LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES

NUMÉRO 69

MONSTRES DE L'ESPACE !

LES MONSTRES VIENNENT DE L'ESPACE, c'est un coffret de quatre films  + un livret de 12 pages " Les monstres viennent de l'espace " par Pr Brave Ghoul,  4 reproductions de lobby cards, des diaporamas d'affiches et bandes annonces. Tous les films sont offerts en version originale et version originale avec sous-titres français. 

The HIDEOUS SUN DEMON - Robert Clarke avec Robert Clarke, Patricia Manning, Nan Peterson, 1958, États Unis, 74m

Gilbert McKenna travaille dans son laboratoire lorsqu'il lui arrive un accident malencontreux. Irradié par un isotope récemment découvert, il est envoyé d'urgence à l'hôpital. Curieusement, il a l'air en pleine forme, mais lorsqu'on l'amène se reposer au soleil, il se transforme en homme lézard ! A l'abri du soleil, il retrouve forme humaine, mais il sait qu'il doit éviter désormais toute exposition au soleil, à tout le moins jusqu'à ce qu'on trouve un remède à sa situation. Tristounet et un peu alcoolique, il sort désormais la nuit et s'entiche d'une jolie blonde plantureuse qui chante dans un petit bar. Ils partent faire une balade en voiture et Gilbert oublie que le lendemain matin le soleil va revenir. Ses attaques sont de plus en plus rapides, son caractère métamorphosé de plus en plus violent et constamment, il trouve toujours le moyen de sortir la nuit et oublie le soleil.

Robert Clarke, prolifique acteur que l'on retrouve dans plusieurs films de genre, signe ici sa seule réalisation. Curieux scénario qui met en vedette un scientifique quasi alcoolique dont le triste sort n'est pas sans rappeler le Loup-garou de Lon Chaney Jr, inversé, c'est à dire qu'ici c'est le soleil qui lui est fatal. Si son assistante est visiblement amoureuse de lui, il ne semble rien voir et court après une blondinette aux moeurs discutables, qui a déjà un petit ami jaloux ! On ne peut pas dire que le scénario essaie de rendre le personnage sympathique, loin de là. En se rapprochant de la finale, Gilbert trouve une comparse temporaire en une petite fille qui le découvre et lui fait confiance, mais ca ne durera pas. La fin n'est pas sans rappeler de loin un King Kong qui grimpe son édifice pour finalement en retomber. Outre un costume qui fait de l'effet, on notera qu'une partie de la musique, efficace, sera reprise par George Romero pour son Night of the Living Dead. Un film qui laisse surtout en souvenir son monstre bien foutu.

NOT OF THIS EARTH - Roger Corman avec Paul Birch, Beverly Garland, Morgan Jones, États Unis, 1957, 64m

Il y a déjà eu treize meurtres non expliqués dans un petit district de Californie et toutes les victimes ont été vidées de leur sang. Rencontrez Paul Johnson, un monsieur un peu bizarre avec ses lunettes fumées collées sur son nez en permanence, payant grassement un chauffeur, homme à tout faire, et une infirmière, Nadine. C'est qu'il fait analyser son sang régulièrement pour trouver ce qui cloche et arrive à obliger mentalement le spécialiste du sang à ne parler de son cas à personne. C'est qu'il vient d'une lointaine planète ou sa race se meurt, leur sang altéré suite à des guerres nucléaires ! Il est donc sur Terre pour savoir si le sang humain pourrait être utilisé comme substitut, envoyant des litres du précieux liquide sur sa planète par télétransportation. L'envoi d'humains est plus complexe et les résultats plus catastrophiques. Nadine et son chauffeur, Jeremy, sont trop curieux et découvrent, incrédules, quelle est la nature profonde de leur nouvel employeur !

Voilà un petit scénario classique qui n'est pas sans rappeler d'autres films de l'époque. L'extraterrestre, d'allure humaine, en avant-garde d'une invasion massive, qui plus est avec le thème de la guerre atomique évoquée, il s'en faisait beaucoup à cette époque. Corman arrive à tirer le meilleur parti de son film avec sa mise en scène efficace et ses acteurs fétiches. On reconnait avec plaisir Beverly Garland (It Conquered the World, Swamp Women, Alligator People), Jonathan Haze (La Petite Boutique des Horreurs) ou dans un court rôle mémorable l'acteur qui semble avoir joué dans tous les Corman et tous les Joe Dante: Dick Miller ! Paul Birch en alien dément a joué énormément à la télévision, mais on l'a aussi vu dans Queen of Outer Space, Day the World Ended ou The Beast with a million eyes. La fameuse créature aperçue sur le matériel publicitaire, une espèce de parapluie suceur de sang, ne sera présente que quelques secondes à la toute fin. On notera la musique efficace de Ronald Stein, un habitué des séries B qui arrive à augmenter l'ambiance avec brio. On pourra rigoler à plusieurs endroits, surtout durant des séquences d'action en accéléré, ce qui détonne toujours et pas dans le bon sens.

Beaucoup de films de Corman sont plus connus, mais il fait bon découvrir celui-ci, fabriqué par des artisans bien rôdés. Il est à noter qu'il ne faut pas confondre avec le remake de Jim Wynorski datant de 1988, avec une Traci Lords qui commençait à rediriger sa carrière après des années de films pour adultes.

The COSMIC MAN - Herbert S Greene avec John Carradine, Bruce Bennett, Angela Greene, 1959, États Unis, 72m

L'armée est appelée à aller vérifier un objet volant non identifié tombé dans une région tranquille en Californie. Le Dr Sorenson, sommité dans le domaine astronomique, est également appelé sur les lieux, pas loin de chez lui. On trouve une sphère qui flotte littéralement quelques pieds au-dessus du sol. Ses qualités anti-gravité sont inconnues sur Terre et on n'arrive pas à la déplacer, ce que l'armée voulait faire pour éviter la panique et étudier l'objet. Tous les observateurs sont logés à l'auberge en bois rond d'Angela Green, dont le fils, en chaise roulante, se lie d'amitié avec Sorenson. Angela, veuve, ne semble pas insensible au grand Sorenson, mais là n'est pas notre histoire ! Curieusement, des habitants dans les environs aperçoivent une forme sombre, humaine, qui se promène partout. Justement, un inconnu s'est présenté chez Angela pour louer une chambre tranquille. L'Homme Cosmique est-il une menace pour l'humanité ? L'Armée va-t-elle réussir à détruire la sphère ? Angela va-t-elle succomber et tomber dans les bras de son grand savant ?

Deuxième et dernier film du réalisateur, plus connu comme assistant directeur pour la télévision, voici un petit récit classique qui n'est pas sans rappeler THE DAY THE EARTH STOOD STILL. Certainement pas pour son budget, ses vedettes ou son réalisateur, mais pour son scénario ou cet homme cosmique s'avère très bavard et averti l'humanité de se tenir tranquille et de ne pas chercher le trouble ! Ca reste très verbeux, outre le mystère de la sphère blanche, et quelques tests qu'on lui fait subir, on a surtout droit à des dialogues ou tout le monde se demande comment réagir. On a évidemment le conflit éternel entre les militaires et les scientifiques, avec au centre cette belle blonde et son fiston. John Carradine a un rôle certes ingrat, lui qui est régulièrement vu en "négatif" ou complètement emmitouflé.

Un classique mineur qu'il fait bon découvrir pour tous les amateurs de cette époque qui semble si lointaine et ou les extraterrestres nous faisaient la morale.

KRONOS - Kurt Neumann avec Jeff Morrow, Barbara Lawrence, John Emery, 1957, États Unis, 78m

Leslie Gaskell travaille tard le soir dans son bureau, entouré de son assistant Hubbell et de son assistante Vera. Ils découvrent un nouvel astéroïde qui se met à bouger avant que l'on lui ait trouvé un nom. L'ordinateur, "Susie", confirme que l'objet devrait entrer en collision avec la Terre dans à peine quelques heures, le temps que les journaux sortent et que la panique s'empare de l'Amérique. Heureusement et curieusement, elle change de trajectoire à la dernière minute, tombant dans l'océan pacifique, près de Mexico. Ni une, ni deux, l'équipe part à la recherche de l'objet cosmique. Une étrange lueur flotte sur l'océan et le lendemain matin est apparu un immense objet de métal, qui sera surnommé Kronos. Le Patron de Gaskell, dont l'esprit a été possédé par un extraterrestre atterrit plus tôt, profite de sa position importante pour recenser les sources d'énergie les plus proches, centrales électriques et atomique. Il commande à Kronos, engin spécialement conçu pour accumuler de l'énergie, vitale pour sa planète d'origine, de siphonner ces endroits, ce qui les laissera totalement détruits. Le Dr Gaskell doit comprendre comment fonctionne Kronos et trouver le moyen de l'arrêter avant que la civilisation, telle qu'on la connait, ne disparaisse !

Voici un film qui se bonifie à la seconde écoute. L'accumulation et le réarrangement des motifs du genre bien établi laissent apparaître des surprises notables. L'utilisation d'électrochocs sur le patron lui aide à retrouver momentanément sa personnalité, mais se justifie par la nature de cette race de l'espace, parce qu'en fait ce traitement brûle toujours des cellules du cerveau qu'il court-circuite, mais notre boss n'est plus tout à fait lui-même. L'assistante de Gaskell, fort jolie, s'ennuie visiblement face au désintéressement de son grand bonhomme obsédé par son travail, mais elle n'hésite pas à le courtiser ouvertement, le demandant en mariage, ce qui est rare à cette époque. On remarque que c'est lorsque la belle enfile son maillot de bain pour se tremper dans l'océan que le monstre mécanique se réveille, un coïncidence ou un clin d'oeil très Freudien, à vous de choisir. Quand à Hubbell et "Susie", ils sont la présence "légère", l'élément comique qui ne détonne pas trop, pour une fois. L'immense tour qu'est ce Kronos impressionne, sauf lorsqu'elle avance, avec une animation plus rigolote qu'effrayante. Quelques scènes de foules sont bien mises en scène et l'ensemble est assez efficace. La musique de Paul Sawtell et Bert Shefter est prenante.

On se demande parfois si Jack Kirby et Stan Lee ne se sont pas inspirés du film et de son idée centrale pour créer le célèbre Galactus, le dévoreur de planètes. Mario Giguère

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