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LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES |
NUMÉRO
153
LA
TRILOGIE DE DAMIANO DAMIANI
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Emprisonné pour une infraction au code de la route, l'architecte Vanzi (Franco Nero) va découvrir un monde carcéral pas très loin de l'enfer. Il affronte les employés corrompus, des prisonniers cruels, une justice qui n'en a que le nom ou le pouvoir de la Mafia entre les quatre murs de l'établissement. Tout en cherchant à réduire sa peine ou sortir carrément pour erreur judiciaire, il doit se dépêcher avant de mourir ou être oublié à tout jamais. Je ne connaissant de Damiano Damiani que son film Amityville 2, très éloigné du pseudo récit de la tragédie originale. Onze ans plus tôt, il livre ici un de ses films politiquement engagés, dénonçant les conditions dans lesquelles vivaient les détenus à l'époque. Ce n'est pas le premier ni le dernier, mais c'est un excellent réquisitoire. Franco Nero est superbe en homme paniqué, sur le seuil de la dépression totale, menacé physiquement et mentalement. Il se fera heureusement quelques complices, mais ses compagnons de fortune seront eux aussi menacés de mort. Les seconds rôles sont très bien choisit: Ricardo Cucciolla (Sacco et Vanzetti, Il était une fois en Amérique); George Wilson (Mesrine, La Vouivre); John Steiner dans un rôle étonnant de pétoman sadique. Ennio Morricone est au générique et on explique l'astuce dans les suppléments. La chute sera d'une ironie qui est d'un cynisme qui sied bien au propos. Un excellent film du regretté Damiani.
Le réalisateur Giacomo Solaris (Franco Nero) connait le succès avec son dernier film. Mais sa dénonciation à peine voilée d'un authentique juge lui cause des ennuis, surtout lorsque le magistrat est assassiné. La veuve, Antonia (Françoise Fabian) lui en veut, avec raison, mais Solaris va tout essayer pour la rencontrer et lui expliquer que son film est basé sur des faits réels et que son mari était vraiment corrompu, mais qu'il ne méritait pas d'être abattu, évidemment. Pendant ce temps, ses amis et contacts dans la mafia sont mis à mort les uns après les autres. Différents clans s'accusent mutuellement du meurtre du magistrat. On se sentira mal pour Giacomo et Antonia, qui s'affrontent constamment. Franco Nero joue la carte du justicier qui tente de la convaincre. Devant les preuves qu'il apporte elle semble douter. Si Franco Nero est toujours impeccable, Françoise Sabian elle est troublante et sa beauté avec son drame inconcevable nous prend aux tripes. Renzo Palmer, qui a souvent joué avec Damiani qui aimait reprendre ses comédiens préférés, est toujours impeccable, ici semblant jouer sur deux tableaux dangereux, collaborer avec le Giacomo et travailler avec la mafia. Les imbroglios se multiplient dans le scénario. La tension monte constamment et le réalisateur excelle à multiplier les points de vue avec brio. Son jeune monteur raconte que le tournage, bien planifié par Damiani, qui était artiste et préparait ses propres storyboards, était facile à suivre puisqu'il tournait uniquement ce dont il avait besoin. La musique de Riz Ortolani, fréquent collaborateur de Damiani, est aussi superbe. Un sujet difficile, un réalisateur en pleine forme et des acteurs excellents. Une belle recette. La finale surprend et est pleine du cynisme de l'époque.
John Dhannay opère une cellule secrète chargée de planifier le meurtre d'un haut placé dans un pays d'Afrique. La mort de son contact sur place et une prise d'otages vont le forcer è mettre de côté ses plans immédiats et à dénouer l'impasse de l'enlèvement, et sans dévoiler sa double identité, ce qui ne sera pas une mince affaire. Tony Musante reste toujours pour moi le héros, si on peut dire, du premier giallo de Dario Argento: L'Oiseau au plumage de Crystal. Il a connu une belle carrière, nous quittant en 2013. Il n'a pas le beau rôle ici. Dans une organisation qui ressemble è la CIA, il commet des assassinats sur commande. Ici tout foire et il doit s'occuper de sauver sa peau et terminer avec préjudice cette prise d'otages. Damiani sera efficace et les revirements de situation, nombreux, nous gardent en haleine jusqu'au générique. Il n'est pas évident de deviner qui va s'en tirer. Claudia Cardinale est comme toujours resplendissante dans un rôle, lui aussi, pas très glorieux pour elle. Elle y excelle. John Steiner est le preneur d'otages, encore une fois le névrosé de service, pas étonnant qu'il joue aussi souvent les salauds. Renzo Palmer est toujours présent et on est toujours ravi de le voir. Dans une bonne partie du film, l'action est confinée dans une chambre d'hôtel et Damiani sait alterner les plans pour toujours nous garder sur le qui vive. Les pointes d'action et de fusillade frappent fort. Encore une fois, le réalisateur et co-scénariste ne relâche la tension qu'au début du générique. Un excellent thriller. Mario Giguère La trilogie de DAMIANO DAMIANI est offerte par Artus Films dans des masters 2K restaurés et en versions intégrales. Coffret 3 BluRay + 3 DVD + Livre 100 pages. Nous sommes tous en liberté provisoire + Comment tuer un juge + Goodbye & Amen. En suppléments sur chacun des films: présentations par Curd Ridel, entretiens avec les techniciens des films; diaporamas d'affiches et photos; Films-annonces originaux. Livret 100 pages d'Emmanuel Le Gagne "Damiano Damiani, un cinéaste se rebelle". Films en versions originales Italienne avec sous-titres Français en option. Mario Giguère |
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NOUS
SOMMES TOUS EN LIBERTÉ PROVISOIRE aka The Case is Closed,
Forget It aka L'istruttoria è chiusa: dimentichi - Damiano
Damiani avec Franco Nero, Riccardo Cucciolla, George Wilson, John
Steiner, 1971, Italie, 106m
COMMENT
TUER UN JUGE aka How to Kill a Judge aka Perché si uccide un
magistrato - Damiano Damiani avec Franco Nero, Françoise
Fabian, Pierluigi Aprà, Claudio Nicastro, Renzo Palmer, 1975,
Italie, 110m
GOODBYE
& AMEN - Damiano Damiani avec Tony Musante, Claudia Cardinale,
John Forsythe, John Steiner, Renzo Palmer, Angela Goodwin, 1977,
Italie, 110m