1882 - 1956
Bela Lugosi demeure l'interprète de Dracula qui traverse les années et les siècles. Ses dernières frasques avec Ed Wood sont également légendaires. |
Mise à jour le 9 mai 2024
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ABBOTT & COSTELLO MEET FRANKENSTEIN - Charles Barton avec Bud Abbott, Lou Costello, Lon Chaney Jr., Bela Lugosi, 1948, États Unis, 83m Dracula veut installer le cerveau d'Abbott dans la tête de Frankenstein, question d'avoir un monstre niais qui ne se rebellera pas. Mais le Loup garou s'y oppose avec l'aide des deux nigauds. Voilà une franche pantalonnade qui fait encore sourire. La présence de Lugosi et Lon Chaney Jr, qui ont le mérite de garder leur sérieux devant les pitreries du duo humoristique, y sont pour beaucoup dans la réussite de ce petit scénario ingénieux pour réunir tout ce beau monde. Avec un bon documentaire sur le DVD et une galerie bien fournie de photos et affiches. Mario Giguère |
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BELA
LUGOSI MEETS A BROOKLYN GORILLA - William Beaudine avec Bela Lugosi,
Duke Mitchell, Sammy Petrillo, 1952, États Unis, 74m Allons à l'évidence, Duke Mitchell et Sammy Petrillo, qui conservent leur vrai nom dans le film, sont de piètres imitations de Dean Martin et Jerry Lewis. Heureusement que Bela Lugosi fait son numéro et que l 'ensemble léger ne nous ennuie pas. Pas de quoi recevoir un oscar, mais Beaudine livre une comédie d'horreur qui flirte du côté d'Abbott et Costello. Qui sera étonné que tout cela ne soit qu'un rêve ? Mario Giguère |
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The BLACK CAT - Edgar G. Ulmer avec Boris Karloff, Bela Lugosi, David Manners, Julie Bishop, 1934, États Unis, 65m The Black Cat demeure l'une des pièces maîtresses du metteur en scène Edgar G. Ulmer, proposant certains décors " art-déco " devançant leur temps. Le premier vrai duo Bela Lugosi-Boris Karloff ne fait pas vraiment de maître ici, les deux excellents en personnages doués de plusieurs facettes. Leur partie d'échecs décidant du sort d'une innocente fille demeure une pièce d'anthologie du cinéma d'horreur américain des années trente, ainsi que la cérémonie satanique. Cette histoire d'une vengeance couvée pendant quinze ans est remplie d'épouvante latente et de sous-entendus sexuels assez dérangeants. Et pourquoi pas un petit soupçon de nécrophilie? En dire trop sur le scénario serait une erreur; laissons aux spectateurs le soin d'en découvrir les multiples surprises. Peut-être la seule occasion pour les fans d'entendre Lugosi dire à haute voix le mot " baloney "! Ce film demeure le plus gros succès pour Universal en 1934. Blundering Man |
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BLACK DRAGONS - William Nigh avec Bela Lugosi, Joan Barclay, Clayton Moore, 1942, États Unis, 61m Deuxième guerre mondiale, dans un salon, le docteur Melcher reçoit ses amis, des hommes influents, qui minent les efforts de guerre américains, une cinquième colonne en sorte. Arrive Mr Colomb (Bela Lugosi), un nouveau patient qui tiens absolument à rencontrer son docteur, que l'on ne reverra plus pendant des jours et qui répondra à ses interlocuteurs au travers de la porte. Une série de meurtres, tous les invités de cette soirée, dont les cadavres sont retrouvés devant l'ambassade japonaise, fermée pour cause, attirent l'agent du FBI Dick Martin. Il interroge la nièce du docteur, Alice, une femme bien curieuse, et son majordome, qui n'est jamais au courant de rien, comme de raison. Tout semble indiquer, et le spectateur en est témoin, que Mr Colomb est en voit de tuer tous ces traîtres. Mais de quel côté est-il ? Comment connaît-il tous ces hommes et pourquoi le docteur Melcher n'ose plus se montrer ? William Nigh, un habitué de petits budgets de studios moins fortunés qui nous a offert entre autre quelques films de Boris Karloff, emballe méthodiquement le thriller de guerre. Ce n'est qu'à la toute fin que l'on arrivera à comprendre ce qui se passe et nombreux sont les personnages qui s'avèrent différents de ce qu'ils ont l'air. Méfiez-vous des apparences. Alice va curieusement se lancer dans les bras des hommes de la maison chaque fois qu'elle a peur, que ce soit le beau détective, qui semble apprécier la chose, ou Bela Lugosi, qui s'empresse de lui dire de se méfier de lui ! D'ailleurs on note une scène intéressante et pas anodine ou Alice, après avoir rencontré Bela, va se regarder dans un miroir dans lequel on place le reflet de Lugosi. Question de bel et bien nous signaler qu'il n'est pas un vampire ici ! Un Bela Lugosi loin de son cabotinage habituel, ce qui est plutôt rare, mais à l'accent toujours aussi important et unique. En un peu plus d'une heure bien tassée on a droit à un bon mystère aux rebondissements nombreux, proche des serials des années 30. Le dvd de l'éditeur Hantik Films offre un très beau transfert, avis à ceux qui comme moi avaient une vhs pas très jolie, en version originale anglaise avec sous-titres français, espagnol, italien et allemand. En bonus outre le livret avec une présentation de Jean-Pierre Putter dans les cinq langues, on trouve les deux premiers chapitres du serial UNDERSEA KINGDOM. Mélange de science fiction avec ses robots et appareillages futuristes, de quasi péplum et western avec ces Atlantes en cheval et capes et d'aventure Jules Vernienne avec ce sous-marin qui descend à des profondeurs alors inimaginables, c'est un régal. A suivre sur les prochains dvd. Mario Giguère |
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BLACK FRIDAY - Arthur Lubin avec Boris Karloff, Stanley Ridges, Bela Lugosi, Anne Gwynne, 1940, États Unis, 70m L'inclusion de Black Friday dans le coffret "Bela Lugosi Collection" est un peu insultante dans une collection dédiée à Lugosi, qui tient ici un rôle très mineur (et y est particulièrement mauvais). Cette idée de transplantation de cerveaux est certes abracadabrante, mais est presque sauvée par le jeu magistral de Stanley Ridges dans un étonnant double rôle, celui d'un affable scientifique et d'un dur criminel. Ce rôle était d'ailleurs dédié à Karloff, qui l'a refusé après réflexion, jugeant ne pas avoir le talent nécessaire pour devenir un convaincant gangster américain. Il devient donc un autre scientifique, retors celui-là. Ce qui amena donc Lugosi à rétrograder son personnage en celui d'un mafioso new-yorkais (!). Mauvaise idée. Pour vendre le film à un public commençant à en voir trop de ce genre, un hypnotiseur professionnel fut engagé dans le but de mettre Lugosi en transe pour le tournage de sa scène de mort (il étouffe dans un placard à balais!). Bon, OK. Une autre production qui vaut le coup d'il mais dont, encore une fois, l'inclusion dans ce coffret demeure louche. Blundering Man Le Dr Sovac (Boris Karloff) marche en direction de la chaise électrique et il s'arrête pour remettre à un journaliste ses notes sur son expérience qui racontent l'histoire que nous allons voir. C'est par un malheureux vendredi 13 que le professeur Kingsley est frappé par une voiture conduite par un malfrat poursuivit par des tueurs. Sovac ne voit qu'une seule solution pour sauver la vie de Kingley, lui greffer une partie du cerveau du bandit, Red Cannon. Cannon meurt et Kingsley vit, mais il a des visions qu'il n'arrive pas à comprendre. Sovac se rend compte que Cannon avait caché la mirobolante somme de $500,000 et il se met à rêver au laboratoire qu'il pourrait se construire et ainsi poursuivre ses recherches avec un tel magot. Il va donc pousser Kingsley à laisser Cannon prendre le contrôle, dans un effet à la Jekyll & Hyde, changeant d'apparence. "Cannon" s'empresse de tuer un à un ses anciens copains qui ont voulu sa mort, retrouvant sa bien aimée avec laquelle il pense partir vers l'Amérique du Sud. Ce qui ne plait pas à Sovac. La bande annonce affirme que Bela Lugosi a joué la scène de sa mort, étouffé dans un placard hermétique, sous hypnose. C'était à tout le moins une manière de laisser croire à un rôle plus étoffé, car Karloff est bien plus présent et c'est bien Stanley Ridges, dans les deux rôles de Kingsley et Cannon qui a la belle part du gâteau. Évidemment que cette transformation n'a rien de réaliste et tiens plus du fantastique et c'est ce qui la rend plutôt fascinante. Sinon ca demeure un drame de gangster bien ficelé mais qui ne réinvente pas la roue, matiné de l'éternel message qui veut qu'on ne doit pas se substituer à Dieu et qu'on ne doit pas faire vivre artificiellement les mourants. N'empêche que Sovac semble plus pressé d'avoir son argent et son laboratoire que de vouloir le bien être de son ami ! Anne Nagel et Anne Gwynne sont ravissantes comme ces pin up des années 40 savaient l'être. Un film intéressant sans être un indispensable où il fait bon retrouver Karloff et Lugosi ! Mario Giguère |
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BRIDE OF THE MONSTER aka Bride of the Atom aka La Fiancée du Monstre - Ed Wood avec Bela Lugosi, Tony McCoy, Loretta King et Tor Johnson, 1955, États Unis, 69m Il y a des rumeurs qui court comme quoi il se passerait des choses pas catholiques hors de la ville. Le responsable : le méchant docteur Eric Vornhoff qui conduit une expérience pour créer des surhommes atomiques pour dominer le monde! C'est l'information que l'intrépide reporter Janet Lawton ne devait pas savoir et il n'en faut pas moins pour qu'elle soit emprisonné et qu'elle devienne une potentielle source d'expérimentation. Y'a quelque chose de fascinant quand on voit BRIDE OF THE MONSTER. Ce n'est pas bon, on le sait tous, mais on sent qu'Ed Wood veut tellement offrir quelque chose de magique qu'on lui donne un peu de mérite. Parce que c'est le fun BRIDE OF THE MONSTER et c'est un film qui fait sourire, parce que de voir les artifices apparent d'Ed Wood pour transcender le budget de film sont hilarants. Un décor de laboratoire en carton, des objets vaguement scientifiques par-ci et par-là et une pieuvre... Oh la pieuvre... faisant partie de la scène d'anthologie du film, que je ne décrirai pas pour les peu nombreux qui ne sont pas au courant de son interaction avec Lugosi. Quand Wood touche aux scènes d'horreur notamment avec une scène assez improbable où un Lugosi fonce vers nos héros et résiste aux tirs de balle, on a du mal à féliciter sa façon de créer la tension en filmant Lugosi de face sous le son des balles (Lugosi ne devait même pas être sur le même plateau que les acteurs qui sait). Bref, faut le voir pour le croire et c'est à mon avis son film le plus rigolo. Abba |
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CHANDU THE MAGICIAN - William Cameron Menzies & Marcel Varne avec Edmund Lowe, Irene Ware, Bela Lugosi, 1932, États Unis, 71m Le vilain Roxor (Bela Lugosi) kidnappe un savant pour parfaire son rayon de la mort pour pouvoir dominer le monde. Il devra alors affronter Chandu, roi de l'hypnose et yogi, de retour après un exil de cinq ans pour parfaire ses connaissances quasi ésotériques. Il en profite pour renouer connaissance et romance avec l'amour de sa vie, la belle princesse Nadji. Populaire dans des feuilletons radiophoniques, le personnage de Chandu réunit exotisme avec ses allures de Casanova et presque magie avec ses pouvoirs qui lui permettent de faire croire n'importe quoi et pousser, momentanément, à renoncer à abuser de l'alcool. Ils sont beaux, ils sont jeunes, ils sont en amour et se battent contre un savant fou. C'était amplement suffisant pour partir une courte franchise et j'ai bien apprécié. Mario Giguère |
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CHANDU ON THE MAGIC ISLAND aka Chandu dans l'Île Mystérieuse - Ray Taylor avec Bela Lugosi, Maria Alba, Clara Kimball Young, Lucien Prival, Dean Benton , 1935, États Unis, 70m Sur l'île de Lemuria, le culte d'Ubasti attend l'arrivée de la princesse Nadji pour ressusciter la déesse Ossana, fort bien conservée, ma foi. Les périls s'accumulent pour Chantu et sa famille et il devra contacter régulièrement son maître par télépathie et s'adjoindre un collègue tenu prisonnier depuis de nombreuses années. Bela Lugosi a dû certainement apprécier de jouer enfin un rôle de héros, qui est en amour avec une belle princesse de surcroit. Il est visiblement plus grand que tous ses amis et ennemis et toujours bien habillé, sans cape à l'horizon. Mais comme Dracula, il peut fixer du regard et envouter ses adversaires, quand il ne devient pas carrément invisible. Serial oblige, on court de catastrophe en plancher qui se dérobe, croisant indigènes et bande de sbires en costumes d'illuminés. Pour qui apprécie ces feuilletons de l'époque, c'est un bon cru. Mario Giguère |
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The CORPSE VANISHES aka Case of the Missing Bride - Wallace Fox, 1942, États Unis Bela Lugosi est le docteur Lorenz qui envoi des spécimens rare dorchidées à de belles et jeunes mariées, qui, une fois respirées, fait mourir les maris, et le vilain docteur va les kidnapper et les emportent dans son laboratoire secret pour leur faire un prélèvement de glande et l'injecter dans le corps de sa femme (qui en parait 70). Pour accomplir cette tache il n'est pas seul. Il a l'aide d'une vielle dame et de son fils hideux et stupide et d'un nain. Thème qui sera exploité plus d'une fois. Un petit bijou qui se regarde bien toutes les lumières fermées. Rana |
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The DARK EYES OF LONDON aka Le TUEUR AVEUGLE aka The HUMAN MONSTER - Walter Summers avec Bela Lugosi, Hugh Williams, Greta Gynt, 1939, Royaume Uni, 73m L'inspecteur Holt enquête sur une série de noyades suspectes. Un policier de Chicago lui est jumelé pour observer les méthodes de travail de Scotland Yard. Tout tourne autour du Dr Orloff, directeur d'un institut pour aveugles ou se fera engager Diana, fille de la dernière victime. Mélange d'intrigue policière et film noir avec des scènes proches des serials voire du cinéma muet pas si loin et adaptation d'un roman du célèbre Edgar Wallace. Bela Lugosi s'y impose avec deux rôles, dans ce monde magique du cinéma ou tout le monde, sauf le spectateur, ne se rend pas compte qu'ils se ressemblent autant, pour cause ! Avec la belle Greta Gynt dans le rôle de la dame en détresse qui, il faut le souligner, n'a pas froid aux yeux, n'hésitant pas à retourner bosser pour le présumé tueur de son père pour le coincer devant la justice. Wilfred Walter joue le géant aveugle, Jake, créant son propre maquillage, mais on ne peut pas dire qu'il soit au centre de l'intrigue. La présence du policier américain en sidekick plus rigolo que studieux, toujours empressé de voir de l'action et d'utiliser son pistolet, ne serait là que pour mieux vendre le film aux États Unis à l'époque. Ce mélange d'influences, ajoutez un petit laboratoire aux expériences mystérieuses, des méthodes d'enquêtes surprenantes comme ce compagnon de cellule qui se révèle une authentique taupe, s'avère très intéressant. C'est aussi une bonne manière de découvrir Edgar Wallace, adapté régulièrement pendant des années, autant en Angleterre qu'en Allemagne. Le dvd d'Artus Films en version originale anglaise offre des sous-titres français et espagnol et comme d'habitude un supplément fort intéressant de 45 minutes "Les yeux morts du Dr Orloff", par Alain Petit, ainsi qu'un diaporama de photos et des bandes-annonces. Petit brosse un tableau de Wallace, de Bela Lugosi et de la brochette d'acteurs et se penche sur la parenté du film sur la version de Jess Franco du Dr Orloff ! Mario Giguère |
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The DEATH KISS - Edwin L. Marin avec David Manners, Adrienne Ames, Bela Lugosi, Edward Van Sloan, 1932, États Unis, 70m Une jolie femme, suivant des instructions précises, embrasse un bel homme qui ne la connait pas devant la sortie d'un établissement. Il est abattu par balle. Zoom back camera. Il s'agit du tournage d'un film, mais voilà que l'acteur qui joue le mort a vraiment été tiré et est mort ! On bloque les accès au studio et la police arrive. Les soupçons se tournent sur plusieurs personnes, le cadavre ayant de son vivant cocufié plus d'un mari travaillant au studio. Comme elle va hériter d'une somme extravagante des assureurs, son ex-épouse, Marcia, la dame au baiser fatidique, est le suspect principal. Ce qui ne fait pas l'affaire d'un scénariste qui s'est éprit de la belle Marcia et qui va faire son enquête en marge de celle de la police, pour trouver le coupable et innocenter l'élue de son coeur. Drame policier qui donne sa place à des scènes plus comiques, Death Kiss, utilise trois acteurs du célèbre Dracula de Tod Browning dans des rôles évidemment forts différents. David Manners, alias Jonathan Harker, est ici le scénariste qui est plus rapide que la police dans son enquête. Edward Von Sloan, alias Van Helsing est le réalisateur du film tandis que Bela Lugosi est le directeur du studio. On soupçonne évidemment Lugosi, mais les révélations successives, bien amenées, nous font douter de tout le monde tour à tour. C'est évidemment léger comme intrigue, mais fort intéressant dans son exécution. Comme les films du début des années 30, tel Dracula, la musique n'est présente que durant les génériques de début et de fin, mais ca ne manque pas vraiment. On retient évidemment l'inefficacité de policiers pressés de régler l'affaire et on a passé un bon moment en compagnie d'acteurs appréciés dans Dracula. Je dois avouer que je n'avais aucun souvenir de David Manners et que j'ai été surprit de l'allure beaucoup plus jeune de Van Sloan qui a une présence mémorable, tout comme notre Bela Lugosi. Le dvd d'Hantik Films propose un bon transfert avec sous-titres français, allemand, espagnol et italien, En Bonus, le livret avec introduction de Jean-Pierre Putters, toujours drôle et connaisseur, et les chapitres 3 et 4 du serial UNDERSEA KINGDOM, ou l'on découvre un Lon Chaney Jr qui avait fière allure dans son casque et sa cape ! Mario Giguère |
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DRACULA - Tod Browning avec Bela Lugosi, Helen Chandler, Dwight Frye, Edward Van Sloan, 1931, États Unis, 75m Reinfield débarque en Transylvanie pour régler la location de l'abbaye de Carfax par le comte Dracula. La population locale a beau l'avertir, il remplit sa mission. Après une traversée en mer tragique, Reinfield devient l'homme à tout faire de Dracula, mais il est rapidement interné dès son arrivée dans l'asile pour fous dirigé par le docteur Seward. Dracula visite le docteur Seward et vampirise rapidement la copine de sa fille Mina, Lucy. Mina est la prochaine sur sa liste mais le Professeur Van Helsing découvre la nature horrifique du comte et avec l'aide du fiancé de Mina, Jonathan Harker, décide de détruire le vampire. Voici un classique que j'avoue avoir plus apprécié aujourd'hui que durant ma jeunesse. Pour cause, le vampire y est très sage, toutes les actions horrifiques se passant hors caméra et sa mort étant une affaire précipitée. Qui plus est, techniquement, on ressent les limites de l'époque, ne serait-ce qu'au niveau du son et de la musique uniquement présente lors du générique d'ouverture. J'avais obnubilé les séquences ou le comte se promène dans un Londres bon chic bon genre dont se fera écho le Dracula de Coppola. Je serait même porté à affirmer que Dwight Frye, dans le rôle de Reinfield, est encore plus efficace que Bela Lugosi, mais c'est surtout à cause de son rôle de dément, joué de manière magistrale. Une partie du problème est surement dû au scénario adapté d'une pièce de théâtre, d'ou les décors en nombres limités. Ceci dit, ces décors, particulièrement ceux du château et des caves de Carfax, sont pleins d'atmosphère et bien exploités par Browning. Bela Lugosi s'apprécie avec l'âge, plusieurs de ses répliques étant devenues de classiques, répétées dans moults adaptations. On se doute parfois que Lugosi semble prononcer certains dialogues à l'oreille, son anglais étant très approximatif, mais ca ajoute à l'étrangeté du personnage. Edward Van Sloan dans le rôle de Van Helsing est aussi maniéré dans ses dialogues, livrés plutôt lentement, chaque syllabe étant soigneusement détachée. Pour ses répliques mythologiques, la présence indéniable de Bela Lugosi, le jeu formidable d'un Dwight Frye au sommet de son art et l'iconographie devenue pratiquement partie prenante du patrimoine fantastique, il fait bon revoir ce premier Dracula, devancé par le magnifique Nosferatu, certes, mais première adaptation officielle, suivie par une flopée de films au succès régulièrement plus approximatif. Mario Giguère |
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FRANKENSTEIN MEETS THE WOLFMAN aka Frankenstein contre le Loup Garou - Roy Wiilam Neill avec Lon Chaney jr, Bela Lugosi, Ilona Massey, Patrick Knowles, 1943, États Unis, 74m Quatre ans après les évènements de THE WOLFMAN, deux pilleurs de tombes entrent dans le caveau des Talbot et ouvrent la tombe de Larry. Malheureusement, c'est soir de pleine lune et l'homme loup se lève à nouveau ! Larry se réveille le lendemain dans un hôpital de Cardiff (ce n'était pas mentionné, mais le premier film se passe en Angleterre) et il est traité pour une blessure à la tête par le docteur Mannering. Il sort la nuit pour tuer sous sa forme de loup garou et presse la police et le médecin de croire qu'il est bien l'homme qu'il dit être. Incompris, il s'enfuit et part à la recherche de Maleva, la vielle gitane, mère de celui qui l'a infecté. Talbot l'implore de le guérir ou lui faire connaître le repos éternel, l'idée qu'il va tuer d'autres innocents le perturbe sans fin. Maleva l'amène voir les Frankenstein, mais le Docteur est décédé. Il rencontre cependant sa fille, qui refuse de lui indiquer ou sont les livres qui expliquent les secrets de son père. Larry fait ses recherches et découvre le monstre de Frankenstein congelé dans les sous-sols du château. Mannering le retrouve et avec l'aide de la Baronnne Elsa Frankenstein, il rééquipe le laboratoire pour guérir Talbot et du coup tuer la créature de Frankenstein. À moins qu'il n'ait une autre idée en tête... Mis à part un intermède musical lors de la fête du nouveau vin, et sa chanson improbable au refrain de FA-LO-LI, FA-LO-LO, le scénario ménage la chèvre et le chou et ne satisfait pas les promesses de son titre. C'est véritablement Larry Talbot qui est la vedette du film, le monstre de Frankenstein, avec un Bela Lugosi sous le maquillage qui ressemble à une caricature de celui de Karloff, est très peu présent. On aura bien droit à un peint combat vers la fin, trop peu, trop tard. Que l'on pense aux spectaculaires affrontements de KING KONG CONTRE GODZILLA et on voit que le concept, tout nouveau, de deux monstres qui se rejoignent le temps d'un film, sera mieux servit par la suite. Tous les personnages autres que Talbot sont brièvement aperçus, on aurait bien aimé que la Baronesse Frankenstein, superbe Ilona Massey à l'accent bien étrange, s'occupe toute seule de faire revivre le laboratoire. Curt Siodmak a visiblement voulu trop en mettre dans le scénario, peut-être une commande du studio. N'empêche qu'on peut y trouver son compte et que cette chanson qui énervera énormément Talbot, car on y chante que la vie est courte et la mort est longue, nous reste dans l'esprit longtemps: FA-LO-LI, FA-LO-LO ! Mario Giguère |
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GHOST OF FRANKENSTEIN aka Le Spectre de Frankenstein - Erle C. Kenton avec Cedric Hardwicke, Bela Lugosi, Lon Chaney Jr, Lionel Atwill, 1942, États Unis, 67m Dans le village ou Frankenstein a créé son monstre, on est certain que la présence du château est la source des malheurs qui s'abattent sur la populace, alors on va le détruire. Se faisant, Ygor, jadis pendu et puis criblé de balles par le fils de Frankenstein, toujours en grande forme, va découvrir le monstre, préservé dans le lac de souffre en ébullition ou il était tombé. Ygor s'empresse d'amener le monstre chez l'autre fils Frankenstein, Ludwig, qui s'occupe d'un hôpital psychiatrique. Au passage, voulant aider une jeune fille, la créature tue rapidement deux hommes, ce qui l'amène rapidement en cour. Le colosse s'échappe facilement et se réfugie avec Ygor dans la clinique de Ludwig Frankenstein. Ludwig, visité par le fantôme de son père, a la folle idée de changer le cerveau du monstre et Ygor aimerait bien ne faire qu'un avec son ami. Mené à un rythme très rapide, peut-être pour ne pas que le spectateur ne se pose trop de questions, on ne s'ennuie certes pas et on a droit, effectivement, au fantôme d'Henry Frankenstein, brièvement. Lon Chaney Jr continue d'interpréter le monstre tel que vu dans le précédent film, muet et a surtout de l'impact en compagnie de la petite fille, minuscule mais pas effrayée du tout devant le géant. Lugosi continue d'en faire un max et est d'un enthousiasme étonnant. Lionel Atwill change de rôle, lui qui était policier dans SON OF FRANKENSTEIN, il devient assistant de Ludwig. La fille de Ludwig est en amour avec le chef de police de la place, ce qui complique les choses. On est loin de la mise en scène inventive de James Whale, Erle C. Kenton, remballera plus tard les HOUSE OF FRANKENSTEIN et HOUSE OF DRACULA. Le film ne circulait pas autant que les originaux et c'est donc la première fois que j'avais la chance de le regarder. On est plus près de la série B avec un scénario limite portnawak, mais pour les performances de Lugosi et pour voir Chaney s'essayer à interpréter le monstre, je suis bien content de l'avoir vu. Mario Giguère |
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GLEN OR GLENDA aka LOUIS OU LOUISE - Ed Wood, 1953, États Unis Pour son premier long métrage, Ed Wood aborde un sujet qui lui est cher : le travestissement. C'est sous le regard " complice " d'un Bela Lugosi en roue libre que l'on nous apprend les vicissitudes des hommes attirés par les vêtements des femmes. Sont-ils des détraqués, sont-ils homosexuels, sont-ils contagieux ? Autant de questions essentielles auxquelles les réalisateur apporte des réponses " scientifiquement correctes " puisqu'exposées par un docteur visiblement spécialiste en la matière. Lui-même adepte du travestissement, l'auteur apparaît évidemment passionné. Il va même jusqu'à interprété le personnage principal (Glen/Glenda - ou Louis/Louise en France !) et prouve qu'il était peut-être meilleur acteur que réalisateur. Et comme il s'agit là d'Ed Wood et que l'artiste n'est pas franchement connu pour sa sobriété filmique, son métrage part rapidement en sucette lors d'instants réellement autres, les plus absurdes étant ceux où Bela Lugosi se pose en observateur du monde moderne depuis une pièce lugubre digne d'un film d'horreur, en tenant des propos incompréhensibles au sujet de " queues de chiots ", d' " escargots " et de " grand dragon vert devant la porte ", le tout sur un ton hautement dramatique souligné par un regard inquisiteur. Des grands moments de n'importe quoi dans un film qui semble pourtant être motivé par de vagues prétentions sociologiques, voire pédagogiques. Ed Wood insiste effectivement sur les difficultés que les travestis ont à vivre avec leur condition (le film s'ouvre sur le suicide de l'un d'eux) et présente deux " cas d'école ". Le premier : le travesti de base (Ed Wood lui-même), hétérosexuel souffrant de ne pouvoir vivre au naturel sans subir les regards d'autrui - et en particulier de sa future femme. Le second : l'homme s'habillant en femme car il est une femme dans un corps d'homme - ou plus exactement un " pseudohermaphrodite " dans ce cas là ; on découvre alors un type partir à la guerre avec une valise de sous-vêtements féminins et qui va subir un changement de sexe après son retour du front ! Gravement foutraque, limite surréaliste par moment (des images de bisons en furie se superpose au portrait de Lugosi sans vraiment que l'on sache pourquoi) et sincèrement (bien qu'involontairement) drôle, GLEN OR GLENDA mérite finalement d'être plus populaire que le soporifique PLAN 9 FROM OUTER SPACE. Kerozene |
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INVISIBLE
GHOST aka El Asesino Invisible- Joseph H. Lewis avec Bela Lugosi,
Polly Ann Young, 1941, États Unis, 64m Joseph H Lewis signe une très bonne série B, soignant sa mise en scène, aussi inventive dans ses choix de cadrage que raffinée dans ses éclairages. Lugosi est égal à lui-même, on le sait coupable, mais il joue bien le trouble psychologique ou l'amnésie, ce que la fin nous indiquera. Il est entouré de comédiens corrects qui, sans être remarquables, font bien leur boulot. On sent bien un regard de haut envers le majordome de race noire, fruit de quelques situations cocasses, mais l'ensemble est respectueux. Premier de neuf films que Bela Lugosi va tourner pour la compagnie MONOGRAM. Mario Giguère |
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the INVISIBLE RAY - Lambert Hillyer avec Boris Karloff, Bela Lugosi, 1936, États Unis, 80m Le docteur Rukh ( ne pas mélanger avec la petite sexologue ) a réussi à retrouver une météorite tombée il y a 225 millions d'années. Il en sera contaminé, mais possédera le Radium X qui peut détruire ou guérir. Sa jeune épouse et ses collègues ( dont Bela Lugosi ) le laisseront tomber, mais la vengeance du savant, qui brille maintenant dans le noir, sera terrible. Les premières vingt minutes sont magnifiques, Karloff et Lugosi sont en forme, les décors sont majestueux, le concept scientifique intriguant. Malheureusement, le tout se transforme en histoire de jalousie et de vengeance très ordinaire, sans rythme précis. La fin est mièvre. Dommage. Mario Giguère Boris Karloff et Bela Lugosi se retrouvent en 1936 pour The Invisible Ray, film de science-fiction encore une fois très typique de son époque. Karloff localise une météorite ayant chuté en Afrique, qui va s'avérer hautement toxique. Victime de ses radiations, le prof Rukh perdra peu à peu la raison, deviendra vaguement transparent et verra son seul toucher semer la mort autour de lui. Dans un bon rôle secondaire, Lugosi joue un autre scientifique tentant de venir en aide à son collègue en détresse. Un visuel intéressant vient sauver la sauce, victime d'un scénario un peu trop ordinaire (mais considéré neuf pour l'époque?). La touche unique vient de l'intervention bénéfique de la vieille mère d'un des personnages principaux dans l'action. Donc, voici une production intéressante, mais pas un vrai digne classique venant d'Universal. Blundering Man |
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LUGOSI: HOLLYWOOD'S DRACULA - Gary Don Rhodes avec Robert Clarke, Louise Currie, Dwight David Frye, Loretta King, Bela Lugosi Jr., Hope Lugosi, 1997, États Unis, 55m Offert dans le coffret BELA LUGOSI IMMORTE sorti chez Artus, ce documentaire retrace la vie et l'oeuvre de Bela Lugosi. Il a le grand mérite de s'attarder sur sa période européenne ou, on l'oublie souvent, il était un acteur shakespearien très respecté. C'est la guerre qui l'amène aux États Unis ou il continue de jouer au théâtre, notamment dans la pièce adaptée du livre de Bram Stoker: Dracula. Le succès de l'adaptation cinématographique sera à la fois un triomphe et une malédiction pour l'acteur, qui se fera tout de même enterrer avec sa célèbre cape de vampire. Les studios américains l'auront estampillé vedette de film d'horreur et son accent à couper au couteau et de futurs problèmes de santé le tiendront loin d'une carrière plus diversifiée, comme il en avait au temps du cinéma muet en Europe. De nombreux témoignages d'acteurs et gens de cinéma l'ayant côtoyé viennent étayer le propos, richement illustré d'extraits de films e de courtes entrevues. Ce sont ces témoignages de gens assez âgés et témoins d'une autre époque qui donne au documentaire son autre importance, celle des derniers témoins d'une .époque révolue. A découvrir pour mieux apprécier un acteur trop souvent jugé par les cinéphiles uniquement pour ses prestations dans des séries B. Mario Giguère |
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MURDER
BY TELEVISION - Clifford Sanforth avec Bela Lugosi, Juen Collyer,
1935, États Unis, 60m Ce qui m'a surprit le plus dans cette petite série B, c'est le format de la télévision, un bel écran pratiquement 50 pouces au format 16x9 ! Si, le format widescreen en 1935 ! Pour le reste, Clifford Sanforth, principalement producteur dans les années 30-40, n'a réalisé que quatre films et on comprend que ce n'est pas celui-ci, très théâtral et au gimmick meurtrier tiré par la racine des cheveux, qui aurait lui donné le succès public ou critique. Intéressant pour la prestation de Bela Lugosi dans le double rôle et l'écran télé, pour le reste, facilement dispensable. Mario Giguère |
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MURDERS IN THE RUE MORGUE - Robert Florey, 1932, États Unis Inspiré très librement d'une nouvelle célèbre d'Edgar Poe, ce film est un étonnant mélange de genres qui, je le suppose, plaira à ceux qui apprécient les charmes de l'épouvante gothique. On y retrouve beaucoup de brouillard, une dose de mélodrame, un peu de comédie bon enfant, des scènes " classiques " maintenant devenues des clichés (poursuite finale sur les toits, jeune femme attachée et promise aux pires tourments, enquête de police lente et inefficace) et le fameux thème du " Lac des cygnes " associé à Bela Lugosi par les fans de cinéma fantastique. Lugosi incarne le douteux Docteur Myrakle, qui a une belle idée en tête : injecter du sang de gorille dans les veines d'une jeune femme, qui deviendra ainsi une créature parfaite. Dans ce but, Bela parcourt le Paris nocturne en quête de victimes, ce qui déplaira à l'étudiant Dupin puisque sa fiancée est au nombre des belles assaillies par le vilain docteur... Comme d'habitude, Lugosi ne peut s'empêcher d'en faire des tonnes. Un jeu aussi outrancier - certains diront : expressionniste - agacerait sans doute venant d'un teen hollywoodien, mais dans le cas de Lugosi, il passe beaucoup mieux pour différentes raisons : 1) L'époque du film (1932). La transition entre le jeu " muet " et " parlé " était encore en cours, et beaucoup d'acteurs jouaient de cette manière (c'est le cas ici), ce qui rendait le décalage moins évident entre les différents comédiens 2) L'aspect " théâtre filmé " de plusieurs longs-métrages d'époque rend ce type d'interprétation moins inappropriée, car, comme on le sait, sur une scène de théâtre, il convient de grossir les gestes pour être mieux perçu et compris de la salle 3) La forte présence et l'aspect charismatique (mais bizarrement hilarant) de Lugosi lui valent beaucoup d'indulgence de notre part. L'acteur hongrois n'avait d'ailleurs aucun équivalent... 4) Lugosi surjoue pendant toute la durée du film, mais cette homogénéité dans son approche du rôle confère une certaine stabilité au personnage, contrairement, mettons, aux tueurs du film Scream qui sont gentillets pendant les 5/6 du film avant de se déchaîner à la toute fin. À signaler à l'actif du film quelques plans d'une étonnante modernité, comme cette scène où la jeune héroïne est poussée en balançoire par son fiancé : la caméra la suit en plongée et en mouvement (comme si elle était fixée à un système du genre " puits et le pendule "). Si vous avez envie de vous la jouer classique, pourquoi pas ? Cependant, je recommanderais d'autres Lugosi avant celui, tels The Black Cat et The Raven (deux excellents films gothiques), voire Island of Lost Souls. Howard Vernon Murders in the Rue Morgue est encore considéré comme un prix de consolation pour Bela et le metteur en scène Robert Florey, tous deux retirés du projet FRANKENSTEIN. Arborant une extraordinaire paire de sourcils, Lugosi joue le personnage du docteur Mirakle, obsédé avec l'idée de mélanger du sang de primate avec un être humain dans le but de... euh... de prouver sa théorie de l'évolution humaine, assurément. Le tout se déroule à Paris en 1846 et est basé sur une histoire d'Edgar Allan Poe (histoire encore considérée comme le premier récit de détective de l'histoire de la littérature). Durant juste à peine 60 minutes, le film à l'origine s'est vu retirer quelques images trop macabres et a subi un remontage complet. La scène de torture de la prostituée kidnappée et quasi-crucifiée tient encore le coup, ainsi que l'interprétation sans retenue de Lugosi, mais certains moments voulant être drôles tombent toujours à plat. Mélanger des gros plans d'un vrai chimpanzé avec un acteur en costume poilu de gorille n'était pas la meilleure idée. Quand même, le visuel retire l'attention, puisé de l'expressionnisme allemand. Blundering Man |
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The MYSTERIOUS MR. WONG - William Nigh avec Bela Lugosi, Wallace Ford, Arlene Judge, 1934, États Unis, 59m Faisant enquête sur une série de meurtres dans le quartier chinois, le journaliste Jason Barton se frotte au mystère des 12 pièces de Confucius. Selon la légende, celui qui possédera les 12 pièces d'or aura tout pouvoir. Barton, ne parlant ni ne lisant un traître mot de chinois, navigue dans le quartier devenu dangereux pour lui, tout en faisant du charme à la belle Peg qui ne s'intéresse pas vraiment à lui et se mettant Li See à dos. Faut dire que Li See (Bela Lugosi) est évidemment Mr Wong, qu'il a tout un gang à sa solde qu'il contrôle à partir de ses locaux secrets ou il pratique la torture à souhait ! A ne pas confondre avec la série Mr Wong mettant en vedette Boris Karloff. Premier film de Lugosi pour la Monogram, on lui confie un rôle de chinois, malgré son fort accent ! Un drôle d'asiatique, donc, souvent difficile à comprendre et j'ai du mettre les sous-titres français pour m'y retrouver, mais plus le film avance, moins il prétend essayer de parler dans la langue de Confucius, ce qui aide. D'Ailleurs à l'époque on ne se cassait pas la tête pour trouver d'authentiques asiatiques et il y en a peu, de véritables, dans le casting. Wallace Ford se la joue très relaxe, cabotinant à souhait, à l'épreuve de tous les mauvais coups que l'on prépare contre lui. Accompagné de la petite Arlene Judge, ils forment un duo dépareillé qui semble par moments entrer dans un dessin animé de Tex Avery. L'ambiance est plus ténébreuse que le résultat, la salle de torture ne livrera pas tous ses secrets, mais on savait bien qu'on n'est pas devant un film de torture récent. Un Lugosi mineur mais qui vaut le détour pour un personnage truculent, un duo fort sympathique et une ambiance comme on n'en voit plus de nos jours. Mario Giguère |
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The RAVEN - Lew Landers avec Boris Karloff, Bela Lugosi, Lester Matthews, Irene Ware, 1935, États Unis, 61m Pour des raisons inexplicables, The Raven demeure l'un des cinq films que j'ai vu le plus souvent dans ma vie, le revisitant à chaque soirée d'Halloween depuis environ les vingt dernières années! L'interprétation délicieuse de Bela en docteur Vollin et ses nombreux dialogues délirants (dont le célèbre : " Poe, you are avenged! ") en sont les principales raisons. Encore une fois, quelques touches humoristiques typiques de l'époque laissent froid. Lugosi est un personnage obsédé par l'uvre de Poe, au point de se reconstituer dans sa cave une chambre de tortures diabolique. Il retient les services d'un criminel (joué par Karloff avec son habituelle touche de pathétisme) après l'avoir joyeusement défiguré suite à une chirurgie impromptue. Évidemment, le bon docteur veut se venger de quelques individus pour des torts réels ou imaginaires en les invitant à passer une fin de semaine chez lui... Plus flamboyant et plus présent, Lugosi remporte ce combat contre Karloff. Blundering Man |
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The RETURN OF CHANDU - Ray Taylor avec Bela Lugosi, Maria Alba, Clara Kimball Young, Lucien Prival, Dean Benton, 1934, États Unis, 59m La secte d'Ubasti, qui a ses quartiers sur l'île de Lemuria, croit que la dernière princesse d'Égypte, Nadji, est une réincarnation de leur déesse Ossana. Ils projettent de tuer Nadji pour faire revivre Ossana, Manque de pot, Nadji est la copine de Frank Chandler alias Chandu, le magicien et hypnotiseur qui sera prêt à tout pour la sauver. Aidé de sa soeur Dorothy, de ses neveux et nièce Bob et Betty, il va combattre le grand prêtre Vindhyan, qui kidnappe la princesse à plusieurs reprises. Suite de Chandu le Magicien (1932). Ce film est la première partie d'une compilation en deux films remontés à partir du serial en 12 parties au nom éponyme. Chandu a été d'abord un feuilleton radiophonique très populaire. Il serait une des influences du personnage de Marvel Doctor Strange. Si cette première partie se passe essentiellement aux États Unis, la suite profitera de certains décors de King Kong (1933) ajoutant un exotisme certain. Mario Giguère |
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The RETURN OF THE VAMPIRE - Lew Landers avec Bela Lugosi, Frieda Inescort, Nina Foch, Miles Mander, Roland Varno, 1944, États Unis, 69m Tout débute en 1918 en Angleterre ou le professeur Walter Saunders, s'étant rendu compte qu'une femme est sous l'emprise d'un vampire, Armand Tesla, trouve le cercueil ou il repose et lui enfonce un pieu. On avance en 1944 ou il se passe deux choses qui changent le cours dramatique de l'histoire. Saunders est décédé et on trouve son journal ou il relate l'affaire Tesla, au grand dam d'un inspecteur de Scotlanf Yard, qui refuse de croire à ces sottises, malgré le témoignage de celle qui a alerté Saunders et qui est témoin de la fin du vampire. Parallèlement, les bombardements des allemands déterrent le cercueil et deux ouvriers chargés de remettre l'endroit en bonne et due forme, croyant que le pieu est une pièce de métal arrivée dans le corps suite aux explosions, retirent le pieu. L'ancien serviteur du vampire, un loup-garou qui avait réussit à mener uen vie normale pendant des années, revient aider son maître, lui procurant une nouvelle identité, celle d'Hugo Breckner. Tesla veut prendre sa revanche sur les petits enfants de ses "meurtriers". Quand la Columbia fait un film de vampire avec Bela Lugosi, elle ne peut l'appeler Dracula, question de droits, mais dans ce cas, il en a toutes les apparences, c'est le cas de le dire. Que son assistant soit un loup-garou, voilà une variation intéressante. Le scénario, excluant le fait qu'il se passe à l'époque de son tournage contrairement aux films de la Universal, est assez classique, mais s'avère intéressant, y comprit dans sa conclusion certes moralisatrice. Si Bela Lugosi est discret dans la première partie, il revient avec son accent reconnaissable entre tous et sa présence est toujours agréable. Nina Foch est tout simplement ravissante en victime visitée la nuit et on la retrouvera entre autre dans Les Dix Commandements ou Spartacus. La mise en scène et les décors sont soignés et l'ambiance est remarquable. Ce n'est pas un classique et le film est moins connu que les titres glorieux de la Universal, mais l'amateur qui apprécie les films fantastiques des années 30-40, devrait y trouver facilement son compte ! Mario Giguère |
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SCARED TO DEATH - Christy Cabane avec Bela Lugosi, George Zucco et Molly Lamont, 1947, États Unis 65m Une femme est morte de peur. Cette dernière, à la morgue, raconte son histoire et ce qui a causé cet étrange et affreux incident. Je me disais que la prémisse pouvait annoncer quelque chose de potable, malheureusement ce SCARED TO DEATH est honnêtement hyper pénible et long malgré sa courte durée. On revient sans cesse au corps de la femme dans la morgue pour augmenter le temps du métrage et la coupure entre ses scènes et l'histoire se fait par une musique hyper énervante, qui se pointera au minimum dix fois dans une histoire qui n'en vaut vraiment pas la peine. On veut rajouter une partie humour avec une inspecteur de police complètement incompétent, mais les gags sont tellement gros et tellement nuls, qu'on souhaiterait qu'il meurt aussi rapidement qu'on souhaite que la personnage principale meurt, pour que se termine cette histoire ennuyante. Y'a Lugosi dans un rôle d'hypnotiste et il a l'air le seul à vouloir jouer sérieusement. Est-ce que c'est son seul rôle en couleurs? Abba |
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SON OF FRANKENSTEIN - Rowland V Lee avec Basil Rathbone, Boris Karloff, Bela Lugosi, Lionel Atwill, 1939, États Unis, 99m Des années se sont passées et le fils d'Henry: Wolf Von Frankenstein (Basil Rathbone) hérite du château familial. Avec sa femme et son jeune fils, il arrive au village et se rend compte rapidement qu'il n'est pas vraiment le bienvenue. Comme de raison, il lit les notes que lui a laissées son père et est fasciné par ses expériences. Dans les ruines du labo vit un homme "mort" Ygor (Bela Lugosi) déclaré décédé après pendaison. Il a survécu et présentera à Wolf Frankenstein la créature qui vit dans un étrange coma. Rapiéçant le labo et faisant venir de nouveaux instruments, il ressuscite le monstre, qui a perdu la parole et qui semble bien inoffensif. Erreur. Ygor contrôle le colosse et s'en sert pour assouvir sa vengeance contre les derniers membres du jury qui l'ont condamné jadis. Pire, le jeune garçon des Frankenstein raconte à son père qu'un géant vient le visiter parfois, cela devant Krogh, chef de la police locale, qui soupçonne avec raison que tout ne tourne pas rond chez les Frankenstein L'imagination folle de BRIDE OF FRANKENSTEIN fait place à un scénario beaucoup plus sage et trop prévisible. Quelques longueurs dans un métrage plus long et un Basil Rathbone qui surjoue n'aident pas non plus. Un Dwight Frye discret y a un petit rôle secondaire. Il faut se tourner vers Lionel Atwill dans le rôle de l'inspecteur ayant perdu un bras arraché par le monstre pour avoir un peu d'originalité, personnage dont Mel Brooks se délectera dans FRANKENSTEIN JUNIOR. Plus triste est le sort réservé à Karloff qui devient un monstre banal, muet, une bête à tuer qui fait bien penser au gorille de MURDERS IN THE RUE MORGUE. Ce qui nous amène à Bela Lugosi, qui avait refusé à l'époque le rôle du monstre, qui vole ici la vedette. La mise en scène est moins inventive que celle de James Whale et les décors, flirtant encore avec l'impressionisme, n'ont pas toujours l'impact de jadis, spécialement le laboratoire, bien fournit, mais qui semble situé dans un appartement aux murs vides. Rowland V. Lee, qui tourna beaucoup d'adaptations d'Alexandre Dumas, réalisa la même année TOWER OF LONDON avec Boris Karloff et Basil Rathbone. Ce FILS DE FRANKENSTEIN n'a décidément pas l'impact des deux précédents films, on s'en doutait, mais mérite le détour. Mario Giguère |
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Le VAMPIRE DECHU - Florin Lepan, 2007, France/Autriche/Roumanie Un documentaire sur Bela Lugosi, ça vous branche? Ca tombe bien puisqu'en voila un. Sauf que si vous espérez un regard mordant sur sa carrière d'acteur et un passage en revue de ses plus mémorables cabotinages à l'écran, mieux vaut passer votre chemin. Le film s'intéresse plus aux origines de l'artiste et aux influences des murs de sa Transylvanie natale sur son travail - et en particulier son interprétation de Dracula - que sur ses rôles post-vampire. On y apprend l'existence de coutumes propres à sa région consistant à exhumer les cadavres et à leur arracher le cur, ceci afin de conjurer le mauvais sort. Les derniers cas recensé d'un tel acte ne remonte d'ailleurs qu'aux années 1990 alors qu'ils sont bien évidemment interdits depuis quelques décennies. L'auteur du documentaire s'interroge donc sur l'importance de ce background étrange : est-ce là l'origine de l'aura mystérieuse de Bela Lugosi, de son aptitude secrète (pourquoi a-t-il pris un pseudonyme ?), de ses mensonges (fils de boulanger, Lugosi s'est inventé un passé d'aristocrate), de son charme vénéneux (son statu de sex-symbol surpassa celui de Clark Gable) ? Les réponses sont frustrantes puisqu'aucune n'est donnée mais elles s'avèrent légitimes car Lugosi est devenu de manière quasi instantanée l'incarnation même de Dracula, celle inscrite dans l'inconscient collectif. Bien entendu, sa carrière d'acteur est résumée dans les grandes lignes : star du théâtre sur la scène de Bucarest où il tenu une quantité de rôles impressionnante (dont celui du Christ !), Lugosi était aussi un haut fonctionnaire des affaires culturelles de Roumanie, pays au régime alors communiste - ce passé lui a d'ailleurs valut de finir sur la liste noire d'Hollywood pendant la " chasse à la sorcière " des années 1950. Après la chute du gouvernement, il a fuit le pays avant d'arpenter les scènes de Broadway où il devint célèbre en incarnant le conte vampire sur les planches. Puis il fait des pieds et des mains pour obtenir le rôle-titre de l'adaptation cinématographique de l'Universal - chose qui fut possible suite au décès de Lon Chaney originellement envisagé. La suite est connue : prisonnier du rôle, l'image de Lugosi est exploitée jusqu'à la corde et plonge peu à peu dans les abîmes du Z, son aura et sa popularité sont rapidement ombragées par le succès de Boris Karloff, son train de vie (divorces à répétition, dépendance à la morphine) le ruine avant une traversée du désert dans les années 1950 où il ne peut que se donner en spectacle dans des revues au rabais dans lesquelles il se moque du fameux vampire... Arrive enfin Ed Wood qui tente de remettre l'acteur à flot avec le non-succès que l'on sait. Ce film court, 52 minutes, fait donc aussi ressurgir le fait que le rôle de Dracula fut aussi bien la clé du succès pour Lugosi, mais aussi son ticket pour l'Enfer. Difficile de dire si la faute en incombe aux studios uniquement tant il semble que l'acteur ait profité de manière abusive de son image de prince des ténèbres, comme en témoigne une interview de 1932 lors de laquelle il joue sur sa personnalité ambiguë, prouvant ainsi qu'il était véritablement habité par son personnage, qu'il était même littéralement vampirisé ! Son fils, Bela Lugosi Jr., témoigne, principalement de l'image de son père qu'il ne connut que très peu puisque Junior vint au monde alors que Lugosi avait déjà soixante années bien sonnées, mais aussi Boris Karloff - admiratif de son collègue, et le réalisateur hongrois István Szabó (SUNSHINE). L'ensemble est certes intéressant mais il est vrai qu'on aurait préféré un travail plus poussé au niveau de la riche filmographie de l'acteur. Mais ce n'est évidemment pas le sujet, ce dernier étant bel et bien celui d'une star respectée dont la personnalité fut trop rapidement éclipsée par un seul et unique rôle. Les revers du rêve hollywoodien, en quelque sorte. Kerozene |
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WHITE
ZOMBIE aka Les morts-vivants - Victor Halperin avec Bela Lugosi,
Madge Bellamy, John Harron, Joseph Cawthorn, Robert Frazer, 1932,
États Unis, 66m WHITE ZOMBIE est à ma connaissance, le premier film a aborder le thème de la zombification et surtout à montrer, les plus que jamais populaires créatures. Je dois dire que j'ai été très surpris de voir, en tout cas dans la première scène où on les voit lentement descendre une colline d'un cimetière, des zombies véritablement EFFRAYANTS (Pas de quoi faire dans son pantalon mais bon, pas mal plus efficace que plusieurs étrons plus récents). Le film en tant que tel est assez agréable, agrémenté par un Bela Lugosi en pleine forme. Le réalisateur d'ailleurs, utilise à fond son regard hypnotique dans ce qui devait sûrement être à l'époque, un summum du flippant. Évidemment, WHITE ZOMBIE ne comporte pas des zombies avides de chairs humaines et son intérêt principal est surtout historique. On risque par contre, comme dans mon cas, d'être surpris par la qualité de l'ensemble. Abba Madeleine et Neil arrivent à Haïti, invités par le richissime Mr Beaumont à venir célébrer leur mariage dans sa demeure. Mais voilà, Beaumont a un oeil sur Madeleine et il fait appel à Murder Legendre (Bela Lugosi). Ce ténébreux personnage utilise des zombies pour sa plantation de canne à sucre et il a plus d'un tour dans son sac. Il va donc "zombifier" la belle, la faisant passer pour morte afin de la faire "revivre" pour le plaisir de Beaumont. De un - le fiancé est décontenancé et demande l'aide du prêtre qui a célébré la cérémonie, persuadé qu'elle est vivante, de deux- Beaumont se rend compte que l'objet de son désir n'a plus la vivacité et la "vie" qui la rendait si intéressante. Neil va retrouver la trace de Madeleine, en pleines hallucinations causées par la fièvre, avec des résultats dramatiques. Premier film de zombie et influence certaine sur le groupe du même nom qui avait pour leader Rob Zombie ! Halperin a débuté dans le cinéma muet et l'influence de l'époque alors révolue se fait sentir à plusieurs égards. D'Abord avec l'acteur Robert Frazer qui interprète Beaumont très près du style plus dramatique et moins subtil d'antan. Il y a aussi la retenue dans les dialogues qui laissent régulièrement la place à de longs plans d'ambiance ou de gros plans sur le visage et les gros sourcils de Lugosi. Encore, plus positivement, dans les décors d'une grandeur que l'on verra disparaître progressivement. Les effets de superposition font penser parfois aux classiques de l'époque et au surréalisme allemand. Le mince budget pour l'époque explique la musique dite de "librairie", empruntée à d'autres productions, sans que l'on ne s'en rendre trop compte. George Romero fera la même chose dans son Night of the Living Dead avec bonheur. Quelques plans de caméra inventifs sont également appréciés, On est ici en présence du mort vivant issu de la superstition vaudou et qui habituellement servait d'esclave bon marché au service de vils personnages. C'est un mélange de produit exotique, d'hypnose et d'effort de concentration qui permet de feindre la mort, de ressusciter et de contrôler les zombifiés. Ce qui les rend proche de marionnettes et pas toujours efficaces, comme ce zombie qui tombe dans le broyeur à canne à sucre ! L'ambiance est donc fort agréable pour qui sait apprécier les films de l'époque. Lugosi y tiens ce qui est probablement son rôle le plus connu après le Dracula de Browning. Un film à découvrir ou à revoir avec plaisir ! Mario Giguère |
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The WOLFMAN - George Waggner, avec Lon Chaney Jr, Claude Rains, Bela Lugosi, Maria Ouspenskaya, Evelyn Ankers, 1941, États Unis, 70m Larry Talbot revient au château familial suite à la mort de son frère. Son père est très heureux de son retour, Larry l'aidant à installer les dernières lentilles de son télescope. Sans faire par exprès, il remarque la belle Gwen qui travaille dans une boutique locale. Après l'avoir accosté, il lui achète une canne à pommeau d'argent représentant un loup et un pentagramme. Il lui soutire un rendez-vous le soir même, avec son amie Jenny, pour aller voir les romanichels installés dans le bois. Jenny est effrayée par les réactions de Bela, le gitan qui lui tire les lignes de la main et elle mourra rapidement, égorgée par un loup. Larry aura bien essayé de la défendre et aura tué le loup, mais c'est le corps de Bela que l'on retrouve au pied de l'arbre. Se rappelant les légendes qu'on lui a conté suivant l'achat de sa canne, interrogé par la police, il commence à douter de lui-même. Seul Larry et les gitans acceptent qu'un loup garou puisse exister et Larry a bien peur que Gwen me soit sa prochaine victime. Un scénario rondement mené par un Curt Siodmak en forme et une belle performance de Lon Chaney Jr, le personnage fétiche de sa carrière. L'intrigue est fort simple et on insiste beaucoup sur la légende de l'homme loup, la répétant à outrance et au final, on ne voudra toujours pas croire à la transformation. C'est la tragédie de Talbot, un homme simple, qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, qui fait la force du film. On ne saurait imaginer comment le personnage féminin a dû paraître troublant à l'époque, car elle est fiancée et a visiblement envie de partir avec Talbot. On est loin des serveuses de café ou des midinettes sans défense. Claude Rains est efficace, même si on l'imagine difficilement engendrer le colosse qu'est Lon Chaney Jr comparé à lui. Bela Lugosi a un petit rôle qu'il tiens à merveille, Il faut souligner la présence de Maria Ouspenskaya dans le rôle de Maleva, la vielle gitane, dont le jeu dramatique y est pour beaucoup dans l'efficacité du film. Pour un amateur de monstre, tout se termine trop vite, mais le grand poilu n'a pas finit sa carrière, loin de là. George Waggner, plus habitué aux séries B, comme Siodmak, va rapidement travailler exclusivement pour la télévision, ce qui n'est pas évident ici. La mise en scène est efficace, des décors embrumés aux éclairages, tout est au service de l'histoire. À voir ou revoir avec plaisir. Mario Giguère |
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