fameux classique de Murnau) et de contenir de nombreux dialogues intelligents et mordants, une qualité qui se fait de plus en plus rare aujourd'hui dans les productions du genre. Dans le rôle du Pingouin, le petit Danny Devito est en verve malgré les exigences physiques (maquillages, costume) avec lesquelles il doit composer. Michelle Pfeiffer, quant à elle, rend admirablement bien la détresse psychologique de son personnage, alors que Micheal Keaton est toujours aussi réservé dans un rôle central auquel le réalisateur a pourtant tendance a reléguer au second plan. Après tout, il s'agit de BATMAN RETURNS et non du PENGUIN ou de CATWOMAN . Mais on peut pardonner ce parti pris de Burton puisqu' en revanche ses "méchants" sont fort intéressants et leurs mises en scène inventives. Nazgul

BLACK CHRISTMAS aka Silent Night, Evil Night aka Stranger in the House- Bob Clark, 1974, Canada 

Un soir, la veille de Noël dans une sorority house, des jeunes filles font la fête sans se soucier du rôdeur tournant autour de la maison. Soudain, la soirée est gâchée par un coup de fil passé par un sale pervers poussant d'ignobles cris bien flippant et haletant comme un cochon. A ce moment, une des filles disparaît dans sa chambre et s'y fait assassiner propre en ordre.

Le lendemain, personne ne remarque la disparition de cette fille. Sauf son père qui vient la chercher. Pendant ce temps, une autre fille, Olivia, se heurte à un conflit de couple, annonçant à son homme qu'elle est enceinte et qu'elle souhaite avorter. Celui-ci monte les tours et pète un câble.

Puis, une mère de famille annonce aux flics que sa petite fille a disparu, si le flic de service, roi des crétins, ne capte rien à rien, son chef, John Saxon, tente de faire bouger les choses. Une battue mettra à jour le corps de la petite fille.

Olivia, exténuée, retourne à la sorority house, où son con de copain vient lui péter les pieds. Les appels anonymes continuent, la tension monte, l'ambiance devient moite et l'inquiétude nous atteint, nous les spectateurs, soudain sournoisement pris dans l'intrigue. BLACK CHRISTMAS fait mouche et réussi là où la majorité des thriller/slasher échouent: nous captiver, et nous faire flipper un bon coup avant un final étonnant. Les fameux coups de fil y sont pour beaucoup pour l'ambiance effrayante. Très bien torché, ce film mériterait d'être plus connu. Kerozene

Le temps des fêtes arrive a grand pas et j'ai décidé de réécouter ce petit bijou, un film qui a sûrement inspiré When a stranger call, sauf avec des coups de téléphone assez obscènes...du genre je vais sucer ton petit trou, tu vas avaler le tout salope.. et faut surtout pas oublier la vielle ivrogne qui s’occupe du pensionnat et le vieux bonhomme tout offusqué par les gestes des locataires et de la petite vielle. La première fois que l'on voit ce film l'intrigue y reste jusqu’à la fin, la seule déception : on ne sais pas qui est vraiment le meurtrier alors on laisse place a l'imagination. Le film est accompagné d'une certaine touche d'humour qui m’a fait bien rire. Le film a supposément été tourné a Montréal, on voit même Margot Kidder boire une Labatt 50, ca sonne Québécois pas mal. Rana

CHRISTMAS EVIL aka You Better Watch Out - Lewis Jackson avec Brandon Maggart, Jeffrey DeMunn, Dianne Hull, 1980, États Unis 

Traumatisé dans son enfance par son jeune frère qui lui avait apprit que le père Noël n'existait pas, un homme d'âge mur est toujours obsédé par le gros bonhomme à barbe blanche ! Il vit seul dans un appartement tout décoré d'objets de Noël et travaille pour une fabrique de jouets. Il observe les enfants du voisinage, entrant dans de grands livres les qualités des bons enfants, les défaut des méchants. À l'approche du 25 décembre, il perd la raison et vole son usine pour donner des cadeaux à tous les bons enfants, tuant les adultes qui méprisent le bon Santa.

La première partie est longue et franchement ennuyante et l'on a presque hâte qu'il pète les plombs. Quelques rares scènes sauvent à peine le film tel le rassemblement des pères noëls pour la séance d'identification au poste de police; les enfants qui protègent le personnage censé être bon; le bonhomme poursuivit par une foule avec des torches ! Trop peu, trop tard malheureusement. La mise en scène approximative, la photographie quelconque, la musique de synthétiseur criarde, les effets gore ultra-rapides et grotesques, une fin en pirouette limite je-m'en-foutisme, bref, on est heureux de voir la fin. Curieusement, le film est aujoud'hui distribué par Troma, alors qu'il n'offre aucune scène olé olé et fort peu de sang. Mario Giguère

J'ai trouvé ça super bien! Passablement tordu, le film ne suit pas les traces balisées d'un "Silent Night Deadly Night" mais vogue sur le dérapage azimuté d'un salarié modèle persécuté par ses collègues mais aussi dégouté par un système qui le fait gerber. Bon, c'est vrai aussi qu'il a vu sa mère se faire brouter le minou par le Père-Noël, et ça, ça doit bien laisser quelques traces. J'ai adoré le rythme du film très lent, sa photo terne et triste, les délires psychotiques du Père-Noël et ses crises de folie (la scène où il se colle la barbe à la glue est fascinante), ce virement façon film gothique avec les villageois à la traque au monstre puis le final complètement WTF.... Non vraiment, ça le mérite. Kerozene

Le CLUB DES TROIS aka THE UNHOLY THREE - Tod Browning, 1925, États Unis

Le ventriloque Echo (Lon Chaney) et ses camarades Hercules, un homme de grande taille et de force équivalente, et Tweedledee, Harry Earles - le nain héros de FREAKS, décident de mettre sur pied une arnaque machiavélique. Ils montent une oisellerie afin de vendre des perroquets fortement doués quand il s'agit de parler en sachant que des perroquets qui parlent se vendent bien mieux que des perroquets qui ne parlent pas. Mais les talents d'orateur de nos amis à plumes ne sont en réalité qu'un odieux subterfuge réalisé grâce au talent de ventriloque d'Echo, pour le coup déguisé en vieille grand-mère à la bonté infinie. Les clients en général déçus de ne pas pouvoir taper la discussion avec leurs piafs, appellent la grand-mère à la rescousse. Celle-ci rend alors visite à ses clients avec une poussette contenant son petit-fils, en réalité Tweedledee déguisé en bébé. Et pendant que mémé parvient à faire parler l'oiseau incriminé, bébé procède à des repérages en vue d'un futur cambriolage... Les affaires marchent, jusqu'au jour où l'un de leur casse tourne au drame et laisse un mort derrière eux, un soir de Noël.

Dans ce film muet produit par la MGM, Tod Browning met en scène, comme souvent, des personnages marginaux qui lui tiennent à cœur. Contrairement à d'autres de ses films, ses personnages ne bénéficient pas du bon rôle. Ici, les artistes de foire sont les criminels et comme il est de coutume dans les films de cette époque, ils paieront leur crime. Seul Echo parviendra à s'en sortir. Il est vrai qu'il n'est pas responsable de la mort de la victime du casse et surtout il se rachète une conscience : après s'être comporté comme le dernier des salopards avec Rosie, son assistante dont il est amoureux sans qu'il n'ose l'admettre, il met tout en œuvre pour sauver l'homme qu'elle aime et qu'il a lui-même choisi comme bouc émissaire. Encore une fois Chaney porte sur lui une histoire sombre, arpentée par des personnages hors du commun, et qui au final s'avère être une romance impossible et douloureuse pour son personnage esseulé. Les transformations de Chaney sont ici relativement sobres, mais sa prestation en grand-mère trapue est remarquable, quant au jeu de ses expressions faciales, il reste toujours un élément de fascination majeure, que ce soit pour exprimer la cruauté, le dédain, la tristesse ou l'appréhension... L'éventail ainsi déployé est d'une immense richesse. Parmi les autres acteurs, la performance d'Harry Earles est également étonnante et il est surprenant de voir à quel point, ce petit homme âgé d'une vingtaine d'années est physiquement convaincant dans le rôle d'un bébé ! Pour en terminer avec le contenu du film, notons la présence d'un chimpanzé de taille humaine qui mettra fin aux jours d'Hercules après qu'il ait étranglé son acolyte de petite taille. Un remake du CLUB DES TROIS a été réalisé en 1930, toujours avec Harry Earles et Lon Chaney, dont ce fut le premier film parlant, et le dernier film tout court de sa carrière avant qu'il ne succombe à un cancer des poumons. Kerozene

DEAD END - Jean-Baptiste Andréa & Fabrice Canepa, 2003, France, 1h25.

Sur une route forestière de la Californie, Frank conduit comme chaque année sa famille vers le souper de Noël qui est devenu une tradition. Plutôt que de passer par l'autoroute, il décide de prendre un raccourci et emprunte une route dont il a entendu parler mais sur laquelle il n'a jamais osé rouler. Très vite il s'apercevra de son erreur, particulièrement après avoir rencontré une inquiétante femme habillée en blanc qui transporte dans ses bras un bébé plutôt silencieux.

Film à petit budget (1 million US) qui joue davantage sur les dialogues et la suggestion que sur l'épate et les gros effets, DEAD END fait preuve d'un rythme et d'une inventivité qui en font une expérience fort agréable. L'inquiétant Ray Wise (le père de Laura Palmer dans TWIN PEAKS et la créature de SWAMP THING de Craven, entre autres) interprète un père de famille rigide, au verbe précis, qui guide sa famille du mieux qu'il peut à travers des épreuves dont tous ne sortiront pas vivants. Le suspense tient ici sur un fil simple mais efficace : qui sera le prochain à y passer, et surtout pourquoi ? Il est tout de même curieux que ce film "français" soit tourné en anglais, avec des acteurs américains, à Hollywood. Mais grâce au scénario en béton, malgré le budget ridicule, les acteurs et l'équipe sont parvenus à forger un film fort honnête qui, avec un bon marketing, aurait un potentiel commercial indéniable. Orloff

DEATH RACE aka Course à la mort aka Death Race 3000 - Paul W.S. Anderson avec Jason Statham, Joan Allen, Ian McShane, Tyrese Gibson, Nathalie Martinez, Max Ryan, Jason Clarke, Frederick Koehler, 2008, États Unis/Canada, 105m

En 2012, les États-Unis connaissent une très grave crise économique qui met de nombreuses personnes au chômage. Venant justement de perdre son boulot, Jensen Ames est ensuite injustement accusé d'avoir tué sa femme et son bébé. Condamné à perpétuité, Jensen est envoyé dans un pénitencier à sécurité maximum. Cette prison, comme tant d'autres, étant maintenant gérée par une compagnie privée, elle se doit d'être rentable. Pour ce faire, la directrice a organisé une compétition de course automobile mortelle entre certains prisonniers baptisée "DEATH RACE", présentée en direct pour un public avide de sensations fortes. Comme Jensen est un ancien pilote de course, la directrice le recrute pour remplacer un coureur masqué fort populaire, Frankenstein, décédé lors de la dernière épreuve. Se voyant promettre la liberté s'il gagne, il accepte de jouer le jeu. Mais au cours de la compétition, Jensen découvre que c'est la directrice elle-même, avec l'aide d'un prisonnier, qui a fait tuer sa famille et qui a tout manigancé pour qu'il se retrouve dans son pénitencier. Elle avait en effet besoin d'un habile conducteur pour jouer le rôle de Frankenstein afin de faire grimper massivement le taux d'audience, étant donné la popularité du personnage. Convaincu que la directrice ne tiendra pas sa promesse de le libérer, Jensen décide de mettre à profit le trajet de la course pour tenter une évasion, non sans avoir d'abord vengé de la mort de ses proches.

Si la testostérone était une drogue, "DEATH RACE" pourrait à lui seul satisfaire ceux qui en sont dépendants. En effet, ce remake d'un film-culte, produit par Roger Corman dans les années 70, se veut surtout un festival de tôles froissées, de poursuites et de cascades automobiles musclées, et de scènes de brutalités sanglantes gonflées par un montage ultra-rapide. Le début laissait présager un récit contenant une certaine critique sociale envers les abus de la privatisation et l'exploitation commerciale de la violence gratuite pour divertir les masses. Mais Paul W.S. Anderson commet la même erreur hypocrite que dans le film "THE CONDEMNED", à savoir de rendre excitante pour le spectateur dans sa mise en scène et dans son scénario cette même violence, sous prétexte de la dénoncer. Par ailleurs, il serait grandement temps que la photographie aux teintes métalliques avec ses images grises-brunes, cesse d'être à la mode chez les artisans actuels oeuvrant dans le cinéma commercial. Dans ce cas-ci, elle ne fait qu'accentuer poussivement le caractère agressif déjà passablement surchargé de l'intrigue. On peut accepter à la rigueur que l'action supplante l'anticipation futuriste du récit, mais il aurait fallu que l'ensemble soit plus allégé, tout en laissant plus de place à l'humour pour qu'on puisse mieux le digérer. Jason Statham continue d'être capable du meilleur comme du pire dans son rôle, alors que seule Joan Allen s'en tire avec les honneurs dans la peau de la directrice. Mathieu Lemée

DOCTOR WHO: CHRISTMAS INVASION - James Hawes, 2005, Grande Bretagne 

Que du bon, le spécial de Noël de Doctor Who ! Le docteur a régénéré (passant de l'acteur Christopher Eccleston à David Tennant ) et comme d'habitude, il prend pas mal de temps à s'en remettre. Mais le temps presse, les Pères Noël pas très loin attaquent sa comparse Rose et son ami et puis le sapin de Noël détruit tout ce qui bouge. Le Docteur a tout juste le temps d'arranger les choses avant de retomber en catalepsie. Un énorme vaisseau survole Londres et les Sicorax menacent de pousser au suicide le tiers de la population de la terre si tout le monde ne se plie pas à ses demandes: l'esclavage au profit des nouveaux maîtres. Le docteur se réveillera-t-il à temps pour sauver sa planète préférée ?

Superbe. Encore une fois Russell T Davies, scripteur en charge de la série manipule les clichés et les images chocs pour nous surprendre et nous émouvoir tout au long d'une splendide heure de télé. Car les clichés de la série comme ceux des standards de science fiction sont retournés sans dessus-dessous, tout en imprégnant la série du renouveau dans la continuité. Ce que plein de producteurs souhaitent, Davies nous l'apporte, avec des effets spéciaux top niveau et une équipe d'acteurs qui s'amusent dans un bonheur contagieux. Oui, rien que du bon ! Mario Giguère

FACELESS aka Les Prédateurs de la Nuit - Jess Franco, 1988 

Un bien singulier projet que ce FACELESS... Un peu d'histoire (rapide) : En 1987, René Château, alors compagnon de l'actrice Brigitte Lahaie, se rend sur le tournage de la série B d'action DARK MISSION, réalisée par Franco pour le compte de la firme Eurociné. Château aime ce qu'il voit. Homme d'affaires muni d'un portefeuille considérable, il décide de produire un film " qui cassera la baraque ". Il va allouer un gros budget à Franco et assurer un premier rôle à Brigitte Lahaie. Ce sera un thriller, une sorte de remake de L'HORRIBLE DOCTEUR ORLOF croisé avec LES YEUX SANS VISAGE. Cette fois, un médecin tentera de redonner un visage " convenable " à sa sur gravement défigurée.

Franco se retrouve donc avec un gros budget et une grande équipe, ce dont il a perdu l'habitude depuis les années 60 (voir entre autres JUSTINE, son film le plus cher). Le résultat est, à l'image du film, un compromis entre la vision de Franco et celle de René Château. Il n'a malheureusement pas concrétisé les ambitions de Château : ni Lahaie ni Franco n'ont relancé leur carrière avec FACELESS, un échec commercial.

Certains fans de Franco sont très durs avec ce film. Je n'en ferai pas autant. Il s'agit d'un agréable thriller, même s'il est loin d'être l'uvre la plus personnelle du cinéaste espagnol. On y retrouve certains de ses thèmes, mais traités de manière plus conventionnelle, commerciale et superficielle. Il faut prendre FACELESS pour ce qu'il est avant tout : une commande, visant à divertir et non pas à poser un jalon d'auteur dans la carrière de Franco.

Son défaut majeur est peut-être l'hésitation constante entre plusieurs registres : comédie (avec le directeur gay de l'agence de mannequins), polar d'action (scènes avec Chris Mitchum), film d'horreur gore, thriller érotique, etc. Cette hésitation stylistique crée parfois un certain malaise, car on ne sait plus trop où se situer. En plus, elle vient miner la cohérence de FACELESS. Difficile, après une scène de comédie et une séquence d'action, de replonger à nouveau dans un climat d'angoisse...

Pour le reste, le film est rythmé, professionnellement réalisé, correctement interprété et doublé. On pourra cependant reprocher au compositeur Romano Musumarra l'incessante chanson d'euro-pop qui joue à plusieurs reprises dans le film, finissant par arracher une sorte de sourire incrédule au spectateur. Cette chansonnette nuit à la crédibilité du film, car elle joue à tout moment (même dans une discothèque), conférant un caractère un peu " ringard " à FACELESS. Sans égard à sa qualité (discutable), on notera seulement qu'un peu de variété n'aurait pas nui.

Parmi les scènes " franquiennes ", on notera que la plus significative est le court moment qui réunit Howard Vernon, Lina Romay et Brigitte Lahaie. Vernon, semblant tout à coup parler au nom de Franco, parle de Lina comme de " sa plus belle réussite, et aussi la dernière ". On retrouve également les jeunes femmes prisonnières peu vêtues (qui rappellent les nombreux " Renfield " féminins peuplant l'uvre de Franco, entre autres dans LORNA L'EXORCISTE) et le couple de libertins meurtriers (EUGÉNIE, LES DÉMONS), ce dernier thème étant toutefois un peu en retrait.

Pour apprécier FACELESS, il faut donc s'attendre à un thriller européen plaisant doté d'une belle distribution (Chris Mitchum, Lahaie, Vernon, Anton Diffring, etc.), mais sans plus... Howard Vernon

The GHOULS - Chad Ferrin avec Timothy Muskatell, Tina Birchfield, 2003, États Unis, 81m

Eric Hayes gagne tant bien que mal sa vie en filmant avec sa caméra vidéo les affaires sordides qu'il entend sur les ondes de la police. Un soir, au lieu de filmer ce qu'il croit être le viol d'une jeune femme par trois vagabonds, qu'elle n'est pas sa surprise de se rendre compte que les "ghoules" sont en train de dévorer la dame. Comble de stupidité, il s'en tire lorsque les amateurs de chair veulent s'en prendre à lui, mais il avait oublié de mettre une cassette dans sa caméra ! Alors il y retourne avec un compère, qui lui a oublié de vérifier sa lumière d'appoint et ainsi de suite, de plus en plus sordide et crétine, l'aventure se poursuit pendant la journée de Noël.

On reconnaît au passage un visage connu, celui de Joseph Pilato, vu dans le DAWN OF THE DEAD de Romero. Il y a aussi Tiffany Shepis qui est probablement la dame dévorée au début. Pour le reste c'est du sordide de bas étage, une escalade de situations grotesques autour d'un personnage antipathique, nihiliste et quelques effets gores qui font peu d'effets car filmés n'importe comment. Le scénario est incohérent, la conclusion bâclée, bref je m'en serait bien passé et tant pis s'il a été sélectionné dans quelques festivals. Mario Giguère

Excellent film noir, excellent film d'horreur viscérale, excellent regard posé sur la presse à scandale de bas étage et ses dérives crapuleuses. Ferrin a entre ses main un scénario que n'aurait pas renié le John Carpenter de la grande époque: oppression sociale, confinement en milieu hostile, références politiques, etc... tout ce qu'il lui manque, ce sont quelques milliers de dollars. Et pour le peu qu'il a en poche, le résultat est excellent: ambiance malsaine palpable de bout en bout, image sombre et inquiétante... la mise en scène s'avère redoutablement efficace!
Grand Prix du LUFF 2004!

Sorti en Angleterre sous le titre de CANNIBAL DEAD et en France URBAN CANNIBALS. Kerozene

The HEBREW HAMMER - Jonathan Kesselman, 2003, États Unis, 1h25

Le fils du Père Noël, un méchant garçon interprété par l'hystérique Andy Dick, décide un bon matin qu'il en a ras-le-bol des juifs et élimine son père pour prendre sa place et supprimer le Noël des sémites. Les grosses têtes de la JJL (Jewish Justice League) sont en alerte et font appel au seul homme digne de contrer cette menace imminente, le seul et unique Hebrew Hammer ! Adam Goldberg et ses favoris en spirale entrent en scène !

Il est toujours risqué de centrer une idée de film sur des stéréotypes culturels. Certains réussissent (le gros mariage grec & MAMBO ITALIANO) tandis que d'autres obtiennent des résultats moins concluants. Je peux d'ores et déjà prévoir que THE HEBREW HAMMER ne deviendra probablement pas un gros "success story". On reçoit en pleine gueule un feu roulant "d'inside jokes" juives qui échappent plus ou moins au spectateur selon son degré de culture. Toutefois, le film est construit en "hommage" à SHAFT et à d'autres blaxploitation de la belle époque, avec une chanson-thème fort rigolote et la présence des Van Peebles père & fils. Le Hebrew Hammer fait même équipe avec un groupe de radicaux militant pour la libération de l'Afrique ! Peter Coyote a un petit rôle et la co-équipière du Hammer est une fort jolie demoiselle nommée Judy Greer. L'ensemble est divertissant quoique lourd à digérer pour les non-juifs et vaut le coup pour l'incroyable nain black qui fait un drôle de Saint Nicolas ! Orloff

KNIFEPOINT - Jed Strahm avec Krista Braun, Katherine Randolph, Kym Jackson, Andy Mackenzie, Grant Reynolds, Scott Elrod et Chuck Borden, 2011, États Unis

À la veille de Noel, une bande de criminels font des assauts de domicile dans un quartier. Leur dernière cible est l'appartement de deux soeurs, dont l'une est handicapée.

Ce film est dans la lignée des LAST HOUSE ON THE LEFT ou encore de THE LAST HOUSE ON THE EDGE OF THE PARK, sauf que cette fois-ci, les criminels sont très bien organisés. Ils ont fait le plan du building, décrit les résidents et placer des membres dans tous les points stratégiques. Ici, il y a plus de morts, plus de victimes et encore plus de criminels qu'a l'accoutumé. Et quand des criminels meurent d'autres rappliquent pour faire leur sale boulot ! La particularité de ce film est qu'il se déroule la veille de Noel et dans un endroit qui ressemble à une ile. Le tout est divertissant, mais certaines situations peuvent manquer de logique... Bref, si ce type de film est votre genre, vous devez le voir. Le produit final est moyen, mais intéressant. La phrase sur l'un des posters est aguichante: The human body contains six quarts of blood. Prepare to see every drop. À noter que le réalisateur avait été assistant sur HOSTEL 1 et 2, alors il connait ce qui peut faire peur et il a appris les moyens pour terrifier Black Knight

Le MARTIEN DE NOËL aka The Christmas Martian - Bernard Gosselin, 1971, Canada, 1h05

Voici deux enfants qui déambulent dans la neige d'un petit village, dont un petiot qui admet d'entrée de jeu, à travers la narration de Marc-André Coalier, que la journée de son existence dont nous allons être témoins est "sans doute la plus belle de sa vie". Voilà qui est un peu fort ! La suite lui donnera-t-elle raison ? Oui et non. Car il rencontrera un "martien de Noël", chose inhabituelle dans les villages québécois enneigés, encore plus quand on a en face de nous l'extraterrestre le plus psychotronique jamais aperçu dans un film québécois !!

Ensuite parce que François Gosselin, probablement le fils du réalisateur Bernard, avec sa tronche de gosse turbulent, n'a jamais refait de film après celui-ci. Alors c'était un beau jour pour lui, ça oui... D'ailleurs Gosselin lui-même n'a pas vu sa carrière décoller après cet effort... Il s'est passagèrement recyclé dans la comédie (entre autres chez Arcand, dans LA MAUDITE GALETTE en '72 et RÉJEANNE PADOVANI en '73...), lui qui a participé à la gestation foetale du cinéma direct (directeur photo de POUR LA SUITE DU MONDE & A TOUT PRENDRE...) dans les années '60... Espérons qu'il ne soit aujourd'hui pas trop amer devant cet abracadabrant mauvais tour du destin qui lui fit réaliser un effort non documentaire aussi ahurissant que LE MARTIEN...

Le film, donc, nous plonge au coeur d'une journée dans la vie de François et Katou, deux enfants comme les autres qui ne dédaignent pas marcher dans les champs en raquette et fantasmer tranquillement à l'abri des regards adultes. Au détour d'une butte, ils rencontrent un drôle d'hurluberlu, tout de vert vêtu, qui fait des bulles de joie et qui aime bien manger des "smarties". Toutefois, bien entendu, il faut dresser une morale parabolique et c'est donc les villageois qui s'en chargent, ne comprenant pas la "différence" du visiteur de l'au-delà, et cherchant à lui mettre le grappin dessus pour l'emprisonner. Sauf que le martien a plus d'un tour dans son sac, car il pratique la téléportation à court terme et s'envole à l'aide de feux de secours...

Le martien, aussi aberrant que cela va paraître, est interprété par Marcel Sabourin ! Vêtu de "fishnet" en macramé et trimbalant une bédaine imposante, il bondit et rigole du mieux qu'il peut, le regard pétillant de joie, le geste vif. Parions qu'il n'est plus aussi enthousiaste à propos de ce rôle, de nos jours...

Parmi les acteurs intéressants que l'on voit aussi apparaître ça et là, notons Paul Hébert, qui joue le papa des petits. Son cheminement d'acteur est aussi étrange qu'hétéroclite; il est apparu dans LA VIE HEUREUSE DE LÉOPOLD Z en '65, puis dans MOUCHETTE de Bresson en '67 !! Il était du tournage de LA NUIT AVEC HORTENSE du regretté Jean Chabot, en '88...

On reconnaît aussi dans le tas les visages de Paul Berval, qui interprète un garagiste grande gueule, de Roland Chenail, qui gobe sans cesse des arachides et qui cabotine dans la peau du chef de police, et un Guy L'Écuyer à peu près aussi pure laine que son personnage du flic Fred dans UNE NUIT EN AMÉRIQUE de Chabot !!

Un bien étrange film pour enfants, donc, qui fait toujours autant de ravages dans nos chaumières dans le temps de Noël. Je vous défie de le visionner bière en main sans éclater de rire de façon régulière !! Orloff

NIGHT TRAIN MURDERS aka L'ULTIMO TRENO DELLA NOTTE aka THE NEW HOUSE ON THE LEFT - Aldo Lado avec Flavio Bucci, Macha Méril, Irene Miracle, Mariba Berti et Enrico Maria Salerno, 1975, Italie

2 jeunes femmes prennent le train pour aller passer la noël chez leur parents. Mais au cours du voyage, elles rencontrent une femme dépravée (Macha Méril) et 2 hommes sadiques qui abuseront d'elles. Vont-elles en ressortir vivantes et surtout avec tous leurs membres ?

Le film possède la même structure que THE LAST HOUSE ON THE LEFT, sauf qu'ici le "massacre" a lieu dans un train et non dans les bois. Tout le reste de l'histoire est presque rigoureusement identique et les personnages sont presque tous calqués sur eux, il y a le maniaque accro de la cocaïne, la folle, le père vengeur, la jeune femme vierge et surtout un clone de David Hess. Le film bénéficie d'un plus gros budget que TLHOTL (il y a beaucoup plus de lieux de tournages, le film est en 35mm et la réalisation est beaucoup plus luxueuse) et possède sans aucun doute un meilleur réalisateur. Aldo Lado sait comment créer une tension claustrophobique avec l'aide de la couleur bleu qui est présent tout au long du film à travers plusieurs petits détails. Même la nuit est bleu.

Pour le fan du cinéma de Dario Argento, le film mérite sans contredit le coup d'œil puisque plusieurs interprètes de ce dernier se retrouvent dans le film. Tellement que le spectateur pourrait se croire dans une sorte de Twilight Zone, Il y a tout dabord Macha Méril (Deep Red), Irene Miracle (Inferno), Flavio Bucci (l'aveugle de SUSPIRIA) et Enrico Maria Salerno (l'inspecteur de police dans THE BIRD WITH THE CRISTAL PLUMAGE). Puis, de voir tous ces comédiens interagir ensemble donne vraiment une bonne saveur au film et augmente de beaucoup le plaisir. Pour le film en lui même, le film est moins traumatisant et gore que TLHOTL, mais comporte de beaux restes. Flavio Bucci dans un rôle dans le style d'Alex qui était interprété par le valeureux David Hess, s'en sort bien. Mais il est dommage qu'Aldo Lado aille retenu le jeu d'acteur de ce dernier parce qu'il aurait pu aller encore plus loin ! Quel gueule il a ce comédien! Finalement c'est un film à voir absolument pour les hardcores fans de TLHOTL. Vous devriez aimer ça, malgré qu'il y a vraiment très peu de surprises, mais vous aller vraiment combler par la cinématographie géniale d'Aldo Lado. Ce film constitue vraiment une très bonne curiosité. Black Knight

RARE EXPORTS - Jalmari Helander avec Jorma Tommila, Peeter Jakobi, Onni Tommila, 2010, Finlande/Norvège/France/Suisse, 84m

Dans le pays ou est née la légende du bon Père Noel, des étrangers sont entrain de faire des fouilles dans une montagne. Ils creusent et découvrent, sous une couche de glace, du brin de scie. Eureka, semble dire le promoteur de l'aventure. Peu de temps après, les habitants du coin qui vivent paisiblement en capturant les troupeaux de rennes sauvages voient le cheptel de bêtes sauvagement décimé. Seul un petit garçon se doute de ce qui se passe et de ce qui a été sorti de la glace !

Il arrive parfois des films sortis de nulle part qui vous flanquent le sourire aux visages pour quelques heures ! Merci aux artisans de ce Rare Exports de m'avoir étonné et ravit avec cette fable des temps modernes absolument exquise. Les adultes y sont de grands incapables cupides, les origines du Père Noel en prennent pour leur rhume et le tout est si bien fait que l'on embarque sans trop réfléchir. Chapeau au petit Onni Tommila. Superbe. Mario Giguère

SAINT aka SINT - Dick Maas, 2010, Pays-Bas 

Tous les 5-6 décembre est fêté St-Nicolas, un événement principalement célébré en Europe et plus particulièrement en Autriche, en Allemagne, en France et au Pays-Bas (liste non exhaustive). St-Nicolas, c'est un peu le cousin du Père-Noël: ils portent le même costume, la même barbe blanche et fournissent de cadeaux aux enfants sages en un temps record. Bref, ils sont les meilleurs amis du peuple. Sauf chez Dick Maas où le barbu devient une sorte de serial-killer d'outre tombe prenant forme tous les 5 décembre éclairé d'une pleine lune. Et le saligaud, assisté d'une horde de zombies, se met en tête de déglinguer un maximum d'innocents le temps de son passage sur Terre tandis qu'un vieux flic alcoolique ayant vu sa famille se faire trucider il y a plus de vingt ans, lui court après tout en faisant face à l'incompréhension de ses collègues décidément trop rationnels pour comprendre son obsession.

L'idée de détourner l'image rassurante et amicale du St-Nicolas - véritable institution aux Pays-Bas - est plutôt séduisante, seulement plutôt que de coller à la personnalité cauchemardesque de son monstre au design plutôt réussit, le réalisateur préfère opter pour un ton rigolard à la limite de la parodie, désamorçant la méchanceté du sujet au profit d'une légèreté finalement inappropriée que l'abondance de gore ne suffit pas à équilibrer. Déception donc, surtout après le coup du méchant Père-Noël de "Rare Exports" (autre production scandinave de 2010) à côté duquel "Saint" fait office de peine-à-jouir. Kerozene

SANTA CLAUS - Rene Cardona avec José Elías Moreno, José Luis Aguirre, version anglaise produite par K. Gordon Murray, 1959, Mexique, 94m

Dans les dernières journées avant le 24 décembre, les ateliers du Père Noel débordent d'activité. Sa base est située dans l'espace, ses rennes sont mécaniques et lui permettent de voyager dans l'espace, ses aides ne sont pas des lutins mais des enfants de toutes les nations et Merlin lui fournit des accessoires magiques pour accomplir sa besogne rapidement. Car il doit revenir avant le lever du soleil sur Terre, sinon ses rennes se transforment en poudre et il restera coincé sur notre planète. C'est ce qu'aimerait bien Lucifer qui envoie un de ses démons, Pitch, pour inciter des enfants à le kidnapper ! Santa sans influence, les démons pourront inciter les enfants à tricher, voler, pécher sans vergogne ! Quel affreux sort !

On nage en plein surréalisme mexicain, en reformulant complètement la légende du gros bonhomme à la barbe blanche. Beaucoup de musique et de chansons des petits enfants qui travaillent dans les ateliers. Travaillez, les marmots ! On suit donc trois situations spécialement. Un gosse de famille riche qui ne rêve que de passer Noel avec ses parents. Trois chenapans qui sont prêts à tout pour avoir Santa comme esclave, rien de moins, et la petite Lupita, issue d'une famille pauvre et qui ne rêve qu'à avoir une poupée, que le démon lui suggère fortement de voler ! Tout cela est assez long et bon enfant, comme de raison et on n'est pas étonné d'apprendre que le film a été "exploité" par les truands de Mystery Science Theater 3000. Les situations ridicules ou carrément insensées de no jours, comme le sort de ces enfants dans l'espace, a dû faire rêver quelques-uns des jeunes spectateurs et cauchemarder certains autres. La morale est lourde, mais on est bien content de voir Lupita, tellement sage, avoir raison au final. L'inclusion de Merlin et du centre de surveillance des enfants du monde à la George Orwell détonne. Quand au personnage principal, il rigole tout le temps et se rit des pitreries du diable à ses trousses. Une curiosité psychotronique comme le Mexique en a le secret. Mario Giguère

SANTA CLAUS CONQUERS THE MARTIANS - Nicholas Webster avec John Call, Leonard Hicks, Pia Zadora, 1964, États Unis, 80m

Les enfants sur Mars ne mangent plus et regardent tristement les émissions de télé en provenance de la Terre. Kimar ( tous les martiens ont des noms finissant en "mar") va donc demander conseil au grand ancien, qui a 800 ans. C'est simple, les enfants sont des adultes dès qu'ils commencent à marcher grâce aux machines qui leur enseignent tout. Ils ne s'amusent pas ! Solution, aller kidnapper le Père Noël qui va leur amener jouets et joie. Naturellement il y a des martiens qui ne demandent qu'à redevenir la race guerrière qu'ils ont connue et qui n'en ont rien à foutre du gros bonhomme qui fait Ho Ho Ho !

Petit budget pour enfants qui a une certaine réputation de film fauché qui est drôle à regarder. Alors oui, quand un ours polaire menace les enfants, c'est un ridicule costume avec un gars à quatre pattes et les décors sont limités. Le gros moustachu est le méchant de service mais on ne sentira jamais de réelle menace, pas plus que du méchant robot ! Alors le Santa va conquérir les martiens par les jouets et sa bonne humeur entraînante, le titre en rajoutant pas mal ! Il faut tout de même une bonne dose d'indulgence pour apprécier et la petite Pia Zadora en jeune martienne est aussi mauvaise que l'on peut imaginer. Une curiosité inoffensive loin des excès à venir au cinéma. Mario Giguère

SANTA'S SLAY - David Steiman avec Bill Goldberg, Douglas Smith, Emilie de Ravin et Dave Thomas, 2005, Canada/États Unis, 78m

Nous sommes à Noël, Santa Claus arrive dans la petite ville de Hell Township ( oulalala) et malheureusement pour tous les habitants, le sympathique monsieur tout rouge décime et élimine tout sur son passage. Nicholas Yuleson, adolescent plutôt égaré et sa copine décident de tenter de comprendre pourquoi le père Noël est dans une folie meurtrière, ce qui va réserver à nos deux héros un beau lot de surprises!

Un film où le Père Noël tue littéralement des gens, c'est d'avance quelque chose de vendeur. Quand le Père Noël se trouve à être joué par le terrible Bill Goldberg, c'est absolument à voir. Évidemment, ça ne se prend pas au sérieux du tout et les meurtres sont foutrement ridicules ( Goldberg qui élimine James Caan avec une cuisse de dinde). Le moment le plus efficace du film reste sans doute la séquence d'ouverture qui est magnifique avec quelques visages très connus qui se font trucidés comme Fran Drescher, James Caan et Chris Kattan.Le reste n'a pas à avoir honte malgré un petit creux plus ou moins intéressant au centre du film, ce qui est un exploit pour un projet de ce type. Niveau acteur, c'est très oubliable mais Goldberg est un délice à voir aller, ainsi que Dave Thomas dans le rôle du révérend qui se trouve à être le personnage le plus méchant du film et qui aura le sort qu'il mérite. Les one-liners sont efficaces

Le film a l'air prometteur avec sa pochette, on a de quoi s'attendre à un pétard mouillé mais non, c'est rigolo et les attentes sont comblées pour ma part. C'est con et débile, mais c'est assumé jusqu'à la fin et on ne peut qu'être enthousiaste de voir Goldberg botter un caniche ou lancer l'étoile de de Noël façon ninja dans le dos d'une pauvre victime.

Un nouveau classique de Noël! J'exige une suite. Abba

SILENT NIGHT, DEADLY NIGHT II - Lee Harry, 1987, États Unis

LE meilleur de la série. Dans le premier, innovateur mais moyen, le Père Noël fou tuait quelques pauvres innocents et se faisait descendre. La mise en scène vieillotte enlevait un peu d'impact à l'ensemble...  Eh bien dans le deuxième, un peu "cheap", c'est le frère fou du premier tueur, incarcéré dans un asile, qui raconte les exploits de son frangin à un psychologue. On a donc droit aux meilleures scènes de tuerie du Silent Night 1, et à l'histoire toute en image des événements qui ont conduit le petit frère à être enfermé de la sorte. Au beau milieu du film le frérot tue son psychologue et s'évade pour mener une vie sanglante et indéniablement humoristique. Si vous ne devez en voir qu'un, louez celui-là, amalgame d'humour et de violence gratuite des plus réjouissante. Lorsque je critiquerai, plus tard, le 3 et le 4, vous comprendrez que vous ne devez vous attarder qu'au 2... Orloff

SORTILÈGES aka BLOODBEAT aka BLOOD BEAT - Fabrice A. Zaphiratos, 1985, États Unis    

On va faire vite, parce que là on touche quand même au summum de la daube. A la veille de Noël, dans un coin très perdu ("Je vais chercher à boire au village, je serai de retour dans deux heures" lâche l'un des protagonistes) un jeune type rend visite à ses parents et leur présente sa nouvelle copine. Celle-ci ne plaît pas du tout à maman, peintre extralucide visiblement restée crochée sur des acides gobés durant sa période hippie, tandis que le beau-père, chasseur barbu vêtu d'un treillis, inquiète quelque peu mademoiselle. Rapidement, celle-ci est prise d'étranges visions et un samouraï surgit de nulle part découpe le casting sans vraiment que l'on comprenne pourquoi. Le samouraï, matérialisation de l'esprit de la jeune fille apparemment revenue d'on ne sait où (elle même ne semble pas le savoir) pour assouvir ce qui semble être une vengeance, sera contré par des pouvoirs paranormaux illustrés par de vilains gribouillis sur la pellicule. Cette histoire incompréhensible et épouvantablement filmée est desservie par des acteurs aussi charismatique qu'un vieux bout de pizza que ne peuvent sauver ni les quelques timides maquillages gores, ni le plan nichon de service qui s'avère être la seule chose positive de ce monstrueux navet soporifique.. Kerozene

D'autres suggestions de films qui ont un rapport avec la fête du gros bonhomme, merci à Abba, Oncle Vernon et Black Knight:

36 : 15 Code Père Noël | Les CHARLOTS CONTRE DRACULA | Don't open Till Christmas | NIGHTMARE BEFORE CHRISTMAS | The SCHOOL OF THE HOLY BEAST | STEEL TRAP

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