2 NOUVEAUX WESTERNS ITALIENS CHEZ ARTUS
MATALO ! avec en vedette Lou Castel + BELLE STAR STORY avec l'irrésistible Elsa Martinelle et ce bougre de George Eastman.            lire

mise à jour le 12 janvier 2018

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RUN, MAN, RUN aka SALUDOS HOMBRE aka CORRI, UOMO, CORR aka THE BIG GUNDOWN 2 - Sergio Sollima, 1968, Italie

Tomas Milian retrouve son personnage de Cuchillo qu'il incarna deux ans plus tôt dans le western THE BIG GUNDOWN de Sollima. Cuchillo, qui veut dire "couteaux" en espagnol, est un petit voleur mexicain incapable de tirer avec un pistolet, mais qui est extrêmement adroit au lancer de la lame tranchante.

Cuchillo se retrouve ici mêlé malgré lui dans une chasse au trésor après avoir aidé à évader un poète révolutionnaire de prison. Un poète propriétaire de 30'000$ en or, un magot destiné à financer la révolution, mais évidemment convoité par de nombreux bandits. Après la mort du poète, Cuchillo est le seul à savoir où se cache l'or, et devient ainsi la cible de bandits mexicains, d'un chasseur de prime américain, de businessmen flingueurs français...  et de sa femme qui désespère de se marier un jour avec cet homme qui ne cesse d'attirer des ennuis.

Sollima casse ici l'image du héros taciturne qui ne laisse passer que très peu d'émotion au profit d'un citoyen quasi minable, naïf et égoïste mais au fond doté d'un coeur grand comme ça. Milian est impeccable dans son rôle et parvient à rendre son personnage drôle et attachant sans jamais sombrer dans la gaudriole. Le film reste passionnant grâce aussi à une galerie de personnages hauts en couleur: les deux français sadiques, l'Américain solitaire (Donald O'Brien), la blonde de l'armée du salut, le poète révolutionnaire, ... L'aventure est menée de manière exemplaire par un réalisateur qui maîtrise son sujet et sait donner du souffle à son oeuvre bercée par une musique créditée à Bruno Nicolaï mais en réalité due à Morricone. Kerozene

Sergio Sollima est surtout connu pour ses westerns politiques. Celui-ci, récemment sorti en DVD par Blue Underground dans leur Spaghetti Western Box Set, est une suite de son Big Gundown, réalisé deux ans plus tôt. On y retrouve donc l'acteur cubain Tomas Milian dans le rôle de Cuchillo.

Emprisonné plus ou moins à tort, le voleur Cuchillo rencontre un poète révolutionnaire qui lui demande de s'enfuir avec lui et de le conduire à la frontière du Mexique et des États-Unis. En échange, il lui donnera cent dollars. Cuchillo accepte et s'enfuit, mais le poète meurt en lui demandant de remettre un trésor énorme pour la cause révolutionnaire des Mexicains. Le problème est cependant de taille, car le poète est mort avant d'avoir pu s'expliquer clairement à Cuchillo. Alors, comme dans un film d'espionnage, plusieurs factions s'affrontent et tentent de trouver l'argent.

Disons-le d'emblée, ce Run man run est le titre le plus faible du Spaghetti Box Set. Tomas Milian s'y fait plus discret qu'à l'accoutumée, l'humour y est dispensé avec une certaine parcimonie, et sa longue durée (120 minutes) n'arrange rien à l'affaire. N'ayant pas les talents de conteur d'un Corbucci, Sollima fait de son mieux mais sa réalisation demeure impersonnelle, et le rythme est souvent pesant. On a l'impression d'un western lent qui aurait gagné à être amputé d'une bonne quinzaine de minutes, afin d'en resserrer le rythme et d'aller droit au but...

Car, dans le fond, bien que le propos soit de gauche (comme celui d'un grand nombre de cinéastes italiens, par ailleurs), Sollima aurait dû se rendre compte qu'il ne faisait pas là une œuvre politique sérieuse, en dépit de sa bonne volonté. Les relations entre les personnages sont trop esquissées rapidement pour donner lieu à une véritable prise de conscience sociale. En plus, on nous a fait le coup des révolutionnaires sympathiques trop souvent pour qu'on donne dans le panneau sans au moins désirer approfondir un peu la question... ce que le cinéaste ne fait pas, peut-être à cause des contraintes génériques dans lesquelles il se trouve confiné.

N'empêche... Run man run n'est pas un mauvais film, mais ce n'est pas non plus l'un des fleurons du genre. Il s'agit d'un western honnête, consciencieusement réalisé, mais auquel il manque l'étincelle nécessaire, ce je-ne-sais-quoi dont sont faits ses concurrents plus aboutis. Howard Vernon

SABATA aka Ehi amico... c'è Sabata, hai chiuso! - Gianfranco Parolini avec Lee Van Cleef, William Berger, Ignazio Spalla, Franco Ressel, Linda Veras, Roberto Undari, Nick Jordan, Gianni Rizzo, Luciano Pigozzi, Marco Zuanelli, Franco Marletta, Andrea Aureli, Romano Puppo, Vittorio André, John Bartha, Spartaco Conversi, Antonio Gradoli, Rodolfo Lodi, Gino Marturano, Joseph Mathews, Mimmo Poli, Carlo Tamberlani, Bruno Ukmar, Franco Ukmar, 1970, Italie 106min - 111m uncut

Un vol de banque exceptionnel prend place pendant que tout le monde s'enivre au Saloon local. Un inconnu du nom de Sabata (Lee Van Cleef - For a few dollars more) décide d'intercepter les bandits et de ramener le coffre au maire de la ville. La récompense est minable comparativement au contenu du coffre, mais Sabata a une idée derrière la tête... Accompagné d'un robineux nommé Carrincha (Ignazio Spalla) et d'un Indien muet acrobatique (Nick Jordan - Supermen vs the Amazons), Sabata mène une enquête contre Stengel (Franco Ressel), le coupable du vol. Il réclame une compensation monétaire faramineuse en échange de son silence, mais Stengel riposte en force, engageant assassins et meurtriers pour envoyer Sabata six pieds sous-terre! Au milieu de l'action, un musicien de saloon nommé Banjo (William Berger - Keoma), vieux copain de Sabata, semble lui aussi vouloir une part du gâteau...

Dénichez ce film à tout prix! Avec un décompte dépassant 65 morts (dont une trentaine attribuée à Sabata) et son atmosphère de bande dessinée, ce western spaghetti est gagnant sur toute la ligne. Le scénario laisse tomber la logique et les éléments dramatiques, laissant place aux gadgets de Sabata, qui est toujours un pas devant ses ennemis, les abattants dans des scènes James Bondesque. Les personnages sont bien sûr très caricaturaux et unidimensionnels, mais tout cela fait partie du jeu du réalisateur Gianfranco Parolini. Ayant travaillé dans un cirque lors de sa jeunesse, ce dernier n'hésite pas à incorporer des acrobaties à ses films - voire les pirouettes de Nick Jordan - qui viennent d'ailleurs rehausser le facteur fromagé du film. L'ensemble bénéficie également d'une production soignée signée Alberto Grimaldi (The Good, the bad, and the ugly). Ajoutez les cadrages précis de Sandro Marconi (Django 2) et une trame sonore enjouée de la part de Marcello Giombini (Anthropophagus, Star Odyssey), et vous avez de quoi plaire à tout le monde! Suivi par Adios, Sabata (sans Van Cleef), et The Return of Sabata. Humanoid Zombie

SANTO CONTRA LOS JINETES DEL TERROR aka Santo vs the riders of terror - René Cardona, 1970, Mexique, version originale sous-titres anglais

Un groupe de lépreux s'échappent du leprosarium local. Ils seront récupérés par une bande de malfrats qui les utiliseront pour commettre des crimes puis ils se feront carrément passer pour eux. Le Shérif local fait appel à une légende vivante, Santo, qui se servira autant de ses ruses que de sa force pour trouver les vrais coupables et traiter avec respect ces malades. Les sauvera-t-il à temps ou les villageois réussiront-ils à les brûler vivant ?

On savait que Santo était une légende vivante dont le masque est passé de justicier en justicier, comme le Fantôme de Lee Falk. Ici on a droit à un véritable western, à une autre incarnation du lutteur au masque d'argent. Il aura fort à faire à cette époque ou les armes parlent souvent et ou il est difficile de calmer les veuves. Son masque fait jaser et on le traître carrément de "pigeon à tête blanche" ce qui amène une belle bagarre. À chaque fois qu'il monte à cheval, on sent la doublure à la carrure plus mince. Un western atypique et un film de Santo assez court qui se regarde bien. Une autre page de la légende est écrite ! Mario Giguère

SCALPS - Bruno Mattei, 1986, Italie 

La Guerre de Sécession vient de prendre fin, et la défaite du Sud n'est pas du goût de tous les perdants. Après un monologue rempli de noms d'oiseaux - du genre "enculés" ou "fils de pute" - déblatéré avec véhémence par le colonel Connor à propos de ces salauds de yankees, ce dernier envoie ses hommes dans un village indien afin qu'ils lui ramènent la jolie Yari, fille du chef de la tribu. Armés de bonnes intentions, les soldats tuent, pillent, violent et décapitent tous les peaux-rouges en hurlant comme des damnés et frappent Yari en pleine poire qui manque de devenir borgne. Celle-ci trouve refuge chez Matt, soldat sudiste à la retraite et veuf solitaire, en réalité le gendre du colonel qu'il tient pour responsable de la mort de son épouse. Alors que Matt avait juré de ne plus se battre, il se voit contraint de lutter aux côtés de cette belle squaw qui a tout de même la sale habitude de scalper ses victimes sans aucune délicatesse.

Bruno Mattei est un bluffeur. Alors qu'il consacra la majorité de sa carrière à copier tout le monde, il décida de ne justement faire comme personne en signant coup sur coup deux westerns, " Scalps " et " Bianco Apache ", près de quinze ans après l'âge d'or du genre. Sous ses airs de films antiraciste, " Scalps " est bel et bien un film de Bruno Mattei, c'est-à-dire une pelloche avec des dialogues crasseux, des plans nichons gratuits et quelques scènes d'ultra-violence dont le sadisme atteint même des sommet de perversité, notamment lorsque Matt se fait percer les tétons avec un drôle d'instrument réduisant sa poitrine en steak haché. C'est bien évidemment très Z, rempli d'acteurs cabotins et plein de musiques volées aux autres, mais comme souvent chez Mattei, on ne peut s'empêcher d'y trouver un certain plaisir. Kerozene

SENTENCE DE MORT aka SENTENZA DI MORTE aka DEATH SENTENCE aka DJANGO UNBARMEHRZIG WIE DIE SONNE - Mario Lanfranchi avec Robin Clarke, Richard Conte, Enrico Maria Salerno, Adolfo Celi, Tomas Milian, 1967, Italie

Faux western, faux polar, fausse tragédie, faux fantastique,,, mais vrai film.

L'agenda d'un demi-sosie de Steve McQueen vire à la routine : il enchaîne les rendez-vous au cours desquels il colle des balles dans chaque assassin de son frère.

Sur le fond le suspense est donc modeste, tout réside dans la forme.
... que j'ai adorée, la meilleure made in Italy de l'époque, et spécialement dans le registre surnaturel qui flambe les yeux : le rouge rouge, le saloon gigantesque aux quelques pantins figés, les 10 cavaliers qui portent des torches, le cimetière et l'église comme recoins à spectres, l'enchaînement précipité de scènes lentes qui égare le temps et l'espace, la perversité croissante du top 4 de la crapulerie rencontré, les cartes à jouer implacables.

Gianni Ferrio (qui sonorisera aussi Adios california de Michele Lupo, grand western post-Keoma : eh oui il en existe) donne exactement le souffle espéré.

Richard Conte, Enrico Maria Salerno, Adolfo Celi et Tomas Milian offrent de la chair à bourreau certifiée pur chacal.

Stevie mcqueen n'existe que par sa mission à leur faire la peau. En résumé, il possède un caractère « rancunier » comme aurait pu dépeindre Jean de La Bruyère.

Certes, une madame blonde tente bien, un instant, de détourner la conversation genre dis-donc beau cowboy il y fait frisquet la nuit dans ton cimetière tous les deux autour du feu de bois, hein. Lui ne percute nada, concentré contre son colt, il reste complètement de marbre sauf son organe reproducteur : gravement il précise d'ailleurs qu'il va juste faire ce qu'il a à faire, parce que s'il ne le faisait pas ce ne serait pas fait, d'autant qu'en vrai qu'il n'a rien d'autre à faire (je retranscris ici l'esprit du dialogue). Bigeyes

Les SEPT MERCENAIRES aka THE MAGNIFICENT SEVEN - John Sturges, 1960, États Unis 

Les westerns sortis de la grosse industrie américaine regorgent de cette espèce d'humour de kermesse de paroisse, de cette bonté de soir de Noël, de ces dénouements benêts de contentement. Bah, comme beaucoup des oncles ici, probablement, tout ça me chauffe au point que je préfère les chapeaux sur la tête des italiens.

Alors pourquoi tester ses nerfs sur ce capharnaüm de trompettes mouchachosses, de guitarasses tortillasses et de tacosses tambours qui, en comparaison, fait sonner n'importe quelle trilogie de starouarze comme une chorale de modestes ?

D'une, parce que le concept de base est complètement nippon, c'est en traversant le pacifique qu'il est devenu : sept gros frimeurs d'hollywood contre quarante fusils pouilleux.

Au milieu d'un village folklorique où gesticulent des péons en pyjamas blancs, on se fume le cigare, on en fait des caisses en marchant trois pas comme si on avait été élevé à cheval sur un fût de chêne. Le moustachu cruel est une sacrée vedette avec sa belle chemise rouge. Et puis Charles Bronson fend des bûches torse poil.

En voilà d'un spectacle simple et efficace, éminemment familial, compréhensible des meilleurs d'entre nous, du dernier petit cousin retardé mental à grand tonton qui commence à baver dans la soupe aux potirons.

Deux, parce que Yul Brynner, le chauve officiel d'Hollywood qui veille à garder son chapeau au soleil, adopte déjà la démarche robotique de Mondwest que le jeune Michael Myers avait dû apprécier. Probablement du temps où il habitait encore chez ses parents et qu'il sortait au ciné avec sa grande soeur.

Trois, parce que si le but du jeu est de trouver son chouchou des sept, je décerne de bon cœur mon pompon au mercenaire qui porte des gants noirs comme un acteur de porno gay. Qui d'ailleurs avait marqué de manière indélébile mes souvenirs de mioche. Alors lui, ils ont vraiment décidé de se le griller jusqu'au bout : à l'origine il est soi-disant un chasseur de primes, en clair un charognard, maintenant aux abois parce que toutes ses relations professionnelles veulent se le buter par amitié. Forcément il a tendance à se terrer en douce au moindre pétard. A un moment il se fait même surprendre en pleine crise de delirium tremens, une cruche de gros plant du pays nantais à la main. Son objectif principal pendant tout le film semblerait d'attraper trois mouches à la fois dans sa main droite, pour se prouver qu'il lui reste encore des glandes en état de goutter, sacré Robert Vaughn : un numéro de cirque ambulant. Bigeyes

SHANGHAI JOE aka the Fighting Fists of Shanghai Joe aka My Name Is Shanghai Joe aka To Kill or to Die aka Il-Mio nome è Shanghai Joe - Mario Caiano, 1972, Italie

Un chinois maître ès Kung Fu débarque aux États-Unis pour recommencer sa vie et choisit le Texas pour s'établir.  Risible prétexte s'il en est pour Mario Caiano, mais ce dernier se contente, à ce que j'ai cru comprendre, de très peu.  Notre Joe se heurte au racisme des texans et se frotte mine de rien à des trafiquants d'esclaves mexicains (qui ont l'air de tout sauf de mexicains), qu'il décidera de combattre, se souvenant soudain qu'il appartient à un ordre moral chinois qui ne vit que pour lutter contre l'injustice à travers le monde.  Maintenant, si vous n'avez jamais envisagé le pire, préparez-vous.  Car s'est là que commence la débandade : combats au ralenti "featuring" Shangaï Joe qui lance des assiettes à la tête de cow-boys complètement ahuris, bonds spectaculaires filmés en "reverse" et pimentés du cri inoubliable du chinois en guerre, et effets spéciaux à donner mal à la rate.  Sur la pochette, on peut lire "Klaus Kinski dans... Shangaï Joe". Et effectivement, à environ une heure du début du film, on a droit à sa brève présence dans le rôle d'un somptueux scalpeur fou qui s'en prend à notre héros. Mal lui en prend, car personne ne survit à l'expertisekaratécate de Joe; Kinski meurt dans d'atroces souffrances à peine deux minutes après son arrivés à l'écran.  Un bijoux de spaghetti western différent, une féroce comédie qui s'ignore, bref du baume au coeur des tristes sires pour une soirée de pluie aux larmes. Orloff

Chen Lee est Shangai Joe, un jeune chinois rempli de sagesse qui pose le pied sur les Etats-Unis à la glorieuse époque de la conquête de l'Ouest. Désireux de mener une vie nouvelle, il refuse de faire comme les siens en ouvrant une blanchisserie. Son rêve à lui, c'est de devenir cow-boy. Malheureusement, déjà que ce n'est pas facile pour les noirs de se faire entendre, inutile de préciser à quel point c'est pas évident pour un chinois, surtout si celui-ci vise le job le plus couru des rednecks conservateurs et des hors-la-loi sans foi ni loi. Suite à plusieurs malheureuses rencontres à l'issue desquelles Shangai Joe s'en sort à grands coups de pied dans la gueule (car il est bien entendu expert en art martiaux), sa tête est mise à prix, poussant les pires mercenaires à ses trousses. Ainsi rencontrera-t-il de fortes gueules, comme celles de Cameron Mitchell ou Klaus Kinski, mais aussi l'amour, incarné par Christina, jeune et belle mexicaine méprisée des vilains hommes blancs. Ne trouvant adversaire à sa taille, un acolyte japonais ayant trahi les codes d'honneur viendra lui faire face.

Mario Caiano nous a concocté ici un bon petit western bien fou comme on les aime. Le mélange kung-fu - western italien prend merveilleusement bien. L'histoire est extrêmement simple et permet d'étaler une galerie de personnages décalés tous aussi délicieux les uns que les autres : Pedro le cannibale, Mitchell le faiseur de pièges, Kinski le scalpeur, etc&ldots; Le tout mené sur une musique de Bruno Nicolai qui lorgne inévitablement sur le grand Ennio, c'est un véritable petit bonheur pas prétentieux pour un sou, qui nous fait rapidement oublier les piètres qualités d'acteurs de Chen Lee. Kerozene

Le SPÉCIALISTE aka GLI SPECIALISTI aka SPECIALISTS aka DROP THEM OR I'LL SHOOT - Sergio Corbucci, 1969, Italie/France/RFA

Johnny Halliday est Hud, cavalier solitaire au regard bleu perçant, portant une côte de maille en guise de gilet pare-balle et possédant la réputation enviable de tueur sans merci. Après avoir montrer à quelques hommes du truand mexicain El Diablo qu'il ne fallait pas se mettre en travers de son chemin, Hud se dirige vers Blackstone, un bled tenu par un shérif aux élans pacifistes pas toujours bien vus puisqu'il exige de toute personne pénétrant dans sa juridiction de lui confier son ou ses armes. Seulement la population de Blackstone a peur, car elle est responsable du lynchage injustifié du frère de Hud qui lui nourrit le désire de venger sa mort. Tous réclame donc l'arrestation de Hud, mais le shérif tient à ce que la loi soit respectée de tous.

Juste après LE GRAND SILENCE, Corbucci continue sur sa lancée des pistoleros solitaires, lancée qui se terminera d'ailleurs avec ce film qui se prit une veste lors de sa sortie. Corbucci a ici lâché la bride et adopte un ton nettement plus léger que pour DJANGO ou LE GRAND SILENCE, du coup, l'ensemble du film apparaît inévitablement édulcoré en comparaison avec ses prédécesseurs - même lors du final certes marquant (et rappelant étrangement les photos de l'artiste Spencer Tunik puisque tout le bled se retrouve à poil) mais nettement moins violent. Pourtant, quelques éclairs de violence et quelques personnages poussent parfois le film vers un lyrisme plus sombre, notamment avec El Diablo (Mario Adorf), bandit manchot narcissique ne se déplaçant jamais sans son jeune biographe, Virginia (Françoise Fabian), responsable de tous les maux de Blackstone et manipulatrice machiavélique, et enfin une bande de quatre hippies semblant sortir d'une autre époque, fumant de gros joints et agissant comme de sales petites frappes. Quant à Johnny, il ne se démerde pas trop mal et a de l'allure dans sa défroque de cow-boy ne souriant jamais. Malheureusement la version française trahi un certain inconfort pour l'acteur à réciter ses textes de manière adaptée, idem pour Françoise Fabian d'ailleurs. Côté musique, le score de Angelo Francesco Lavagnino sonne bien tristement et peine à se faire remarquer, on regrette forcément les grands noms du genre, d'autant plus que Lavagnino semble ne jamais savoir quelle orientation prendre, ne serait-ce que dans l'instrumentation de ses morceaux. Ce n'est pas pour autant que LE SPÉCIALISTE est un mauvais film, il se laisse regarder sans déplaisir mais fait clairement pâle figure à côté d'autres titres de Corbucci signés à cette même époque. Kerozene

The STRANGER AND THE GUNFIGHTER aka La brute, le colt et le karaté aka Là dove non bate il sole - Antonio Margheriti alias Anthony M. Dawson avec Lee Van Cleef, Lo Lieh, Julian Ugarte, Karen Yeh, Patty Sheppard, Erika Blanc, Femi Benussi, Georges Rigaud, Goyo Peralta, Al Tung, 1974, 107m

Un cowboy rugueux, Dakota, cherche à dévaliser le coffre de banque de Monsieur Wang, un chinois vivant à Monterey. Mais au lieu de l'argent, Dakota ne trouve que quatre photos de femmes. Wang ayant été tué malencontreusement au cours du vol, Dakota est arrêté et condamné à être pendu pour ce crime. Un jeune Chinois neveu de Wang, Wang Ho Kiang, part pour les États-Unis afin de récupérer la fortune de son oncle. Or, il s'avère que Wang avait tatoué sur la peau (les fesses!) de ses quatre maîtresses des indices conduisant à la cachette de l'argent. Ho Kiang fait alors libérer Dakota de prison pour le mener à la tombe de son oncle où les photos des maîtresses en question ont été enterrées. Une fois les photos récupérées, Ho Kiang et Dakota se lancent alors à la recherche des quatre femmes en question pour rassembler les indices menant au trésor de Wang. Leur odyssée est cependant chargée d'embûches et seul l'habileté dans la pratique des arts martiaux de Ho Kiang jumelée avec la dextérité au pistolet de Dakota les aident à en réchapper. Une surprise les attend néanmoins au bout de leur quête.

Depuis le succès de "SOLEIL ROUGE", certains westerns ont emboîté le pas en insérant des personnages orientaux dans le cadre du genre. C'est ainsi qu'avec la mode des films de kung-fu asiatique, quelques réalisateurs italiens ont décidé d'exploiter ce filon en mariant des combats d'arts martiaux, style Shaw Brothers, avec les clichés stylisés du western-spaghetti. Ce film de Margheriti n'est donc pas le premier du lot (voir MON NOM EST SHANGHAÏ JOE par exemple) mais il se démarque par sa truculence et par le traitement humoristique des affrontements, que ce soit au pistolet ou à mains nues, entre les protagonistes. Sans être d'une transcendance quelconque, la mise en scène ne manque pas d'ardeur et illustre avec savoir-faire une intrigue pleine de rebondissements amusants. Le film se veut donc une parodie colorée, voire pittoresque, où les scènes de violence sont traités avec légèreté, tout comme les moments égrillards. Co-production oblige, (Carlo Ponti avec Shaw Brothers) le budget du film se veut confortable et au-dessus de la moyenne, ce qui ne gâche rien. Lee Van Cleef nous offre une composition dégagée de son personnage de cowboy et Lo Lieh, en plus d'être en grande forme acrobatique, est d'une sincérité naïve très drôle dans son rôle de Chinois évoluant dans l'Ouest américain. À voir donc. Mathieu Lemée

SUGAR COLT - Franco Giraldi, 1967, Italie/Espagne 

Parce que son vieil ami se fait abattre sous ses yeux, Sugar Colt entreprend de mener l'enquête qu'il menait pour retrouver un régiment de soldats nordistes ayant mystérieusement disparu six mois auparavant. Déguisé en docteur naïf et inoffensif, Colt investit Snake Valley, un village garni de gueules pétées et de pistoleros inamicaux généralement tous regroupés au saloon tenu par la sympathique mais bourrue Madame Bess et sa (pas si) fragile nièce incarnée par la délicieuse Soledad Miranda. Bluffant son monde avec son air faussement gauche, son haut de forme et ses lunettes rondes, notre héros use de stratagèmes souvent surprenants pour faire venir les indices à lui...

Jolie réussite que ce " Sugar Colt " qui parvient à surprendre en voguant d'une humeur à l'autre. Parfois comique, parfois tragique, Franco Giraldi maintient un équilibre fragile qui ne faillit jamais et assure des ruptures de ton plutôt rares dans ce type de production. On se plaît à découvrir un héros charmeur, frimeur et imbu de lui-même présenté au départ comme professeur de tir pour femmes dans une école féministe. Profiteur exploitant ses dons sans toujours chercher à plaire, Sugar Colt et ses méthodes font parfois penser à une version cynique et mal rasée du James West de la série " Wild Wild West ". Jack Betts, sous le pseudo de Hunt Powers, assure le show et livre une interprétation impeccable de son personnage. Le côté charme est assuré par l'héroïne de " Vampyros Lesbos ", ici forcément beaucoup plus prude que chez Franco, mais le plaisir de la voir à l'écran reste toujours entier. Côté partition, celle-ci est signée Luis Bacalov et accompagne le film en se montrant légère et enlevée lors des instants humoristiques, et bien plus sombre dans les moments plus intenses, notamment grâce à l'utilisation d'un clairon que l'on jurerait sonner depuis les ténèbres. En deux mots : " Sugar Colt " assure. Kerozene

T'AS LE BONJOUR DE TRINITA aka RITA NEL WEST aka LITTLE RITA NEL WEST aka CRAZY WESTERNERS - Ferdinando Baldi, 1967, Italie

Little Rita, "la plus grande emmerdeuse de l'Ouest", se met en tête de réunir tout l'or du pays dans une caverne gardée par des indiens dans le but de le détruire, la raison étant qu'il est à l'origine de tous les maux que connaissent les hommes. Déjà bien avancée dans sa mission, il lui reste à faire face aux pires salopards encore en vie, à savoir Ringo et Django. Une chose à laquelle elle parvient avec une insolente facilité. Mais son chemin croise celui de Trinita, et soudain son coeur chavire...

RITA NEL WEST parodie allègrement le western à l'italienne: le sombre pistolero est remplacé par une gamine incarnée par Rita Pavone, chanteuse populaire locale, Ringo (Kirk Morris !) se fait ridiculiser dans un saloon, Django se fait flinguer dans un cimetière lors d'une scène faisant évidemment référence au final du classique de Sergio Corbucci et de nombreux titres de modèles du genre sont cités au travers de dialogues pas toujours légers mais rigolards:

- Ringo: Je ne l'ai fait que pour une poignée de dollars.

- Little Rita: Et moi je suis sûre que tu l'as fait pour quelques dollars de plus.

Le film n'oublie pas non plus de se moquer gentiment du western américain lors de la mort de Django qui lâche en agonisant: "Je veux mourir comme dans un western américain: les indiens et les mexicains meurent sur le coup, mais les cow boy ont droit à 2 minutes 35 de monologue sur leur vie...". Une blague pas si déplacée que cela quand on y pense. Mais parfois la parodie sombre dans des excès d'absurdité dignes du ZAZ, notamment lorsque Little Rita extermine le gang de Sancho (Fernando Sancho) grâce à une grenade qui propulse et explose des mannequins de mousse à dix mètres du sol!

Du côté des indiens, on retiendra la très drôle interprétation du chef Bison Acide par Gordon Mitchell, se triballant constamment avec un club de golf et fumant le narguilé en balançant des phrases ridicules pleines de sagesse dignes d'un Confucius sous... acide. Vient enfin Trinita, incarné par nul autre que Terence Hill, pas moins de trois années avant la création de son personnage dans ON L'APPELLE TRINITA. La raison de ce paradoxe temporelle tient au fait que le film fut exploité en France après le succès du film d'Enzo Barboni, Trinita s'appelant ici à l'origine Black Star. La version française fait de plus l'impasse sur ce qui fait d'ailleurs la plus grande originalité du film, à savoir ses scènes chantées! Car RITA NEL WEST est à la base une comédie musicale mettant à profit l'organe vocale de Rita Pavone. Ce remontage, réduisant le métrage à 75 petites minutes, rend certaines scènes du film totalement surréalistes, comme lorsque les gangsters mexicains s'apprêtent à exécuter Little Rita dans un élan chorégraphique! On nage alors en plein délire que le contexte musical aurait bien entendu rendu compréhensible. Malgré cela (ou grâce à ça), le film reste agréable, frais et divertissant. Kerozene

The TERROR OF TINY TOWN - Sam Newfield, 1938, États Unis   

THE TERROR OF TINY TOWN a tout du western classique: une ville poussiéreuse, un gentil cow-boy aux habits blancs, un méchant cow-boy aux habits sombres et son gang de crapules, une prétendante prise entre deux feux, un saloon avec ses prostituées et sa matrone chanteuse de cabaret, un peu d'action et beaucoup de romance... Bref, le contenu classique du western américain de l'époque. Sauf que le père Newfield n'utilise que des nains pour interpréter ses personnages, ce qui donne lieu à des séquences proprement surréalistes puisque les décors du film ne sont évidemment pas adaptés du tout à leur petite taille! En revanche, et heureusement, les chevaux le sont. Il est donc impossible de ne pas rire à la vision d'une naine pointant avec peine un revolver aussi grand que son bras sur un truand ou encore lorsque les cow-boys au faciès durs et déterminés traversent l'entrée du saloon en passant sous la porte! Le sentiment que l'on éprouve devant un pareil spectacle oscille entre un étrange étonnement - voire de la fascination - et une certaine gêne, car le film est ce qu'il est, c'est à dire une exploitation du handicape des ces petites gens qui frise l'indécence. Il n'empèche que cette pelloche est une curiosité qu'il faut avoir vu au moins une fois. Newfield, toujours prompt à innover, signe à la même époque HARLEM ON THE PRAIRIE, un western au casting 100% noir. Kerozene

An ben c'est le fun ! Et c'est traité sérieusement la plupart du temps. Il y a bien ici et là quelques gags propres à la petitesse des acteurs, comme le fait de devoir être deux pour jouer de la contrebasse ou ce serveur qui avalent d'un trait son énorme verre de bière, sinon, le scénario n'a probablement pas été écrit en fonction des acteurs, qui par ailleurs, font partie d'une troupe spécialisée:Jed Buell's Midgets. C'est donc curieux, ouais les portes de saloon sont pas mal hautes, mais ce n'est pas condescendant. Comme la majorité des films de cette époque, c'est ponctué de chansons simplettes au refrain facile et il y a au moins le héros qui est de toute évidence doublé pour chanter la sienne ! Mario Giguère

TEXAS aka Il prezzo del Potere aka A Bullet for the President - Tonino Valeri avec Giuliano Gemma, Warren Vanders, Maria Cuadra, Fernando Rey, 1969, Italie, 108m

A la fin de la guerre de Sécession, le gouverneur des États Unis échappe à un attentat Sudiste à Dallas, grâce à Bill Willer (Giuliano Gemma), un soldat déserteur. Peu de temps après, une nouvelle tentative réussit, et le gouverneur est assassiné. Tous les soupçons se portent alors sur Jack Donovan, un noir. Willer va tout faire pour innocenter son ami, et démêler le complot.

On nous averti avant le début du dvd d'Artus Films qu'il est préférable de regarder la version originale italienne parce que la version française a été tellement coupée, près de 20 minutes, que malgré les scènes inédites sous-titrées, on peut y perdre au change. C'est ce que j'ai essayé. Alors je vous le dit tout de suite, oui, ce n'est pas le gouverneur de l'état que l'on tue, mais bien le président des États Unis et c'est bel et bien son vice président qui va prendre sa place. On est carrément en présence d'un remake, sauce western italienne, de l'assassinat de John F Kennedy, voiture déambulant dans la rue avec multiple tireurs, faux coupable en prime. Giuliano Gemma est excellent en justicier aux prises avec le pouvoir corrompu, tentant le tout pour le tout pour sauver son ami, le présumé coupable, honteux de son statut de déserteur de l'armée du Nord, pour des raisons qui nous seront dévoilées tardivement.

On doit à Tonino Valeri le cultissime Mon Nom est Personne, lui qui débuta comme l'assistant réalisateur de Pour une poignée de dollars ainsi que Et pour quelques dollars de plus. C'est donc de la mise en scène soignée su un sujet sérieux, de ceux qui provoquent chez le spectateur un sentiment d'inégalité, d'injustice profonde qui viens nous chercher. La prestation de Ray Saunders, un rôle somme toute court, est émouvante. Le complot arrive de haut et le racisme et la haine en sont le moteur. On note l'excellente trame sonore de Luis Bacalov et à la photographie Stelvio Massi. Qui eut cru que le western pouvait devenir l'allégorie de problèmes aussi récents et actuels ? Curd Rigel explore le cinéma de Tonino Valeri et la réalisation du film et ses vedettes en supplément. Mario Giguère

TEXAS ADDIO aka Django The Avenger - Ferdinando Baldi avec Franco Nero, Alberto Dell'Acqua, Elisa Montés, José Guardiola, Livio Lorenzon, Hugo Blanco, José Suarez, Luigi Pistilli, 1966, Italie, 92m

Shériff d'une petite ville du Texas, Burt Sullivan décide de partir pour le Mexique afin de retrouver l'assassin de son père et de le ramener aux États-Unis pour qu'il soit jugé. Il est accompagné pour ce voyage par son jeune frère Jim. Le meurtrier s'avère être Cisco Delgado, qui est maintenant devenu un important ranchero tenant, grâce à ses hommes de main, toute une ville et sa région environnante sous sa coupe. Les deux frères Sulllivan ne se laissent pourtant pas impressionner et parviennent à approcher le ranchero en question pour lui régler son compte. Mais un secret inattendu est dévoilé alors que Cisco Delgado se révèle être le véritable père de Jim. Pris au dépourvu, Burt est reconduit à la frontière par les hommes de main du ranchero tandis que Jim reste avec son "nouveau" père. Burt réussit pourtant à se débarrasser des tireurs à la solde de Cisco et revient au Mexique pour l'affronter personnellement. Burt risque cependant d'affronter aussi son frère Jim dans la foulée, ce qui pourrait mettre fin tragiquement à leur amitié fraternelle.

Ferdinando Baldi est un autre de ces fertiles réalisateurs italiens de films commerciaux qui s'est toujours mis à la remorque des modes. Il s'est néanmoins surtout distingué dans le western-spaghetti grâce à quelques traits inédits notables comme dans "BLINDMAN" par exemple, qui racontait pour la première fois les aventures d'un pistolero aveugle. Dans ce western-ci cependant, Baldi ne fait montre d'aucun soucis de renouvellement particulier avec une mise en scène se situant entre les modèles hollywoodiens du genre et les effets de style mis de l'avant par Sergio Leone. On a droit à une intrigue plutôt classique et les retournements de situations imaginés par les auteurs, pour surprendre le spectateur, s'avèrent un peu trop forcés pour avoir un impact original véritable. Ces rebondissements nous donne plutôt à l'écran des scènes mélodramatiques chargées se révélant plus artificielles que convaincantes. En revanche, le rythme est très bon grâce à quelques séquences d'action et quelques affrontements au pistolet assez robustes qui ne nous laissent pas le temps de nous ennuyer. Les décors naturels ont été judicieusement choisis, la musique est à la fois agréable et lancinante, comme dans la plupart des films de ce genre et Franco Nero fait à nouveau bonne figure dans le rôle d'un autre héros froid et impitoyable. Un petit western italien moyen qui remplira facilement votre soirée de détente. Mathieu Lemée

The TEXICAN aka Ringo Il Texicano - Lesley Selander avec Audie Murphy, Broderick Crawford, Diana Lorys, Aldo Sambrell, Antonio Casas, Gérard Tichy, Antonio Molino Rojo, Juan Antonio Peral, Helga Genth, Luz Marquez, 1966, États Unis/Espagne, 88m

L'ancien bandit Jess Carlin vit au Mexique parce que sa tête est mise à prix au Texas. Cela ne l'empêche pas de remettre au marshall, qui le recherche obstinément, quelques bandits qui ont franchi la frontière. Quand Jess apprend l'assassinat de son frère Roy, éditeur du journal de la ville de Rimrock au Texas, il décide de revenir au pays pour retrouver son meurtrier. Habile tireur, Jess repousse les chasseurs de primes qui l'ont reconnu en route. Arrivé à Rimrock, Jess découvre que la ville est sous le contrôle d'un riche hôtelier qu'il connaît bien: Luke Starr. Quelques personnes, dont la fiancée du défunt Roy, font savoir à Jess que c'est bien Luke Starr et sa bande qui ont tué son frère, mais Jess refuse d'agir tant qu'il n'aura pas la preuve formelle qu'il s'agit bien du meurtrier. Les hommes de Luke Starr cherchent à le défier ou à lui faire quitter la ville mais Jess leur tient tête et après quelques tribulations, il parvient à trouver une preuve pouvant incriminer Luke Starr et il se décide à l'affronter personnellement. Le marshall à la recherche de Jess est cependant sur le point d'arriver à Rimrock pour l'arrêter.

Les succès des westerns italiens et espagnols ont forcé les Américains à se mettre au diapason de leur style respectif. C'est ainsi qu'un certain nombre de westerns américains datant de la fin des années 60, en ont copié l'esthétique, allant jusqu'à tourner en Espagne avec des acteurs européens jouant les rôles secondaires. Un metteur en scène mineur, habitué du genre, a donc réalisé un film qui donne parfois le change sur ses vraies origines. On a même droit à une trame sonore d'un compositeur italien connu, Nico Fidenco, qui s'avère d'ailleurs excellente, et à la présence de Broderick Crawford dans le rôle du méchant de l'histoire, un acteur habitué à ce genre de personnage dans de nombreuses productions italiennes. Cette imitation ne fait pas montre de beaucoup d'originalité et réemploie des clichés usés, qui se contente de copier ses modèles italiens et espagnols, sans chercher à en renouveler les ingrédients. Le rythme n'est pas maintenu à 100% car il y a des moments où l'on sent des longueurs inutiles. Tout de même, l'ambiance du film est correcte et quelques bagarres et duels au pistolet viennent relever la sauce de temps en temps. Dans ce western moyen, Audie Murphy à l'air fatigué et il joue le héros avec trop de nonchalance pour être vraiment convaincant, même s'il a de la présence à l'écran. Je vous suggère d'abord d'acheter la trame sonore si vous la trouvez quelque part, avant de regarder ce film. Mathieu Lemée

THEY CALL ME TRINITY aka LO CHIAMAVANO TRINITÀ aka They call me Trinity aka My name is Trinity  aka Mon nom est Trinita - Enzo Barboni ( E.B. Clucher ) avec Terence Hill, Bud Spencer, Farley Granger, Elena Pedemonte, Steffen Zacharias, Dan Sturkie, Gisela Hahn, Ezio Marano, Luciano Rossi, Michele Cimarosa, Ugo Sasso, Remo Capitani, Riccardo Pizzuti, Paolo Magalotti, Vito Gagliardi, Antonio Monselesan, Gaetano Imbró, Franco Marletta, Gigi Bonos, Dominic Barto, Tony Norton. 1971, Italie, 110m                                                                       

Trinita (Terence Hill - Viva Django), un jeune homme paresseux mais rapide sur la gâchette, se laisse emporter à travers le désert par son cheval. Lorsqu'il arrive dans un petit village, il est surpris de rencontrer son demi-frère, Bambino (Bud Spencer -- It can be done... amigo!), qui se travestit en shérif local. Bambino a un plan : il désir s'emparer des chevaux du major Harriman (Farley Granger - Rope, What have they done to our daughters?) et quitter le village. Pendant ce temps, une colonie de mormons s'installe dans la vallée voisine, ce qui déplait au vilain major. Ce dernier tentera de les faire fuir de force, mais Trinita a son mot à dire, même si son demi-frère lui avait avisé de garder un bas profile...

Agenouillez-vous devant le grand Enzo Barboni! Grâce à lui le duo Hill/Spencer connu un succès international, participant à 19 films ensemble et a plusieurs autres de manière individuelle. La popularité du personnage de Terence Hill était tel (et l'est encore), que le nom de Trinita allait se retrouver sur une pléthore de films, et ce, même quand le grand blond ne figurait pas au générique. Ce premier film se laisse donc regarder comme un charme, même si les westerns spaghetti ne vous branchent pas; le contexte est facilement transposable. Barboni réussi à établir son propre genre comique, soit une combinaison de violence burlesque et de gags gras, non sans évoquer les valeurs de la famille et de l'entraide - qui reviendront subséquemment dans plusieurs des films du duo italien. Nous avons donc droit aux coups de poings ravageurs du gros Bud ainsi qu'aux acrobaties rapides de Hill qui feront leur marque de commerce - et quand ça fesse, tassez-vous! Le scénario est des plus classique, et la direction photo d'Aldo Giordani (Trinity is still my name) n'attire pas l'attention, préférant laisser la vedette aux deux comiques. En somme, il s'agit d'un incontournable du cinéma comique italien. Seul côté agaçant : ce petit côté pro-catholique... mais bof! HumanoidZombie


Tomas Milian

TIRE ENCORE SI TU PEUX aka DJANGO KILL ! IF YOU LIVE SHOOT ! aka SE SEI VIVO SPARA aka ORO HONDO aka ORO MALDITO - Giulio Questi, 1967, Italie/Espagne

Tomas Milian incarne un "half breed", mi-américain mi-mexicain, trahi par ses associés après avoir volé une cargaison d'or à l'armée nordiste. Les traîtres, privés de leurs chevaux, se rendent dans un village mystérieux à la population franchement malsaine: les enfants y sont maltraités, une femme est enfermée, le gros propriétaire du coin possède une milice fasciste vêtue de noire qui fait songer à un gang d'homosexuels sadomasochistes, et tout ce petit monde se passe de représentant de la loi. C'est ce que découvriront les criminels du début en se faisant lyncher, au moment même où Tomas Milian, laissé pour mort, arrive à son tour en ville accompagné de deux indiens.

Ainsi débute ce film aux relents surréalistes tout à fait étonnants. Tomas Milian, ici dans le rôle de L'Etranger sans nom (il ne s'agit nullement d'un film de Django), s'impose en tant que personnage mystique, semant le doute dans la communauté de villageois rendus fous par la perspective de mettre la main sur l'or. Visuellement fascinant, le film s'offre une approche quasi avant-gardiste dans la mise en scène, le montage de Franco Arcalli est inhabituel pour un western et l'ambiance semble sortir d'un film de Jodorowsky. On pense effectivement à EL TOPO de Jodorowsky - pourtant réalisé après, ou encore à l'univers décalé des premiers films de Buñuel. Milian affirme avoir hésité avant de tourner dans ce film, Questi étant avant tout un intellectuel, ancien résistant face au régime mussolinien qui s'est exprimé au travers de plusieurs documentaires, il n'avait aucune affinité avec l'univers du western, mais la proposition des producteurs et surtout le scénario de Franco Arcalli (encore) (NIGHT PORTER) lui a permit d'en faire un film qui sort des poncifs établis. Milian y apparaît comme une sorte de figure christique effectuant une sorte de parcours initiatique mystique. Bénéficiant d'une fabuleuse bande son composée par Ivan Vandor dont c'est le seul western, TIRE ENCORE SI TU PEUX s'impose comme un incontournable, un western à ériger sans hésitation aux côtés d'un DJANGO ou d'un KEOMA. Kerozene

Ce film est indéniablement le plus bizarre de ceux qui font partie du Western Box Set édité par BLUE UNDERGROUND. Le réalisateur Questi semble d'ailleurs se spécialiser dans l'étrangeté, si l'on en juge par la manière dont il a abordé le giallo avec son DEATH LAID AN EGG.

Comment décrire cet ovni dans le paysage western italien ? Prenons le début : Tomas Milian fait partie d'une bande de crapules qui volent beaucoup d'or. Mais voilà, la bande se dispute pour avoir l'argent, les Américains s'en prenant aux Mexicains qu'ils exécutent. Milian s'en tire miraculeusement, mais ses ex-alliés le croient mort.

Voilà donc notre Mexicain en quête de son or, flanqué de deux Amérindiens qui s'intéressent à lui car il a vu l'au-delà et en est revenu. Milian et ses acolytes débarquent alors dans une ville assez bizarre...

Sans jamais donner dans le fantastique, le film de Questi est néanmoins curieux, parfois par ses sous-entendus, souvent par son atmosphère énigmatique et cruelle, qui se veut de temps en temps parodique et outrancière. Le réalisateur se moque-t-il du genre ? On est tenté de le croire, devant des scènes souvent absurdes. Chose certaine, il prenait plaisir à malmener le genre...

Tomas Milian se distingue cette fois par une retenue intéressante, par rapport à son jeu souvent exubérant. Les autres acteurs sont des seconds couteaux du genre (tel Ray Lovelock, en jeune giton malgré lui). Rien de particulier à signaler au niveau de la bande son (un joli thème principal) ou de la réalisation (quelques scènes de montage ultra-rapide pour rappeler un passé violent, mais rien de sensationnel). L'approche cinématographique étant extrêmement distanciée et décalée, l'émotion véhiculée n'est pas non plus très forte... Le scénario a au moins l'avantage de ne pas répéter les sempiternels clichés du genre (comme beaucoup de westerns de l'époque) et s'avère imprévisible de bout en bout.

Le résultat est donc un film curieux, trop long (près de deux heures) mais pas dépourvu d'un certain intérêt. Pour l'instant, mes classiques du western à l'Italienne demeurent LE GRAND SILENCE, LE TEMPS DU MASSACRE ou COMPANEROS. En comparaison, DJANGO KILL fait figure du " bizarre de la famille ", celui dont la compagnie n'est pas forcément inintéressante, mais qui peut parfois agacer. Howard Vernon

UN TRAIN POUR DURANGO aka Un treno per Durano - Mario Caiano avec Anthony Steffen, Enrico Maria Salerno, Mark Damon, Dominique Boschero, 1968, Italie, 95m

Au Mexique, Gringo et Lucas voyagent en train jusqu'à Durango, pour se rendre ensuite aux États Unis, et tenter d'y faire fortune. Alors que Gringo tente de séduire la belle Hélène, le train est attaqué par des bandits à la solde du révolutionnaire Lobo. Les bandits font un carnage et emportent un coffre-fort. Étant en possession des clés du coffre, les deux amis enlèvent Hélène et se lancent à la poursuite des bandits... et du magot.

Artus Films a la bonne habitude de présenter les versions complètes, quitte à sous-titrer les séquences inexistantes dans le montage français. Ici, comme souvent, c'est les extraits les plus irrespectueux qui ont goûté à la censure, comme ce début ou Gringo (Anthony Steffen) a de la difficulté è tenir sur son cheval par qu'il a reçu une balle dans le popotin. Ca donne un avant goût de cette franche pantalonnade ou on s'amuse follement, gracieuseté de Mario Caiano à qui l'on doit notamment le western Shangai Joe ou Milano Violenta. Le duo d'acteurs est excellent, le gringo tombeur de ces dames qui est à la fois la cible de pitreries de bas étage, interprété par Steffen, un vétéran que je n'ai pas souvent vu, qui semble s'amuser comme un petit fou. Salerno est le mexicain qui ne s'en laisse pas raconter et entre eux la belle Dominique Boschero, actrice française aux allures de Michèle Mercier, coquette, coquine et sans gêne. Pour compléter le tout, Mark Damon est ce mystérieux dandy aux nombreux gadgets qui apparaît tout le long, sans avertir, pour sauver nos héros dans le pétrin. Tout ça autour de pseudos révolutionnaires qui ne lancent pas tous les Viva Zapata avec la même vigueur, certains n'y étant que pour l'argent. Les retournements de situation s'accumulent et on ne s'ennuie pas une seconde.

Le dvd d'Artus Films nous offre en extra un entretien intitulé Gringo à Durango, par Curd Ridel, un diaporama d'affiches et photos, les bandes-annonces de la collection western européen et comme toujours le film en version originale italienne, française et sous-titres français. Mario Giguère

  Le TRÉSOR DES COLLINES ROUGES aka Treasure of Ruby Hills - Frank McDonald avec Zachary Scott, Carole Mathews, Barton MacLane, Lee Van Cleef, États Unis, 1955, 69m

Durant la conquête de l'Ouest, les conflits sur la propriété de terrains, de terres, de régions entières, ont inspiré bien des scénariste de l'âge d'or du western. C'est ainsi que Ross Haney débarque dans le patelin des Collines Rouges et s'immisce dans une féroce bataille entre deux propriétaires terriens entourés de tueurs. Haney s'acoquine avec un frère et une soeur, Robert et Sherry, qui ont aussi de l'ambition, et met la main sur la seule source d'eau qui est nécessaire pour tout ce monde.

Des interprètes solides et une histoire pleine de surprises, en débutant par la difficulté de savoir pourquoi et dans quel but Ross joue-t-il à ce jeu possiblement mortel. On remarque parmi les brutes à la gâchette facile  Lee Van Cleef, qui joue toujours aussi bien les crapules. Carole Matthews est Sherry, qui ne sait trop quoi penser de Ross, qui se révèle une femme intègre et indépendante, loin des femmes serviles de certains films de l'époque. Le rythme est rapide et le film se regarde avec un réel plaisir. Un bon cru.

En supplément sur le dvd d'Artus Films: Une épopée sanglante, par le spécialiste du genre Georges Ramaïoli; un diaporama d'affiches et photos ainsi que les bandes-annonces de la collection Western. Offert en anglais avec sous-titres français en option. Mario Giguère

Le TRÉSOR DES MONTAGNES BLEUES aka Winnetou II aka Vinetou II aka Giorni di Fuoco - Harald Reinl, 1964, Allemagne

Comme souvent dans la série des Winnetou, " Le Trésor des Montagnes Bleues " tourne autour de la guerre entre mauvais Blancs et bons Indiens. Winnetou tente par tous les moyens de préserver la paix, même s'il doit pour cela consentir à ce que la femme qu'il aime, Ribanna, épouse le fils d'un officier de cavalerie.

Le film contient quelques scènes mémorables, comme le combat de Winnetou contre un ours, mais doit surtout son intérêt à son casting. Outre Pierre Brice, acteur brestois devenu icône culturelle en Allemagne, on trouve Mario Girotti dans un rôle dramatique (il n'est pas encore Terence Hill), Karin Dor, femme du réalisateur Harald Reinl et future James Bond Girl dans " On ne vit que deux fois ", et Klaus Kinski en méchant (étonnant, non ?). A noter encore la présence de Gojko Mitic, acteur yougoslave qui apparaîtra dans cinq Winnetou avant de tourner dans une série de westerns est-allemands, concurrents directs des films avec Pierre Brice (citons " Die Söhne der grossen Bärin "). Philippe Lombard

TRINITA PRÉPARE TON CERCUEUIL, aka Viva Django, aka Preparati la Bara !, aka Django Sees Red, aka Django, Prepare a Coffin, aka Get the Coffin Ready, Ferdinando Baldi, 1968, Italie, 1h28

Django (Terrence Hill) et David (Horst Frank) sont de bons copains. Django est un "homme à tout faire" et David un politicien avec beaucoup d'ambition. Un jour, alors que notre blondinet Terrence transporte de l'or d'une banque à l'autre, il est attaqué par une sauvage horde de brigands, menée par Lucas (George Eastman, sans barbe) qui tuent tous ses hommes, sa femme, et le laissent presque mortellement blessé en emportant le butin.

Flash forward cinq ans plus tard. Django est presque "disparu dans la brume", et s'est fait bourreau. Il semble avoir "oublié de se venger" et vaque à ses occupations sans vraiment ressentir quoi que ce soit. Mais derrière cette apparente indifférence, il prépare lentement mais sûrement une vengeance de tous les diables...

VIVA DJANGO est vu par certains comme une "suite" non officielle au premier DJANGO de Corbucci. Hill est blond et barbu, et présente une certaine ressemblance avec le Franco Nero de l'époque, en plus d'être habillé exactement de la même façon. Le scénario a été écrit par Franco Rossetti, qui a aussi participé à celui de DJANGO... Et les similitudes ne s'arrêtent pas là, mais je vous laisse le plaisir de les découvrir par vous-mêmes...

Ferdinando Baldi nous offre donc un effort jouissif, riche en rebondissements, avec des personnages bien définis et un casting irréprochable. Il faut voir Hill, pince-sans-rire, difficile à prendre au sérieux dans un rôle aussi dramatique depuis qu'on l'a vu aux côtés de Bud Spencer dans des "comédies à claques", et le stratagème à dormir debout qu'il a mis sur pied pour se constituer une "armée de supporteurs" qui l'aideront à accomplir sa vengeance... Prêchant des valeurs simples comme la famille et le travail honnête, il est bien entendu confronté à des bandits sans âmes, qui seraient prêts à tuer mère et père pour une pièce d'or.

Horst Frank est juste assez visqueux dans le rôle de David, la tête dirigeante de cette "organisation criminelle" à laquelle se heurte Django. Lui qui interprètera plus tard, en '69, le Marquis de Bressac dans le JUSTINE de Franco, et pour Argento le docteur Braun dans CAT O' NINE TAILS en 1971, n'apparaît pas tellement souvent au cours du film, mais est néanmoins assez présent pour rapidement devenir exécrable aux yeux du spectateur grâce aux ressorts dramatiques efficaces de Baldi.

George Eastman sans barbe, c'est comme un melon d'eau sans pépins : superbe et suintant. Il dégage un charisme indéniable, même dans la peau d'un brigand de bas étage. On comprend vite pourquoi il a été une star du spaghetti western, mais on comprend moins pourquoi il est pratiquement disparu de nos jours ! Un film comme RABID DOGS, de Bava, nous convainc rapidement de son talent dramatique !

José Torres joue ici un indien retors, lui que son physique "latin" a confiné à une carrière dans de nombreux westerns de renom tels que SARTANA THE GRAVEDIGGER en '69 ou encore le RUN MAN RUN de Sollima en '68... La présence de tous ces acteurs de haut calibre au générique, ainsi que celle du génial Eugenio Alabiso au montage, accompagné d'un score irréprochable et mémorable de Gianfranco Reverberi, font de ce film une expérience de visionnement fort plaisante, que j'ose recommander même aux cinéphiles dont l'intérêt pour le genre dit "spaghetti western" est modéré. Orloff

TRINITY IS STILL MY NAME aka CONTINUAVANO A CHIAMARLO TRINITÀ aka Trinity is still my name!  aka All the way Trinity - Enzo Barboni (E.B. Clucher) avec Terence Hill, Bud Spencer, Yanti Sommer, Enzo Tarascio, Harry Carey Jr., Pupo De Luca, Jessica Dublin, Dana Ghia, Emilio Delle Piane, Enzo Fiermonte, Tony Norton, Franco Ressel, Riccardo Pizzuti, Benito Stefanelli, Fortunato Arena, Gérard Landry, Gigi Bonos, Gildo Di Marco, Adriano Micantoni, Gilberto Galimberti, Bruno Boschetti, Vittorio Fanfoni, 1972, Italie, 117min uncut

Trinita (Terence Hill - Viva Django) et son frère Bambino (Bud Spencer - Bulldozer) jurent devant leur père (faussement) mourant qu'ils essaieront de devenir d'honnêtes criminels. S'arrêtant dans une ville prospère, les comparses se font passer pour des agents gouvernementaux. Quelque chose de louche se trame en ville, et les officiers n'hésitent pas à offrir un généreux pot-de-vin à nos héros. Trinita et Bambino acceptent, mais ils découvrent rapidement une opération de trafic d'armes, et ce, au beau milieu d'un monastère.

Cette suite directe et officielle à They call me Trinity commence très lentement, mais une fois partie, nous avons droit à du Enzo Barboni à son meilleur. Plusieurs moments sont particulièrement rigolos, pensons à la scène du restaurant, à ce bambin affligé de gaz, et aux claques ultra rapides de Trinita (scène reprise dans My name is Nobody de Tonino Valerii). Le scénario semble souvent improvisé, malgré qu'il ressemble étrangement à son prédécesseur immédiat - la bagarre finale présente ici des moines aux lieux des mormons du film précédent. Le rythme est quelques fois un peu lent, et c'est à se demander si une meilleure trame sonore n'aurait pas aidé - les frères DeAngelis étaient sûrement fatigués&ldots; Coups de poings à volonté, blagues faciles, bonne morale, que du bon temps! Vous retrouverez la jolie blondine Yanti Somer dans Star Odyssey d'Alfonso Brescia, cette fois-ci en rouquine. HumanoidZombie

Le TRIOMPHE DES SEPT DESPERADAS aka SETTE DONNE PER UNE STRAGE aka THE TALL WOMEN aka SEVEN VENGEFUL WOMEN - Gianfranco Parolini & Sidney Pink, 1966, Italie/Espagne/Autriche

Une caravane remplie de bonnes gens se rend vers la Californie. Ces hommes et ces femmes rêvent de leurs beaux jours à venir. Certains vont s'installer, d'autres vont rejoindre leurs aimés. Mais la promenade idyllique se transforme soudainement en cauchemar lorsqu'une horde de vilains apaches les attaque violemment et sans raison. Les hommes parviennent à cacher les femmes dans une grotte avant de tous se faire assassiner sauvagement par ces peaux-rouges sanguinaires qui achèvent leurs victimes en les scalpant. Une fois la bataille terminée, les sept femmes survivantes décident de prendre les armes et de se diriger vers leur destination initiale, tout en éliminant bon nombre d'indiens par la même occasion.

Cette rareté possède une seule et unique particularité: celle de mettre en lieu et place des héros traditionnels du genre un groupe de femmes dirigé par Anne Baxter. Elles sont fortes, déterminées et elles tirent plutôt bien pour des gens qui n'ont jamais touché d'armes. En revanche, il est surprenant à la vision du film de constater que ce western européen ressemble avant tout à un western américain. La musique pleine de violons dramatiques et lourds lors des apparitions de peaux-rouges, légères et enlevées lors des instants de répits de nos héroïnes, rappelle les films hollywoodiens des années 1940. Les indiens très méchants et les cow-boys très gentils sont aussi un schéma typiquement américain; ici, pas d'ambiguïté - seul Nuage Blanc, le chef des apaches, semble être doué d'humanité. Quant aux péripéties en générales, elles s'avèrent platement filmée et le spectateur assiste un peu péniblement à la vengeance de ces femmes fortes qui ne parviennent malheureusement jamais à donner un peu de relief au film. Seule la scène du début lors de laquelle un jeune enfant se fait tuer d'une flèche (les indiens tuent même des enfants - atrocité ultime) dégage un minimum de tension dramatique. Voila qui est bien faible. La responsabilité de la réalisation est plutôt obscure, selon Jean-François Giré, dans son livre Il Était Une Fois le Western Européen, il se pourrait que la présence de Parolini ne soit présente au générique que pour des raisons de coproduction. Kerozene

UNDEAD OR ALIVE - Glasgow Phillips avec Chris Kattan, James Denton, Navi Rawatt, 2007, États Unis, 92m

Elmer Winslow est un déserteur de l'armée qui se retrouve en prison avec Luke Budd, un grand dadais qui voulait épouser sa princesse, en fait la fille de joie du saloon local. Leur compagnon de cellule a mangé le cerveau de sa femme et sa fille car, voyez-vous, Geronimo a lancé une malédiction sur des hommes blancs, en transformant en zombie. Les zigotos s'échappent avec l'argent du Sheriff et une poursuite dans le désert démarre et rapidement les forces de l'ordre sont tous des zombies. Nos Bud et Terence de pacotille rencontrent alors Sue, nièce de Geronimo, élevée à New York, fringuée comme si elle revenait du futur.

Une comédie western de zombies qui ne fait pas rire. Trop faciles les gags pour un réalisateur scénariste dont c'est le premier film et qui semble sous le charme de ses vedettes, oubliant de faire rire ses spectateurs. Si Shaun of the Dead a frappé dans le mille, il ne suffit pas de faire des blagues de zombies qui bouffent du vivant pour que l'on éclate de rire. On se demande aussi si on n'a pas failli virer aux allusions à Brokeback Mountain avec ce duo de cowboys pas naturel. Bref, outre les effets spéciaux gores de Robert Kurtzman et la présence agréable de Navi Rawatt, le film se termine et on ne retient pas grand chose, Mario Giguère

UN NOMMÉ CABLE HOGUE - Sam Peckinpah avec Jason Robards, Stella Stevens, David Warner, L.Q. Jones et Strother Martin, 1970, États Unis, 121m

Cable Hogue se fait trahir par Taggart et Bowen, qui le laissent seul et sans eau dans le désert. Il parvient toutefois à en trouver au milieu du désert et fait fortune.

Ballad of Cable Hogue fait un petit peu intrus sur la filmographie du grand Sam Peckinpah. Non pas parce que c'est un film d'une qualité inférieure mais parce qu'il tranche radicalement avec la violence excessive des autres films du monsieur puisque Cable Hogue se base plus sur un aspect comique... Je dois dire que j'étais sceptique au départ mais bon faut se rappeler que derrière la caméra c'est Sam Peckinpah et que même quand il fait des comédies le monsieur il fait des films purement subversifs. Vous rêviez de voir David Warner en prêtre maniaque dont le passe-temps principal est de violer impunément les jeunes femmes en deuil? Alors Cable Hogue est fait pour vous, le film abordant et s'attardant plus que d'accoutumée sur deux thèmes qui semblent chers à Sam Peckinpah (de ce que j'ai vu de sa filmographie), il se permet donc d'afficher sa vision assez particulière de la femme et de coller quelques taquets à l'église de la manière la plus subversive possible, de plus Peckinpah dresse le portrait de deux personnages attachants, Cable Hogue joué par le génial et regretté Jason Robards (il fait mourir de rire ce mec la dans ce film.) et la prostituée qui lui sert de dulcinée, il dresse également le portrait de Joshua, le prêtre fou dont j'ai déjà parlé interprété par David Warner (qui à joué le pédophile Henry Niles dans Chiens de paille pour ceux qui ne le resituent pas!), il prend deux heures pour le faire et si malheureusement on trouve quelques baisses de rythme dans le film le final émouvant compense largement, et puis comme d'habitude en termes de mise en scène Peckinpah pète à mille coudées au dessus de tout le monde et signe des scènes absolument géniales, comme la scène d'introduction ou encore la scène ou Robards balance des serpents du L.Q. Jones et Strother Martin... Qui à dit jouissif?

En somme, si Peckinpah à (clairement) réalisé de meilleurs films, Un nommé Cable Hogue demeure un western de qualité, servi par une mise en scène qui claque, génialement subversif, un film à voir donc. Zering

VENGEANCE aka BRANDED X aka EYE FOR AN EYE aka TASTE OF THE SAVAGE aka EL SABOR DE LA VENGANZA - Alberto Mariscal, 1969, Mexique  

Témoin du massacre de son père désarmé par deux cow-boys sans scrupule alors qu'il n'était qu'un môme, le jeune Judd s'est forgé un tempérament à toute épreuve, alimenté par une débordante soif de vengeance. Élevé par une mère déterminée, formé au flingue par un chasseur de prime (Cameron Mitchell, surprenant de sobriété) embauché par elle-même dans le but de voir les meurtriers de son mari entre quatre planches, Judd devient un homme nerveux et impulsif, une boule de nerfs à la gâchette facile. Et alors qu'il éloigne de sa génitrice les séducteurs à grands coups de poing dans les dents, et qu'il se fait gentiment griller auprès de sa bien-aimée, sœur d'un riche propriétaire crapuleux, notre jeune cow-boy entame une longue descente aux enfers. Une descente forcément parsemée d'embuches et surtout de cadavres. Sans cesse sur la corde raide, constamment persécuté, et aveuglé par ses pulsions meurtrières, Judd glisse peu à peu vers la folie, jusqu'au final d'une noirceur aussi éprouvante que surprenante.

Si on en croit ce film, le western mexicain n'avait pas grand-chose à envier au western italien en terme de violence et de noirceur ! On touche peut-être même à quelque chose de plus sombre encore, tant le personnage principal, Judd, au départ jeune innocent, se fait pourrir par un univers vénéneux et finit par se transformer en saloperie de la pire espèce. On est effectivement bien loin de l'Homme sans nom et autres Django, des hommes antipathiques dans leur contexte mais dont le capital séduction auprès du public garantissait un minimum d'empathie. Ici, c'est tout le contraire, tout sentiment de compassion est peu à peu annihilé au même rythme que Judd perd de son humanité, que la victime s'adapte à un monde perverti pour finalement en devenir le pire représentant. En ce sens, VENGEANCE va très loin et parvient à plomber l'atmosphère de manière plutôt efficace, à te coller le morale dans les baskets. Dommage en revanche que l'on doive se farcir une série de dialogues foireux - conséquences probables d'un doublage hasardeux - et que l'on passe le milieu du film à regarder le compteur avant que les choses ne commencent à dégénérer. Le film de Mariscal en souffre malheureusement et en devient donc un peu bancal en terme de rythme, ceci dit son visionnement saura satisfaire les amateurs de pelloches au relent de nihilisme. Kerozene

WEST AND SODA - Bruno Bozzetto,  Direction de l'animation Guido Manuli, 1965, Italie, 86m

Un petit village de l'Ouest américain est sous la domination d'un homme riche et malhonnête qui a à son service deux tireurs redoutables, Salsifi et Ursus. Une jeune femme, Clémentine, est propriétaire d'un ranch convoité par le richard et donc, Ursus et Salsifi cherchent à aider leur patron à gagner ses faveurs. Clémentine se montre cependant intransigeante, ce qui force Ursus et Salsifi à employer la force pour la contraindre. Surgit alors un cavalier solitaire, Johnny, porteur d'une pépite d'or qui suscite la convoitise des hommes de main du richard. Malgré que Johnny soit réfractaire à l'usage des armes à feu, il tient tête à Ursus et Salsifi et défend même Clémentine contre leurs manoeuvres pour la forcer à vendre son ranch. Le richard ordonne alors à ses deux tireurs de mettre le feu au ranch de Clémentine. Suite à cet évènement, Johnny se décide à surmonter ses complexes et à reprendre les armes pour affronter le richard et ses deux hommes de main contre lesquels il se révèlera un fameux tireur d'élite.

Bien connu comme créateur de la série d'animation des aventures de M. Rossi, Bruno Bozzetto a conçu un premier long-métrage en dessins animés qui parodie le genre western-spaghetti avant même qu'il n'atteigne son sommet de popularité. Les clichés du genre y sont traités avec verve et humour dans un rythme d'ensemble sympathique et gentillet. La forme des dessins est simplifiée et possède un style angulaire à l'opposé des créations de Walt Disney, tout en faisant un bon usage de la couleur et du mouvement allègre pour renforcer le ton parodique du scénario. La musique semble avoir été composé par un fan de Morricone. Une belle galerie de personnages communs, tous représentatifs du western, complète admirablement le tableau, particulièrement les animaux qui ont l'occasion de livrer quelques apartés drôles et délectables. D'ailleurs, le niveau comique est maintenu de façon constante du début à la fin et ne manquera pas d'amuser aussi bien les enfants que les adultes. À Montréal, la seule copie vidéo disponible figure parmi les films les plus visionnés et n'est pratiquement jamais disponible pour la location: signe qu'il s'agit d'un film-culte à voir. Mathieu Lemée

The WILD BUNCH aka La HORDE SAUVAGE - Sam Peckinpah avec William Holden, Ernest Borgnine, Robert Ryan, Warren Oates, Ben Johnson, Edmond O'Brien, Jaime Sanchez et Emilio Fernandez, 1969, États-Unis, 138m

Le problème récurrent avec Peckinpah, c'est que quand on parle de ses oeuvres il faut toujours employer les mots "meilleurs" puisque pour être clair, les bas de Peckinpah c'est les hauts de tout le monde. Maintenant prenez le cas de La horde sauvage, qui représente les hauts de Peckinpah : vous tenez un des meilleurs westerns jamais faits, tout simplement. Bin oui hein un western intense ultra-violent, épique et sans concessions de 2h18, c'est déjà pas mal, mais quand derrière on a le cinéaste américain le plus doué de sa génération, c'est encore mieux, alors voila si personnellement La horde sauvage est loin d'être mon préféré de Peckinpah (d'ailleurs dans le genre western je préfère la version remontée en 2005 de son Pat Garrett & Billy The Kid.), force est de constater que c'est un de ses meilleurs films. Malheureusement le film, comme ce fut souvent le cas avec Peckinpah, son film fut scandale à la sortie et fut carrément massacré au montage... Aujourd'hui, y a du mieux, la version intégrale de 2h18 est disponible mais la trouver est une misère : alors voila écoutez si vous voulez voir le chef d'oeuvre La horde sauvage dans son intégralité, allez sur amazon.co.uk et chopez le coffret Sam Peckinpah Collection contenant Ride The High Country, Ballad of Cable Hogue, Pat Garrett & Billy The Kid dans sa version studio toute caca et dans sa version remontée à partir des notes de Peckinpah (qui elle est un chef d'oeuvre absolu.) et surtout La horde sauvage dans sa version intégrale.

D'entrée de jeu, on sent que La horde sauvage n'est pas un film comme les autres. Dès ce générique de dix minutes, bercé par la musique épique de Jerry Fielding, brillamment mis en scène et qui présente les gueules cassées de William Holden, Ernest Borgnine, Warren Oates et Ben Johnson (quatre acteurs de légende si je puis me permettre.), générique qui s'enchaine directement sur une fusillade qui à rebuté pas mal de gens, qui en rebute encore pas mal et qui en rebutera toujours, la raison est simple, Peckinpah était un artiste subversif et cela se ressent même jusque dans la mise en scène. Peckinpah fait en effet les choses jusqu'au bout et non seulement il signe l'équivalent d'un coup de pied dans les bourses de notre chère intelligentsia (celle qui censure les films avant de les encenser 30 ans après.) mais il le fait jusque dans la mise en scène de son film : montage ultra-découpé et serré, ralentis et images en accéléré à outrances, gerbes de sang de tous les côtés, cela donne un résultat tout à fait inattendu à l'écran, une espèce de chaos organisé (qui n'est pas sans rappeler Tsui Hark, qui signe des scènes d'action à la limite de l'illisible pour quiconque n'est pas concentré sur ce qu'il regarde mais qui sont organisées avec soin.) vraiment soufflant, impressionnant : alors évidemment on accroche ou on accroche pas et dans le deuxième cas, La horde sauvage risque d'être horrible pour vos yeux puisque tout le film est tourné de cette manière : la mise en scène est purement frénétique, et la fusillade d'ouverture est loin d'être la pire, en témoigne cette fusillade finale à la gatling ou les protagonistes font face à une horde de mexicains pas contents, pur monument de mise en scène et pur fantasme de cinéphile (dont Stallone semble s'être inspirée d'ailleurs pour la fusillade finale de son John Rambo), cette fusillade finale est vraiment énorme. Grosso modo, La horde sauvage est une pure expérience en termes de mise en scène, une expérience à vivre mais évidemment, le film ne trouve pas ses limites dans sa mise en scène.

Ce qui force également le respect dans cette Horde sauvage, c'est comment Peckinpah change de registre en une seconde : s'ouvrant sur une scène spectaculaire, le film passe ensuite par le suspense pour retourner dans le spectaculaire une dernière fois pour se finir sur une scène particulièrement émouvante. C'est avec une aise déconcertante que Peckinpah passe d'un choix de mise en scène à un autre, faisant de La horde sauvage un film capital pour quiconque s'intéresse de plus près à la mise en scène d'un film : posez-vous sur le canapé, matez le film et prenez des notes car La horde sauvage, c'est purement et simplement tout le savoir cinématographique posé sur pellicule d'un type qui avait tout compris au cinéma, non seulement dans sa forme mais aussi dans son fond, on connait en effet Peckinpah pour être certainement le cinéaste américain le plus irrévérencieux (il ne faut pas oublier que les personnages principal de son film de guerre, Cross of Iron, que je n'ai toujours pas vu malheureusement, sont des soldats nazis.) et il justifie sa réputation une fois de plus : il expose encore une fois sa vision particulière des femmes (même si de ce point de vue, les plus intéressants (et les plus subversifs que j'ai vu de lui pour l'instant) sont Chiens de paille et Ballad of Cable Hogue.) mais surtout il livre une oeuvre d'une violence hallucinante pour un film américain, pire pour un western, La horde sauvage, grosso modo c'est un film populaire pas pour les enfants, ça donne un résultat détonant, Peckinpah n'épargnant jamais la violence à son spectateur, évidemment si cette violence trouve vite ses limites en raison du rythme effréné et infernal du film il est tout de même agréable de noter la tache que crée les gerbes de sang de La horde sauvage sur le cinéma américain dans sa globalité.

Mais faire un des films les mieux mis en scène au monde n'est pas assez pour Peckinpah. Du coup, au-delà de sa mise en scène vertigineuse, on trouve dans La horde sauvage des personnages d'une rare profondeur, animés par des acteurs affichant un charisme impressionnant... Que ce soit William Holden, leader de la Wild Bunch, Emilio Fernandez, bad mother fucker de l'histoire, Ben Johnson et Warren Oates, deux frangins avides de fric ou Robert Ryan, qui joue ici un personnage ambigu, à cheval entre la loi et la bande de Pike Bishop, tous affichent un charisme sans égal, animent des personnages plus que mémorables et récitent leurs dialogues comme si leur vie en dépendait, d'ailleurs tiens en parlant de dialogues ils sont particulièrement croustillants, les répliques cultes s'enchainent à un rythme affolant et les dialogues glissent super bien, prononcés par des acteurs absolument géniaux! Tout cela bien sur sans oublier la zik absolument épique de Jerry Fielding (qui, pour les ignares, à composé les bandes-sons de Chiens de paille et d'Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia, deux monuments de subversion et deux grands Peckinpah.). En somme, La horde sauvage : un casting parfait + une réalisation parfaite + un scénario parfait + une musique parfaite = un film parfait? Non, pour la bonne et simple raison que comme sur tout film au monde il y a dans La horde sauvage de légères imperfections ici et la (ce qui fait de la notion "film parfait" une notion absolument inutile puisque cela n'existe pas.) qui vaudraient peut-être la peine d'être notées si j'arriverais à les retrouver. Mais je n'y arrive pas et pour être honnête, je n'en ai pas envie. Car La horde sauvage est un pur chef d'oeuvre, un des meilleurs westerns au monde et un des meilleurs crus de Peckinpah. A voir et d'urgence.

SAM PECKINPAH IS GOD. (C'est pour ça qu'il va se dépêcher de balancer un éclair à l'enculé qui va refaire son Chiens de paille.) Zering

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