mise à jour le 19 juin 2023

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SAKUYA The Slayer of Demons aka Sakuya: yôkaiden - Tomoo Haraguchi, 2000, Japon

Japon, 1707, le Mont Fuji vomit à la face de la terre toute une flopée de démons. Seul un guerrier possédant une épée magique, appelée Muramasa, est capable de les tuer. Mais Muramasa a un prix, chaque mise à mort raccourcie la vie du guerrier et seul le sang des humains peut lui redonner de l'énergie, ce qui pose des problèmes moraux évidents. Le guerrier meurt et sa fille, Sakuya, reprends l'épée et tue un monstre kappa et adopte son fils nouvellement né qu'elle a rendu orphelin. Les sages décident d'envoyer Sakuya au pied du mont Fuji affronter la reine des démons. Elle part avec le fils adoptif, un démon qui a grandit de 10 ans en trois mois, sous la réprobation générale. Est-ce que le jeune Kappa va se retourner contre sa mère adoptive ? La reine des démons attend Sakuya de pied ferme.

Adapté d'un manga, Sakuya bénéficie de superbes effets spéciaux. On est subjugué par la vision d'un mont Fuji crachant le feu. Il y a un bel hommage aux cent monstres Yokai des années soixante, recréés pour une visite impromptue, le démon parapluie y compris. Ceci-dit le récit semble viser un public mixte. Là où les uns apprécient les monstres et les combats enlevant, les unes ayant le débats moraux de la relation mère/fille et un " monstre chat " à se mettre sous la dent. L'ensemble est fort réussi, quoiqu'un peu court à 88 minutes. Les Démons ne s'avèrent pas tous méchants, mais la reine, femme araignée géante, nous en met plein la vue. Un bon divertissement. Mario Giguère

SANCTUARY, the movie - Yukio Fuji, d'après la bande dessinée de Fumimura et Ikegami, 1995

Adaptation de la première partie de la bande dessinée. 2 orphelins du Cambodge ont pour objectif de refaire le Japon, de le transformer et de créer le Sanctuaire. Hojo devient parrain de Yakuzas pendant que Chioko devient membre du parlement. Une Superintendante de Police les surveille et commence à basculer devant ses sentiments pour Hojo.

Mise en scène généralement sobre pour la mise en place d'une intrigue peu habituelle. Très fidèle à la bédé. On regrettera un peu la baisse de l'érotisme par rapport aux dessins d'Ikegami. Le stoïcisme des principaux interprètes fait contraste avec un yakuza violent et la superintendante qui se met à trembler et défaillir devant Hojo n'en est que plus frappant comme scène.

Reste à voir la suite ... Mario Giguère

SEANCE aka KOREI - Kiyoshi Kurosawa, 2000, TV

Une femme possédant des dons paranormaux lui permettant de rentrer en contact avec l'au-delà, est utilisée par des flics peu convaincus pour retrouver une fille kidnappée par un type qui se trouve dans le coma. Par un malheureux concours de circonstances, la fille se retrouve enfermée dans une malle du mari de la femme. Grâce à ses dons, elle la fait sortir avant qu'il ne soit trop tard, mais qui croira qu'elle l'a sauvé grâce à son don. Le couple décide alors de faire une mise en scène. Celle-ci tournera mal.

Deuxième film de "l'autre" Kurosawa que je vois (après CHARISMA). Heureusement, SEANCE est bien plus palpitant et excitant que CHARISMA, plutôt mou du zob. Kurosawa distille dans SEANCE une atmosphère par moment super flipante grâce à des effets d'ombres et lumières saisissants et une bande son tripante. Les personnages principaux sont attachants, il est alors dur d'accepter l'échec vers lequel ils foncent tête baissée. Son style reste autrement très sobre, un peu la vieille école nipponne ou les mouvements de caméra sont lents ou inexistants. Ca reste un bon film à voir. Kerozene

SECRET OF THE TELEGIAN aka Denso Ningen aka The Telegian - Jun Fukuda avec Koji Tsuruta, Akihiko Hirata, 1960, Japon, 85m 

Le parc d'attraction. Un homme invite à visiter la caverne des horreurs, peu de temps avant qu'un meurtre y soit commis. Pas de description valable du tueur et pas de traces. Il n'y a qu'un journaliste qui a trouvé un mince fil, qu'un savant décrit comme un transistor nouveau genre, très efficace et miniature, mais qui doit être utilisé uniquement à basse température. D'autres meurtres sont commis et toujours le tueur disparaît sans laisser de traces jusqu'à ce que de futures victimes dévoilent un crime commis à la fin de la guerre...

Ah, le plaisir de découvrir un classique de la Toho que je n'avais jamais vu ! Comme souvent à l'époque on mélange film policier et élément de science fiction, ici une machine à télétransporter utilisée par un criminel. Il s'agit s'une sombre histoire de vengeance dirigée vers des gens qui ont essayé de profiter de la fin de la guerre, crime sordide. Guerre qui a laissé des nostalgiques au Japon, comme en témoigne ce bar au motif de soldats, ou l'on boit des "missiles" ou des "grenades" et ou l'on mange des "rations". Effets réussits et décors et machines spectaculaires au service d'une histoire qui allie sensationalisme et morale. À découvrir. Mario Giguère

S&M HUNTER - Shuji Kataoka, 1986, Japon 

S&M Hunter n'est pas un héros comme les autres. Lui, son super pouvoir, c'est le bondage: notre homme n'a en effet pas son pareil pour faire grimper les femmes au 7e ciel après les avoir ligotées tel un cow-boy attachant un veau lors d'un rodéo. Et justement, il a un petit air de cow-boy trash, avec son imperméable, son chapeau, son col de curé et un patch sur l'oeil gauche orné d'une tête de mort. Et notre pervers rock'n roll officie au "Torture Dungeon", un lieu où les amateurs de SM se rendent afin de laisser libre cours à leurs pulsions sur une bonne soeur peu farouche à qui il en faut bien peu pour laisser tomber la collerette et tout le reste. Le dernier client est un vieil homosexuel dont le petit ami a été kidnappé par les Bombers, un gang de filles qui prend un malin plaisir à violer les hommes et en particulier les homos; et notre homme demande au chasseur de le récupérer...

Bondage, soft-porn, imagerie nazie, duel au fouet, torture et bondage encore, cette suite à "S&M Hunter Begins" (1985) - étalée sur une toute petite heure - ne laisse pas une minute de répit aux spectateurs et étale son imagerie de manga cochon au rythme du shinkansen. Le pinku de Kataoka, bourré d'humour décalé mais jamais lourd, ne verse pas dans le glamour - loin de là - la photo est plutôt sombre, les filles ne sont pas des top model (maigrichonnes ou grassouillettes, ce sont des beautés en dehors des canons standards) et cela colle parfaitement avec l'univers singulier et d'un relatif mauvais goût d'un film rose plus réjouissant que la moyenne! Kerozene

SCREAM GIRLS aka Shin Hikiko-San - Hisaaki Nagaoka avec Kyoko Kawai, Maisakura Kawanishi, Chiharu, Machi Haseo, 2008, Japon, 62m

Selon une légende urbaine, l'esprit de Hikiko Mori hante les couloirs de l'école ou elle est morte à la suite de harcèlement de la part de ses consoeurs. Kaoru a un site qui se concentre sur les films d'horreur et les actualités morbides. Lorsqu'une fille trouve par hasard un membre coupé en piteux état, Kaoru et ses copines se rendent sur place et elle en parle sur son site. Lorsqu'une enfant deviens une seconde victime , les rumeurs que la légendaire Hikiko-San a commis les meurtres circule et Kaoru est soupçonnée de personnifier Hikiko-San, littéralement obsédée par le personnage. Rapidement, toute l'école se retourne contre elle, y comprit ses amis. En plus de son père qui la bat, elles est constamment humiliée et menacée à l'école.

Probablement inspiré par le film Carved de Koji Shiraishi, sorti l'année précédente, voici une autre légende urbaine que l'on retrouvera dans plusieurs suites. Ici on met en vedette les membres d'un groupe d'idoles japonaises qui s'en tirent plutôt bien. Tourné visiblement avec un budget des plus restreints et en vidéo, ce ne sont pas vraiment les quelques scènes gores très courtes qui vont aider è l'apprécier. L'atmosphère est lourde et c'est plus un drame psychologique sur la brutalité familiale et le harcèlement criminel qui est au coeur du film. Kaoru se retrouve rapidement dans le rôle de la victime, régulièrement martyrisée et deviens progressivement quasi identique au personnage de légende. Un certain succès a dû être au rendez-vous car le réalisateur a enchaîné les suites dans les années suivantes. Ce premier film de la franchise n'est pas de haut calibre et est d'un goût douteur. Mario Giguère  

SEX MACHINE aka THE STRANGE SAGA OF HIROSHI THE FREELOADING SEX MACHINE
- Yûji Tajiri, 2005, Japon  

Voici un pinku sans prétention, un peu léger, involontairement innocent et un peu vain, l'occasion de passer une bonne heure polissonne sans se prendre la tête en compagnie d'Hiraku, une jeune maman célibataire qui fait la rencontre de Hiroshi (Mutsuo Yoshioka, THE GLAMOROUS LIFE OF SACHIKO HANAI), un mec qui assure apparemment super bien au pieu puisque la fougue de ses coups de rein vont jusqu'à provoquer des tremblements de terre ! Le problème est qu'Hiroshi n'est pas seulement un obsédé du cul, c'est aussi un obsédé des matchs de sumo pratiqués par des cafards, et il passe son temps à parier et à gaspiller son fric dans cette occupation futile plutôt que de s'occuper du fils de sa gonzesse. Fils dont le père a déjà foutu sa vie en l'air pour la même raison.
C'est une tranche de vie que nous offre SEX MACHINE, et non pas une version XXX de TETSUO, comme on pouvait l'espérer. Haruko ne sait pas trop où donner de la tête et s'envoie en l'air avec Hiroshi car elle l'aime bien, mais aussi avec Anzai, le champion des cafards sumo, parce qu'il pourrait lui assurer un certain confort financier à elle et à son fils. On nage en pleine tragi-comédie érotique dont l'ensemble s'avère purement anecdotique, malgré les tentatives de son auteur d'y injecter un souffle de folie poétique, notamment avec l'utilisation d'accélérés comiques lors des coïts torrides ou avec un bullet time inédit suivant une giclée de sperme en direction du visage d'une fille qui n'en demandait pas tant ! Le final est un peu foufou et mignon tout plein, à tel point que si on enlevait les scènes de cul, le film pourrait très bien être montré à toute la famille... mais ne durerait plus qu'une demi-heure. Kerozene

SHADOW OF THE WRAITH aka Ikisudama - Toshiharu Ikeda avec Kôji Matsuo, Yuichi Matsuo, Kozue Ayuse, Hyôe Enoki, Makiko Fujii, 2001, Japon, 117m

Deux histoires ayant pour lien le sort de deux frères, musiciens du groupe Doggie Bag, Kazuhiko et Ryoji, confrontés au surnaturel. Asaji s'éprend de Ryoji qui est déjà en couple avec Mariko. Il semble la voir partout, souvent à deux endroits en même temps. C'est qu'Asaji a un double, un wraith, aussi appelé doppleganger, et elle va éliminer toutes celles qui s'intéressent à Ryoji. Son frére Kazuhiko, photographe à ses heures, sera pour sa part intrigué par les photos d'une jeune femme habitant un appartement réputé maudit. Sur le balcon, une pierre trop pesante pour la déplacer, et un placard dont la porte s'ouvre toute seule ne sont que les avant goûts de phénomènes paranormaux à venir.

Toshiharu Ikeda est surtout connu pour le réputé Evil Dead Trap. Ici il est en mode beaucoup plus sobre dans un film de toute évidence formaté pour les jeunes adultes. Mettant en vedette deux frères véritables, musiciens pop, et les deux rôles féminins principaux tenus par deux véritables soeurs, déjà apparues dans des succès du cinéma d'horreur japonais. Rien de trop gore ou sensationnaliste, mais une mise en scène soignée et une belle photographie avec une musique fort agréable, surtout en première partie. Alors on n'aura pas de grandes surprises, mais il y a de bons moments qui en font un visionnement agréable. J'ai particulièrement apprécié le jeu de lumières qui viennent teinter les dernières scènes de la première histoire et le concept de l'appartement qui est happé dans une autre dimension dans le deuxième récit. Mario Giguère

SHIKOKU - Shunichi Nagasaki avec Kuriyama Chiaki, 1999, 100m

Une jeune femme revient au village de son enfance, espérant retrouver sa meilleure amie. Celle-ci est morte, même si on croit l’apercevoir. Leur copain mutuel de l’époque est devenu policier et il a affaire avec du vandalisme dans un lieu sacré qui a rapport avec la famille de la défunte, pendant que la mère fait un pèlerinage mystérieux.

Une histoire de fantôme japonais moderne, comme on en voit plusieurs en ce moment. Pourquoi le fantôme revient t-il hanter le village ? Quelle est l’histoire que son père n’a pas publiée ? Quel est cet endroit ou l’on retrouve 15 tas de pierres et un dolmen mythique ? Pourquoi le chiffre 16 apparaît au plafond de l’hôpital ou le père est paralysé ?  Un film sobre, sombre à souhait, très bien photographié. L’ensemble tourne autour d’un triangle amoureux et c’est là que je perds un peu d’intérêt, mais autrement, il s’agit d’une bonne réussite Mario Giguère

SHIN ULTRAMAN- Shinji Higuchi avec Takumi Saitoh, Masami Nagasawa, Hidetoshi Nishijima, 2022, Japon, 112m

Après des temps plus calmes, voici que réapparaissent en grand nombre au Japon des monstres gigantesques, surnommés "S-Class Species". Une force spéciale, la SSSP, a été créée pour contenir les monstres. Alors qu'une attaque est en cour, un géant arrive du ciel et détruit la menace de manière fulgurante, pour disparaître aussitôt. Baptisé Ultraman, il suscite étonnement et admiration, pour avoir aidé l'humanité, mais on hésite, ne connaissant rien de ses véritables intentions. Une offre d'aide un peu louche va peut-être aider à combattre les kaiju  ou peut-être au contraire causer la disparition de l'humanité.

Après la déception de voir la Toho laisser tomber la suite de Shin Godzilla qui s'annonçait spectaculaire, les amateurs ont été heureux de voir arriver ce Shin Ultraman. Sur un scénario de Hideaki Anno (Evangelion), qui co-réalisa Shin Gojira en 2016, en grands fans, le film démarre avec le logo d'Ultra Q, première série de la Tsuburaya, logo qui se transforme en celui de Shin Godzilla, pour finalement dévoiler celui de Shin Ultraman. Les hommages à Godzilla et la série télévisée originale vont se multiplier. Les effets spéciaux, mélange de sculptures 3D scannées et collées sur des squelettes de capture d'écran sont épatants. L'arrivée d'Ultraman est explosive et l'amateur va rapidement dénombrer tous les hommages à l'original, de ce début jusqu'au final.  On aura droit à une surprise de taille lorsqu'un membre de la SSSSP est transformé en géante par Mefilas, autre clin d'oeil à l'original, qui donne l'occasion d'injecter une dose d'humour. On dévoile la menace d'une arme de destruction totale et le sort de l'humanité est en jeu. n réal pour tous les amateurs du genre.

Présenté en première Nord-Américaine au Festival Fantasia 2022, la foule a embarqué avec un plaisir évident. La commande originale de Tsuburaya était une trilogie de films, on verra si ça se concrétise. Je suis preneur. Mario Giguère

SHINJUKU MAD - Koji Wakamatsu, 1970, Japon 

Avec SHINJUKU MAD, Wakamatsu se penche une fois de plus sur la jeunesse nipponne en quête d'identité. On y suit le parcours d'un homme venant de la campagne, un père à la recherche du meurtrier de son fils dans le quartier tokyoïte de Shinjuku. Son enquête, qui l'amène à découvrir le nouveau visage de la jeunesse dont les principales préoccupations sont le sexe et la drogue, le conduit sur les traces de Shinjuku Mad, chef de bande aux motivations anarchiques pour le moins obscures. Au départ étonné - voire admiratif - de découvrir ces jeunes aussi motivés par des idéaux qu'il ne comprend pas totalement, il se rend bien vite compte qu'ils sont en fait complètement largués et que leur rébellion face à l'autorité n'existe que par principe et n'est finalement pas - ou plus - le résultat d'une réflexion sociale ou politique.

SHINJUKU MAD est un film pour le moins désabusé, mais fascinant. Wakamatsu tire un constat alarmant sur la jeunesse d'alors, représentée par un groupuscule de parasites irrespectueux, qui violent, se droguent et tuent sans réfléchir, ainsi que sur les autorités, incapables de faire face à un problème qu'elle fait semblant de comprendre. Au milieu se trouve le nippon moyen, ici le père, victime malgré lui d'une société sur laquelle il n'a aucune emprise, seul véritable lésé de l'histoire (et non les jeunes pleurnicheurs). Comme d'habitude, le réalisateur filme dans un scope noir et blanc à tomber parterre porté par une bande son jazz-rock psychédélique, à l'exception de la brutale scène d'ouverture en couleur où Shinjuku Mad et ses potes massacre le fils en question avant de violer l'un après l'autre sa petite-amie non sans avoir préalablement badigeonné sa poitrine de sang. Une introduction pour le moins radicale qui ne laisse planer aucun doute sur la santé mentale de ce fameux Fou de Shinjuku.... Kerozene

SINKING OF JAPAN aka Nihon chinbotsu - Shinji Higuchi avec Tsuyoshi Kusanagi, Kou Shibasaki, 2006, Japon, 135m

Toshio, rescapé d'un tremblement de terre, essaie de sauver une petite fille, qui sera finalement aidée par une femme des équipes de secours, Reiko. Toshio travaille avec une équipe de chercheurs océanographiques qui arrivent a de terribles conclusions. Les plaques tectonique près du Japon vont se briser dans 338 jours et le pays sera tout simplement rayé de la carte. Le gouvernement, alerté, est sceptique, mais le premier ministre confie a son aide, l'ex du savant qui tente de persuader tout le monde, le poste de responsable du ministère des désastres. On finit par décider d'avertir la population que le danger est prévu pour dans cinq ans et on commence a évacuer en masse la population entière. Ca presse, car les tremblements de terre et les éruptions volcaniques s'accumulent a un rythme effarent.

Le réalisateur est nul autre que le responsable des effets spéciaux de la nouvelle trilogie de Gamera et le Godzilla réalisés par Shusuke Kaneko, C'est dire que les effets spéciaux sont spectaculaires. Mais comme dans un célèbre film ou le titanic coule, on a aussi droit a une romance dramatique et sirupeuse et une durée qui s'étire un peu trop, défaut que l'on retrouve souvent chez les amis nippons, même dans leurs films de monstre récents. L'idée de base, inspirée d'un roman déjà adapté au cinéma, amène des conséquences surprenantes. Quel pays va accepter les réfugiés, qui va les refuser ? D'autre part on verra des membres du gouvernement qui vont soit se résigner, combattre jusqu'a la dernière minute pour trouver une solution, ou s'enfuir lacement. On ne se permet donc pas un portrait rose, mais évidemment la plupart des protagonistes font preuve d'un courage et d"une abnégation sans tache. Pour le spectacle, donc, nonobstant la romance a l'eau de rose. Mario Giguère

SINS OF SISTER LUCIA - Koyu Ohara, 1978, Japon 

Rumiko (Yuki Nohira), fille d'un mafieux peu commode, est une petite cochonne qui couche avec son professeur. Ce dernier a beau résister aux avances de la belle, il ne lui faut pas plus de quelques secondes pour succomber à la tentation. C'est à cet instant que surgit le père de Rumiko qui décide de freiner les ardeurs sexuelles de sa fille en la faisant entrer au couvent. Rumiko y devient Sœur Lucia et ne compte certainement pas se laisser guider par une armada de petites pucelles frustrées. Sauf que les petites pucelles en question s'avèrent bien plus lubriques qu'il n'y paraît, puisque celles-ci pratiquent autant le cunnilingus que la prière et que la Mère Supérieure a tendance à se confesser corps et âme à son supérieur qui trouve là matière à condamner la sienne, d'âme. Sœur Lucia ne manque pas une miette du spectacle, dénonce tout ce petit monde et fini en cellule d'isolement. Elle est alors libérée par deux détenus évadés qui la violent - sans résistance aucune. La maline et perfide Sœur Lucia leur propose alors un marché qui va plonger le couvent dans un lupanar rempli de collerettes mouillées pour le plus grand plaisir des deux queutards et d'une Rumiko qui se délecte du spectacle du lieu Saint transformé en temple de la décadence.

Pas aussi indispensable que "Le couvent de la bête sacrée", "Sins of Sister Lucia" reste néanmoins un délicieux spectacle à la photo soignée pour les amateurs de cochonnes en collerettes aux yeux bridés. Koyu Ohara, prolifique réalisateur de romans pornos pour la Nikkatsu, ne tourne pas autour du pot et livre un métrage gratiné et débordant de scènes de sexe en tous genres (saphisme, hétéro, triolisme,...) ou de torture soft (voir la scène - superbe - du cours de filage où Rumiko termine prisonnière d'une toile d'araignée improvisée) à tel point que celles-ci dominent la majorité du métrage, ne laissant finalement que peu de place aux dialogues et garantissant une moyenne remarquable à l'érotomètre. La très convaincante Yuki Nohira retrouvera Koyu Ohara l'année suivante pour un autre nunsploitation: "Wet and Rope". Kerozene

SODOM THE KILLER - Hiroshi Takahashi, 2004, Japon   

Alors je t'arrête tout de suite, toi lecteur, tu ne trouveras ici point de pourfendeur par sodomie, de marteaux-pilons obsédés du cul, ni même d'ailleurs le moindre bout de téton. Car malgré ce que son titre pourrait suggérer, SODOM THE KILLER n'a rien d'un film cochon, loin de là. L'histoire commence au début du XVIIIe siècle, dans le château de Sodom, un seigneur qui s'apprête à célébrer sa nuit de noces. La cérémonie va bon train jusqu'au moment où la mariée est prise d'un malaise, vomit du sang puis tombe à terre, morte. Sodom et ses conseillés accusent deux servantes, Katharine et Thérèse (bonjour les prénoms super nippons) de magie noire. Mais elles sont innocentes et avant de mourir, jurent de revenir lui pourrir la vie... De nos jours. Sodom est un jeune type bien comme il faut et il a bien de la chance puisque c'est le jour de son mariage. Mais sa sœur Katharine verse du poison dans une boisson et tous les invités ainsi que la mariée meurent en vomissant du sang. Sodom, seul rescapé de l'hécatombe, est anéanti. Mais la malédiction est bien plus terrible encore puisque sa vue lui est soudainement volée, puis il se change en démon sanguinaire dont le seul objectif est l'annihilation de l'humanité. Désormais vêtu d'une cape noire et armé d'une épée, Sodom recrute ses sbires au sein des plus désaxés des spécialistes du cerveau afin de plonger le monde entier dans une démence sans précédent. Heureusement, l'agent de police Thérèse veille au grain.

Le film est l'œuvre d'Hiroshi Takahashi, un type principalement connu pour ses mangas super populaires Crows Zero (adapté au cinéma par Takashi Miike) et Worst, mais aussi pour avoir rédigé le scénario du premier RING de Hideo Nakata. Takahashi a également collaboré à quelques projets de Takashi Shimizu comme THE GRUDGE et sa suite ainsi que MAREBITO. Et tout comme MAREBITO, SODOM THE KILLER est l'un des quatre titres de la série Horror Bancho initiée par la société Euro Space. Un CV plus qu'enviable donc, que l'on aime ou pas les films précités. Qu'en est-il donc de cette réalisation de Monsieur Takahashi. Et bien c'est de la merde. J'ai tout de même hésité entre considérer ce truc comme quelque chose de diablement gonflé et qui mérite donc la considération de tout un chacun, mais la complaisance dans la médiocrité doit avoir ses limites. Et ici, celles-ci ont été largement franchies. Alors à moins d'être un fan inconditionnel du monsieur, je doute que l'on adhère à ce V-Cinéma tout pourri qui néglige atrocement le spectateur (ou alors je n'ai rien compris à l'ironie du projet, ce qui n'est pas impossible).

Tourné en cradovidéo dans des décors mal éclairés, le film débute donc dans un château du début XVIIIe, avec ses tableaux électriques au mur, ses escaliers en béton et sa tuyauterie apparente. Alors certes, on comprend tout de suite que l'on est là pour rigoler un bon coup, mais merde quoi, donnez une caméra au premier gamin venu, il fera pareil et tout le monde lui rira gentiment au nez avec une bonne tape sur l'épaule. Mais revenons à notre navet. Nous avons là une fliquette hard-boiled, Thérèse, qui manque toujours sa cible et descend des passants dans la plus complète indifférence, nous avons du comique de répétition où les mêmes figurants se font pourfendre par un Sodom qui se prend pour Django (Sodom traine derrière lui un cercueil à roulette dans le désert), nous avons Sodom (aveugle donc) qui prend la fuite en voiture ce qui fait flipper grave ses passagers (mais qu'est-ce que c'est rigolo, hohoho), nous avons la voiture de Sodom munie d'une tourelle lance-flamme sur son toit, nous avons Thérèse qui torture un pauvre gars en lui éclatant un testicule dans un tiroir (il faut le voir pour le croire), et nous avons quelques incrustations hideuses et deux ou trois maquettes miteuses qui font passer FLESH GORDON pour THE PHANTOM MENACE. Difficile de dire si le réalisateur se moque du V-cinema nippon de base (certains plans en studio montrent délibérément les accessoires de plateau ou les éclairages) ou s'il s'agit d'un subterfuge pour camoufler l'incompétence de son auteur derrière la caméra, mais une chose est certaine, c'est que son scénario qui déborde d'idées complètement décalées et rock'n roll aurait bénéficié d'un minimum de conscience professionnelle. Kerozene

SPACE BATTLESHIP aka Space Battleship: L'Ultime Espoir aka Space Battleship Yamoto - Takashi Yamazaki avec Takiya Kimura, Meisa Kuroki, Naoto Ogata, 2010, Japon, 131m, d'après la série de Leiji Matsumoto.

La Terre se meurt sous les radiations pendant qu'une bataille spatiale fait rage. Susumu Kodai est presque pulvérisé par une météorite, Sa combinaison-scaphandre est détruite mais il survit miraculeusement aux radiations. L'objet qui a faillit le tuer est en fait porteur d'un message d'une lointaine planète ou se trouve l'espoir de gagner dans le conflit interplanétaire et d'enrayer les radiations sur Terre. On a ajouté par surcroit les plans pour équiper un vaisseau d'une technologie permettant de se rendre rapidement aux confins de l'espace. Kodai se porte volontaire pour faire partie de l'équipage du Yamoto, qui part avec l'espoir de sauver l'humanité.

Immense budget pour une adaptation curieuse d'une saga de dessins animés fort commue. J'ai pensé continuellement à la nouvelle version de Battlestar Galactica ou Stargate Universe. Les effets spéciaux sont certes grandioses, mais au service d'une histoire pleine de longueurs, de scènes mélodramatiques aux enjeux qui laissent froid et avec un twist scénaristique gonflé. Malgré le spectacle visuel superbe, je n'ai pas vraiment embarqué dans cette histoire aux relents archi connus, au rythme constamment brisé. Dommage. Mais quelques scènes sont à couper le souffle. Mario Giguère

SONATINE - Takeshi Kitano, 1993, Japon

A première vue, Sonatine est une autre variation sur le thème des yakuzas. Un thème que l'on pourrait croire épuisé, mais Kitano nous prouve le contraire sans vouloir prouver quoi que ce soit..

Murakawa (Beat Takeshi) et ses hommes sont mutés de Tokyo à Okinawa Beach, le temps d'une opération dont le but est d'établir la paix entre deux clans ennemis. Une fois arrivés sur les lieux, ils réalisent que la gravité de la situation est pire que prévue et qu'ils doivent se cacher s'ils veulent rester en vie. Confinés a une maison sur le bord de la plage, ils passent le temps comme ils peuvent. Ils troquent leur complet pour les shorts et les sandales. Étonnamment, au lieu de sombrer dans la déprime et la consommation excessive d'alcool, ils se laisseront aller aux jeux, à la danse et aux blagues à la sauce yakuza bien entendu!

Sans tomber dans le film psychologique ou dans la comédie burlesque dans le genre "les Yakuzas a la plage", Kitano filme ces hommes comme des gamins en vacances, en laissant les opérations criminelles au second plan. Malgré leur amusement et leur vie temporairement paisible, on sent que ca peut péter à tout moment. La musique répétitive à la fois douce et mélancolique maintient le spectateur sur le qui-vive. C'est connu, les apparences sont trompeuses et Kitano joue constamment avec ce concept.

Comme à l'habitude ses personnages sont peu bavards et leurs visages impassibles, c'est donc par leurs actions qu'on apprend à les connaître, à les aimer ou à les détester. Kitano accorde beaucoup d'importance au corps et a ses mouvements en mettant l'accent sur leur agilité, leur dextérité ou leur maladresse et surtout dans leur capacité à trouver des passes-temps. Avec peu de moyens, ils créent une multitude de jeux très agréables à regarder qui nous fait presqu'oublier que ce sont des yakuzas.

Sonatine n'est pas un film facile a commenter, car il est presque hypnotique. On se laisse aller dans ce monde sans trop se poser de questions et on en sort charmé sans trop savoir pourquoi on vient de passer un si agréable moment malgré une finale on ne peut plus fatale.

A revoir ou a voir! Mongola Batteries

ST. JOHN'S WORT aka Otogiriso - Ten Shimoyama, 2001 

Les St- John's Wort sont des fleurs jaunes qui symbolisent la vengeance.

Une jeune fille hérite d'un manoir dans lequel elle a vécu les premières années de son existence, avec son papa fraîchement décédé. Le jardin du manoir est plein de ces fleurs jaunes. Elle s'y rend donc avec son ancien petit ami. Les deux travaillent à la conception de jeux vidéo avec deux autres potes qui sont restés au bureau. Ils décident de filmer la visite du manoir et d'envoyer le résultat à l'équipe restée en plan afin d'en élaborer le plan dans le but de l'exploiter dans un jeu vidéo.

La visite débute, et c'est alors que le type remarque les tableaux qui ornent les murs, ce sont des oeuvres de son peintre favori, un artiste méconnu au pays du soleil levant, qui s'avère être le père de la jeune fille. Les tableaux sont torturés, sombres et angoissants, et au fur et à mesure de leur investigation, ils découvrent qu'ils étaient inspirés par un goût morbide et très prononcé du papa. La fille découvre également qu'elle avait une soeur jumelle...

Il serait dommage d'en dévoiler plus, je ne tiens tout de même pas à ruiner l'intrigue du film - qui n'est pas très surprenante ceci dit, mais si le film est intéressant, c'est plus grâce à sa forme, son coté expérimental. L'image est traitée de façon originale. Par moment les couleurs sont artificielles et totalement saturée et offre un visionnement pouvant s'apparenter à un trip de LSD. Malheureusement ce coté est laissé de coté pour les deux tiers du film, sans pour autant tomber dans le conventionnel.

MadMovies n'a pas hésité à qualifier ce film de "nul", tant pis si il ne l'ont pas aimé, ça a été une expérience surprenante pour moi et je le reverrai avec plaisir. Kerozene

STRANGE CIRCUS - Sion Sono, Japon, 2006

Voici une histoire atroce de perversité dans laquelle un directeur d'école enferme sa fille dans un étui à violoncelle afin de l'obliger à regarder ses parents baiser comme des fous... Après quelques séances de voyeurisme forcé encore insoupçonnées par la mère, ce respectable père de famille décide d'inverser les rôles en enfermant cette dernière dans l'étui afin qu'elle l'observe pratiquer fièrement un inceste abjecte. Dès lors, la jeune fille montre des troubles de la personnalité et perd peu à peu la boule, ne sachant plus vraiment si elle est elle-même ou si elle se trouve être sa propre mère...

Sion Sono (SUICIDE CLUB) signe ici un film pour le moins singulier. On commence avec une entrée haute en couleur sur la piste d'un cirque tenu par un drag queen rondouillard, accueillant ses spectateurs pour un tour de piste aussi pervers qu'esthétisant. Entrée en matière pour le moins étrange et excitante en même temps: l'assistance est exubérante, les gestes sont théâtraux et le ton est sardonique... Rien ne permet d'imaginer ce qui va survenir la minute suivante, à savoir la découverte de cette famille où règne la déchéance ultime, une famille dirigée par un obsédé du stupre et l'incarnation même de l'hypocrisie. Le film baigne alors dans une ambiance moite et malsaine en totale contradiction avec sa photo somptueuse et ses couleurs chatoyantes et entraîne le spectateur dans un récit qui se verra soudainement changer de direction. Sion Sono s'amuse dès lors à brouiller les pistes, à pousser son récit dans les retranchements de la confusion pour en ressortir avec une série de twists pas si inattendus que ça. Car la recette commence en effet à être connu, et même si on doit bien lui reconnaître un savoir-faire évident, il n'empêche que les entourloupes scénaristiques ici présentes laissent une impression de déjà-vu. Reste des images parfois très marquantes et symboliquement fortes (les pièces aux murs ensanglantés suite à dépucelage de la jeune fille par son père, le cirque, le final qui rappelle Takashi Miike) et une ambiance forcément pesante et malsaine. Pas aussi original qu'il le voudrait, mais à voir tout de même. Kerozene

The SUICIDE CLUB aka Jisatsu circle - Shion Sono, 2002, Japon

The Suicide Club ne peut être décrit aisément.

The Suicide Club ne peut être critiqué d'une façon simple.

The Suicide Club, il faut vivre l'expérience.

Voyez-le et soyez sous le choc de ce film brillant. Bad Feeble

Une soirée de printemps comme les autres à Tokyo. À 19h30 précises, 54 jeunes écolières se tiennent la main sur le quai d'arrivée d'un train de banlieue, et sautent sur les rails dès que ce dernier entre en gare, produisant par le même fait le fait divers le plus ahurissant qui soit.

Un policier est persuadé qu'il y a là matière à enquête et que le fait que les élèves proviennent de 18 écoles différentes est assez pertinent pour éveiller les soupçons. Ses supérieurs pensent le contraire. Une internaute mystérieuse se faisant appeler "The Bat" attire leur attention sur un étrange site internet qui "comptabilise" les suicidés de Tokyo avant même que les événements ne soient reportés. La vague de suicide entre peu à peu dans la "pop culture" alors qu'un groupe nommé Dessart fait rage avec son tube "Mail me". Comment tous ces événements sont-ils connectés ? Le sont-ils seulement ?

Shion Sono signe ici un septième film percutant, qui le sort de l'anonymat relatif de ses six premières productions, passées plutôt inaperçues. Gagnant du prix du "film le plus innovateur" au festival Fantasia de 2003, SUICIDE CLUB est un film qui frappe fort, et ce même au 2e visionnement.

On serait tenté de dire que le ton hésite entre le sensationnalisme et le sentimentalisme, exploitant les suicides autant de façon graphique - certaines scènes sont assez difficiles à regarder - que d'une façon sociale et intelligente, nous rappelant que notre rage de vivre tient souvent à peu de choses dans une société anonyme et capitaliste. Les mégapoles sont particulièrement touchées par cette "solitude sociale" qu'évoque le film, et on ressent souvent en cours de visionnement une sensation de vide.

Phénomène de mode, façon gratuite et facile d'accès de mettre fin à ses tourments, voilà comment les personnages du film perçoivent le suicide. La "tendance" est à un point tellement répandue qu'elle en devient presque "normale" - on a souvent vu de tels mouvements corrompre le jugement d'une civilisation entière, notamment avec le nazisme...

Une grosse part de l'intrigue repose sur les composantes "musicales" du récit; sans vendre la mèche, on pourrait qualifier SUICIDE CLUB de "drame musical" si on voulait vraiment aller au bout des choses.

On retrouve avec plaisir un casting assez adéquat; outre le pop star Rolly, incroyable sosie masculin de Sharon Stone, qui apparaissait aussi dans SWALLOWTAIL BUTTERFLY, les deux policiers autour desquels tourne le récit sont ce qu'on peut appeler des vétérans.

Ryo Ishibashi, le détective Kuroda, est apparu dans THE CROSSING GUARD, de Sean Penn, en '95. Il a tourné dans KID'S RETURN ('96) et BROTHER ('00) pour Takashi Kitano, et dans Audition pour Miike. Il compose ici un touchant personnage d'inspecteur au bout du rouleau. Akaji Maro, le détective Murata, sale gueule de poisson-chat chauve, a tourné sous la direction de Sabu dans D.A.N.G.A.N. RUNNER ('96) et POSTMAN BLUES ('97), pour Kitano et Tsukamoto respectivement dans KIKUJIRO et GEMINI en '99, pour Miike dans CITY OF LOST SOULS ('00) et SHANGRI-LA ('02) et interprète plus près de chez nous le boss Ozawah dans le KILL BILL de Tarantino.

Le SUICIDE CLUB n'en est peut-être pas un que vous aurez envie de joindre en visionnant la conclusion, toujours musicale, et profondément troublante, qui ne donne pas vraiment de réponse claire au phénomène, mais le film ne vous quittera plus l'esprit pendant quelques jours, preuve en quelque sorte intangible de son impact certain. Orloff

J'ai attendu longtemps pour voir ce film dont le sujet ne m'attire pas au demeurant. Erreur, le film est plus intéressant que son titre ! Comme souvent avec le cinéma de genre japonais, il ne faut pas chercher à tout comprendre, le film étant enrobé par les musiques d'un groupe de jeunes filles ado, on parle de douze ans et demi, qui envoient des messages qui finalement ont rapport avec le thème. Mais de leur ascension à la célébrité et leur concert final découle-t-il vraiment cet engouement spectaculaire et incompréhensible pour mettre fin à ses jours ? Ce prophète Mansonien aux allures de fausse blonde profite-t-il uniquement de la situation pour s'annoncer gourou du suicide club ? Il me semble. Et ces lambeaux de chair enlevées au rabot, outil presque disparu en ce début de millénaire, une simple fausse piste ?

C'est finalement le surréalisme qui l'emporte sur la linéarité d'une enquête qui ne veut pas aboutir. De ces êtres qui ne vivent que par les rapports qu'ils ont avec autrui, du vide existentiel répandu mais non obligatoire dans une société japonaise ou l'on avait tendance à s'oublier pour les autres. Tout ceci étant dit, ce ne sont que mes impressions, le film étant, limite portnawak, ouvert à interprétation ou volontairement entouré de fausses pistes, difficile à pénétrer. N'empêche qu'il vaut le détour. Mario Giguère

SUKEBAN BOY - Noboru Iguchi, 2005, Japon   

Sukeban en nippon veut dire "jeune délinquante". Sukeban Boy, lui, n'est autre qu'un pauvre garçon manqué qui essuie raillerie sur raillerie à l'école à cause de son visage androgyne, ce qui ne l'empêche pas de péter les dents de ses agresseurs. A force de le voir changer d'établissement scolaire, son père sexuellement ému par le physique de sa progéniture (et qui a une façon bien à lui de le montrer), lui propose de se fringuer en fille afin d'aller suivre ses études dans un collège de filles. Si l'idée lui est d'abord désagréable, la possibilité de pouvoir reluquer sans difficulté les minettes dans leur plus simple appareil lui apparaît rapidement avantageuse. Mais la situation l'amène inévitablement dans de bien désagréables positions qui vont aboutir à de nombreux quiproquos absurdes aux gags situés forcément en dessous de la ceinture. Et rapidement, Sukeban Boy va devoir affronter une ribambelle de gangs de gonzesses aux seins nus capables aussi bien de se battre en talon qu'à faire surgir des mitrailleuses de leurs énormes nichons!

Humour potache prout-pipi-couille, situation crétine, interprétation outrancièrement vociférante, bienvenue dans l'univers parallèle de Go Nagai, le papa de "Goldorak" et de "Devilman". Après une première adaptation apparemment plus sage en 1992, son manga "Oira Sukeban" connaît cette nouvelle adaptation à destination du marché vidéo, un an après que "Kekko Kamen" ait connu le même sort. On y retrouve ce même esprit léger et polisson porté sur les gags à base de bites, de culs et de nichons, le tout inévitablement plongé dans un monde d'écolières nippones avec ce que cela implique d'uniformes et de jupettes, mais SUKEBAN BOY s'avère tout de même bien plus barré que son prédécesseur: plus de filles à poil, plus d'action et surtout pas mal de gore. Les situations sont complètement invraisemblables: outre les mitrailleuses surgissant des seins on y droit à des moignons de cuisses garnis de canons de fusil, à des doigts tranchés et à des pets au gaz ravageur! L'ensemble de ce V-Cinéma à la crétinerie totalement assumée est porté avec vigueur par les épaules d'Asami, actrice de films cochons qui s'en donne ici à coeur joie dans le rôle titre. A voir uniquement si on est client de la bêtise hautement calorifique car dans le cas contraire, c'est l'indigestion assurée! En ce qui me concerne, j'ai quand même eu du mal à tenir jusqu'au bout de ces quelques 60 minutes... Et pourtant, je pense avoir un estomac solide... Kerozene

SUKEBAN DEKA - Hideo Tanaka avec Yôko Minamino, Yui Asaka, 1987, Japon, 93m

J'avoue que je ne savais pas dans quoi j'embarquais et j'ai été surprit. Il s'agit en fait à la base d'une adaptation de bande dessinée qui s'est déclinée en série télévisée. Ce film sert de lien entre la deuxième et la troisième saison, introduisant la troisième sukeban deka. On parle donc de jeunes adolescentes délinquantes recrutées pour devenir une escouade de policières spécialisées dans les crimes d'ados ! Il faut voir leurs armes, un yo-yo d'acier ou des billes lancées avec force et précision.

Bref, Yôko a décidé de prendre sa retraite de l'escouade mais les évènements la bousculent. Elle rencontre un agent qui a vent d'un complot pour renverser le gouvernement. Le méchant est en apparence un directeur d'école tout à fait légitime, mais sur son île, qui est une école pour jeunes délinquants mâles, il entraîne ses élèves qui seront son armée. Yôko va donc réunir son ancienne équipe, à laquelle se greffera la nouvelle sukeban deka, Yui. Tout en préparant le souper, on expose le plan d'attaque pour libérer les ados prisonniers de l'île.

On se doute rapidement que la série visait le jeune public féminin et les jeunes mâles qui s'intéressent aux étudiantes. Précisons que le film ne vise pas la libido mâle plus qu'il ne le faut, tout est très pudique et es jeunes filles très innocentes. C'est un début très fleur bleue qui nous fait craindre le pire. Heureusement ça bascule dans l'action et même si on rigole à chaque utilisation du yo-yo métallique. Ça sent aussi le budget restreint, on est loin des modèles du genre, on pense à James Bond, et l'apparence finale du super vilain risque plus de faire rire que d'impressionner !

Le dvd édité par Tokyo Shock inclut un documentaire de plus de 40 minutes ou les vedettes semblent très charmantes et ou tout le monde essaie de donner son 110 %. La sortie du programme double coïncidait avec la sortie en 2006 d'un nouveau film réalisé par Kenta Fukasaku, résolument plus moderne. Mario Giguère

SUKEBAN DEKA 2 aka Sukeban Deka: Kazama san-shimai no gyakushû aka Sukebandeka the Movie 2: Counter-Attack from the Kazama Sisters - Hideo Tanaka, Japon, 1988

La troisième sukeban deka, Yui, est bien malheureuse. Mutée par son patron à la nouvelle unité de police, elle est dégoûtée par ses méthodes de répression brutales. "Ils sont jeunes, ils ont le droit de s'amuser et de faire des erreurs" déclame-t-elle. Toujours est-il qu'elle démissionne et se retrouve pourchassée par ses ex-collègues, "Tu es avec nous ou contre nous" qu'elle se fait répondre. Elle va se retrouver bien malgré elle dans un village d'exclus et d'orphelins rejetés et poursuivit par les forces de l'ordre. Réussissant de justesse à se ranger dans leur camp, elle découvre le complot qui vise à renverser le gouvernement en faisant passer des actes de terrorisme sur le dos des exclus. Possédant une disquette qui renferme les plans des vilains, c'est toute la puissance de son ex-organisation qui est lancée contre elle.

Plus de budget, plus d'action, plus critique de la répression policière, le film est beaucoup plus intéressant que le premier, malgré un synopsis basé sur une idée identique, soit le renversement du gouvernement. Naturellement les ficelles sont grosses et les surprises sont attendues, mais c'est réalisé avec un entrain partagé par de jeunes acteurs qui font le travail. Comme souvent dans les films japonais et séries télévisées qui visent les jeunes, Yui, qui ne demande qu'à être embrassée par le grand leader de la colonie d'exclus se rend compte qu'il est d'une timidité maladive. Explosions et cascades s'accumulent dans un film au rythme rapide qui satisfait l'amateur. Mario Giguère

SUPER EXPRESS 109 aka Shinkansen daibakuha - Junya Sato, 1975 

Vendu comme un film catastrophe nipon, le film s'avère être un bon polar bien enlevé. Les super express sont les trains les plus rapides du monde (nous sommes en 1975), des espèces de TGV japonais. Une petite équipe de truands place une bombe dans le numéro 109 qui explosera s'il descend en-dessous de 80Km/h, mettant ainsi en péril la vie de 150 personnes. La raison: une demande de rançon bien entendu, en échange de quoi, ils donnent aux autorités les indications nécessaires pour désamorcer la bombe. La police fait son boulot, et deux des truands sont abattus, reste le chef de la bande, dont le seul désire était que tout se passe dans le calme, sans mort. S'ensuit alors un jeu du chat et la souris entre lui et les autorités.

Bien rythmé, superbement scopé, accompagné d'une bande son d'une grande fraîcheur, ce film permet de passer un moment des plus agréable. Un excellent divertissement. Kerozene

SURVIVE STYLE 5+ - Gen Sekiguchi, 2004, Japon 

Dans le genre " cinéma indépendant optant pour un style auteur-chic-fashion moderno-branchouille ", SURVIVE STYLE 5+ se pose là, comme une espèce d'objet de frime visuelle surfant sur une vague éphémère qui risque de rapidement finir sa course. Le film comprend les tranches de vie de cinq différents groupes de personnes qui, à un moment donné, vont interagir les unes avec les autres - un peu à la façon d'un film de Robert Altman ou de Quentin Tarantino. Sans surprise, on est plus proche de l'esprit du deuxième étant donné le ton pince-sans-rire du film, son esthétique chiadée et sa bande son débordant de morceaux pop mais avec un penchant absurde supplémentaire et une forte dose de surréalisme typiquement nippon. Parmi les cinq groupes en question nous trouvons un homme qui, tout au long du film, fait face à la furie meurtrière de son épouse, finit par la tuer, l'enterre au milieu d'un bois avant que celle-ci ne revienne d'entre les morts pour le tourmenter à nouveau; une femme, publiciste de métier, qui peine à imposer ses idées promotionnelles nullissimes qui ne font rire qu'elle ; un salary man qui emmène sa famille voir le spectacle d'un hypnotiseur qui le " transforme " en oiseau avant de se faire tuer sur scène, laissant le pauvre homme dans sa condition de piaf encravaté ; un tueur à gage britannique grimaçant et se posant des questions sur le sens de la vie ; et une bande de trois jeunes déconneurs au sein de laquelle naît une idylle gay...

Chacun des cinq récits apporte son lot d'éléments drôles, émouvants ou iconoclastes, on sent une réelle volonté de la part du réalisateur de pousser le spectateur vers l'émerveillement comme s'il lui contait une sorte de poésie douce-amère chargée d'émotions magnifiées par des décors plus grands que nature et chargés de couleurs chatoyantes. Mais cette espèce de générosité visuelle et narrative est telle qu'elle en devient quasiment indigeste, car si on se laisse d'abord agréablement bercer par la chose (certains gags font mouche, certaines idées visuelles et de mise en scène sont remarquables), on devient peu à peu agacé par ce trop-plein de fausse subversion laissant peu à peu la place à un monde guimauve et naïf qui fini de plomber le morale par un ennui devenant carrément redoutable sur les vingt dernières minutes. Dommage, car Gen Sekiguchi semble être un réalisateur bourré d'idée ; il ne lui manque plus qu'à savoir se mesurer, à doser ses éléments, se restreindre sur les abus calorifiques - ou alors y aller carrément à fond en jouant la carte de l'absurde quitte à perdre une partie du public. Parmi les gueules connues, on retrouve Tadanobu Asano dans le rôle du mari harcelé par sa femme revenante (certains semblent voir là une sorte de clin d'œil à TOMIE, d'autres une mise en image des neuf vies d'un chat), le psychopathe de ICHI THE KILLER campe ici un rôle quasiment muet et ne fait finalement pas grand-chose à l'écran si ce n'est tirer la gueule ; et on retrouve aussi Vinnie Jones dans le rôle du tueur anglais et qui a visiblement quelques difficultés à se faire diriger par des non anglophones... jamais il n'a été aussi nul; sans oublier un petit rôle comique pour Sonny Chiba. SURVIVE STYLE 5+ fait partie de cette vague de films japonais complètement décalés, des gros budgets empreints de surréalismes et de fantastique, dont le ton oscille entre le drame, la comédie et l'onirisme. On pense à TOKYO ZOMBIE ou même à YAJI & KITA. Des films aux histoires complètement différentes, mais à l'esprit finalement très proche. Et dans le cas du film de Gen Sekiguchi, comme pour TOKYO ZOMBIE, ce mélange des genres s'avère finalement plus négatif que positif. Kerozene

TAG aka Riaru Onigokko - Sion Sono avec Reina Triendl, Mariko Shinoda, Erina Mano, 2015, Japon, 85m

Deux autobus pleines de jeunes collégiennes reviennent d'une excursion. Mitsuko échappe son crayon et pendant qu'elle est penchée, toutes ses camarades vont mourir de manière sanglante. Elle arrive à rejoindre son école ou l'on retrouve les personnes que l'on viens de voir mourir. Il semblerait qu'elle fait souvent des cauchemars... Avec trois copines, elles sortent de l'école, juste une heure, on est au Japon, et une des étudiantes encourage Mitsuko  à changer régulièrement son destin en osant le braver par des choix inhabituels. On reverra souvent une plume d'oreiller qui tombe tranquillement pour nous rappeler que le plus petit geste peut changer une vie. Mitsuko change soudain de corps et de nom et est préparée en catastrophe pour un mariage dont elle ignore tout. Le spectateur remarque alors que cet univers est presque exclusivement féminin. Comme dans un film de David Lynch, le personnage change encore de nom et d'apparence, éberlué par les changements surréalistes et violents qu'elle subit.

Il y aura évidemment une explication rationnelle pour nous faire comprendre ces invraisemblances, mais Sion Sono, dans ce remake d'un film au budget alors plus modeste, m'aura pratiquement berné tout le long. On s'en doutait, mais le voyage, comme on dit, vaut la peine. Le message sous-jacent n'est pas nouveau pour le réalisateur, habitué à des sujets surréalistes ou la femme tiens souvent un rôle difficile. Pour sa scène de début, spectaculaire et incroyablement gore, si on se laisse mener par le récit extravagant, on risque de bien apprécier. Et peut-être de réfléchir, ce qui n'arrive pas nécessairement dans ce type de scénario, alors, oui, j'ai bien aimé. Mario Giguère

TETSUJIN-28 - Shin Togash, Japon, 2005, 105m 

Tokyo est attaquée par un robot géant: Black Ox. Shotaro, un jeune gamin, est interpellé par un monsieur qui l'amène dans de vieux hangars et lui annonce que lui seul peut sauver Tokyo en prenant le contrôle de Tetsujin-28, dernier robot géant fabriqué par son défunt père. Le jeune refuse, mais devant la destruction imminente il accepte de se mesurer au robot méchant. Désastre. Shotaro réussirait-il à surmonter sa timidité, cette défaite et la honte qu'il s'inflige pour apprendre finalement à contrôler ce foutu robot géant ?

Après une attaque de Black Ox bien menée on s'enfonce dans un mélodrame puéril mille fois déjà vu aux rebondissements inexistants. On se fout éperdument de ce jeune bambin, on aurait adoré contrôler un robot géant, nous ! Pas lui, même quand il est entraîné par une ado nippone qui lui fait de l'oeil, incrédible. Le film semble s'adresser à des nostalgiques qui ont reprit le matériel de base, un dessin animé pour enfants, et qui l'ont traité avec ton le sérieux d'adultes fan boys. De quoi ennuyer les enfants et faire bailler les adultes dans la salle. Les personnages caricaturaux sont présents, mais coincés dans un mélodrame sirupeux et sans rythme. Un comble. Vraiment dommage. Mario Giguère

THREE... EXTREMES - Takashi Miike, Fruit Chan, Chan-Wook Park, 2004, Japon/Hong Kong/Corée

Suite de Three, on rembarque trois directeurs de trois pays différents. 

THE BOX de Takashi Miike nous présente une jeune fille qui fait un cauchemar récurent ou elle termine enterrée vivante dans une petite boîte.

Histoire très lente pour un Miike qui joue sur le sentiment de culpabilité et qui nous réserve une fin surprenante. Je m'attendais à autre chose, mais le réalisateur joue sur l'ambiance et refuse le sensationnalisme de ses compères.

DUMPLINGS débute avec une actrice d'un certain age qui se rend chez une femme qui cuisine des dumplings sensés lui redonner sa jeunesse. L'ingrédient secret est difficile à obtenir. Pourquoi autant de films de Hong Kong essaient-ils de nous dégoûter de leur cuisine ? méchant punch final ! Fruit Chan livre la marchandise.

Dans CUT, Chan-wook Park élabore sur un scénario délirant. Un réalisateur se réveille dans ses décors, sa femme savamment attachée au piano alors qu'un inconnu lui demande de prouver sa méchanceté, si jamais il en a une once. Parce que le gars lui reproche d'être beau, riche et trop bon, alors il attend et coupe un doigt de sa femme aux cinq minutes si celui-ci ne lui raconte pas une saloperie. Je n'en dit pas plus, mais c'est le délire. On pense parfois à Dario Argento, pour le décor et comme dans OPERA, le personnage obligé de regarder des atrocités.

Personnellement je préfère la première trilogie, THREE, mais ce nouveau trio mérite le détour, il va sans dire. Mario Giguère

TOKYO GORE POLICE - Yoshihiro Nishimura avec Eihi Shiina, Itsuji Itao et Shôko Nakahara. 2008, États Unis/Japon

Dans un Tokyo au futur pas si lointain, la police de Tokyo appartient à une corporation indépendante. Il y a Ruka, une policière courageuse, qui fait la chasse aux truands. Parmi eux il y a les "INGÉNIEURS" qui sont une race de mutants super puissants qui ont des facultés évoluées (comme une main tronçonneuse, des tentacules).

Visiblement inspiré par ROBOCOP et BLADE RUNNER, TOKYO GORE POLICE offre un divertissement léger. Oui, il y a du gore éclaté, mais il n'y a rien de bien méchant puisque les effets sont en mode "cartoon". Je m'attendais un peu au produit auquel j'ai assisté, mais je m'attendais encore une fois à plus. Cependant, l'interprétation sobre et professionnelle d'Eihi Shiina (AUDITION) et le thème principal du film sont à souligner. Si vous voulez voir du gore et uniquement du gore, vous allez être servi. Mais il existe de meilleurs produits que cela et plus divertissant comme MACHINE GIRL. Avec les sièges qui tuent du festival FANTASIA, la longueur du film était pénible. À noter que la projection HD de FANTASIA n'était pas des plus réussies avec une accumulation de grains, tellement que pour moi assit dans la 5ème rangée, les images étaient par moment difficile à déchiffrer. J'imagine que le visionnement du DVD sera mieux. Black Knight

TOKYO ZOMBIE - Sakichi Satô, 2005, Japon   

Mitsuo (Sho GOZU Aikawa) et Fujio (Tadanobu ICHI THE KILLER Asano) sont deux gros abrutis. Le premier, faux sage chauve adepte du jujitsu, s'évertue à enseigner ses connaissances des arts martiaux au second, un grand simplet à coupe afro (ceux qui pensent Eric et Ramzy ne sont pas loin). Après avoir tué plus ou moins accidentellement leur boss, ils s'empressent de l'enterrer au pied du Black Fuji, une gigantesque montagne d'ordures trônant au centre de la capitale nipponne et témoignant du dédain qu'on les japonais pour leur environnement. Black Fuji, en plus d'être la plus grande déchetterie au monde, se trouve également être l'endroit rêver pour quiconque souhaite se débarrasser d'un cadavre trop encombrant. C'est alors qu'une réaction chimique résultant des improbables mélanges improvisés au sein de la montagne provoque la " résurrection " des cadavres dissimulés dans les profondeurs de la montagne. Ainsi commence la grande invasion des zombies !

Sakichi Satô, scénariste d'ICHI THE KILLER et de GOZU, adapte ici un manga joliment déglingué et riches en propos sociaux - on aborde la question de l'environnement, du capitalisme outrancier et même de la pédophilie (encore que sur ce dernier point, on peut se demander s'il n'a pas été injecté à des fins purement humoristiques) ainsi que de la recherche de soi et de l'amitié, deux choses récurrentes un peu partout... Mais l'ensemble est surtout prétexte à la gaudriole et on nage en pleine comédie surréaliste d'où ne cesse de transpirer un esprit très manga. TOKYO ZOMBIE n'est en effet pas un film d'horreur à proprement parlé, les scènes gores sont rares et Sakichi Satô s'intéresse bien plus à ses personnages. Hors de question pour lui de divertir à coups d'effusion d'hémoglobine, il prend systématiquement soin de bifurquer là où on ne l'attend pas en brisant le rythme et les conventions habituellement de rigueur. Il en va de même lors des combats entre Fujio et ses adversaires sanguinaires au centre d'une arène érigée par la bourgeoisie ayant survécue à l'invasion des zombies et vivant désormais dans une cité fortifiée : ceux-ci sont abruptement terminés par la maîtrise de Fujio sur son jujitsu, coupant court à toutes éventuelles excitations générées par le contexte du film. La démarche serait louable si le film ne plongeait pas le spectateur dans un certain ennui à force de vouloir faire le malin, d'autant plus que côté humour, les gags sont rarement drôles. Kerozene

TOMIE - voir la page de la série de films 

TWILIGHT PHANTOM aka AKÔKURÔ - Tsukasa Kishimoto, 2007, Japon 

TWILIGHT PHANTOM se penche sur la légende du Kijimuna, une sorte de lutin maléfique aux cheveux rouges capable d'apporter bonne fortune mais qui sait se montrer terriblement rancunier si on vient à lui tourner le dos. C'est lorsque que la jolie Misaki (Maki Tamaru) rend visite à Koichi, son futur petit ami, à Okinawa qu'elle en entend parler pour la première fois. Venue surtout pour fuir un incident malheureux qui causa la perte de sa nièce, Misaki retrouve goût à la vie dans un environnement modeste et beaucoup plus simple que celui de la ville. Tout va pour le mieux jusqu'au jour où Jinsei, le meilleur ami de Koichi, reçoit la visite de son ex-femme, une pauvre fille aux cheveux teints en rouge qui péta une durite quelques années auparavant suite à une fausse couche. Virée à grand coups de pieds au cul, la pauvre femme erre dans les bois jusqu'à ce qu'elle rencontre ce que l'on imagine être le Kijimuna, une sorte de larve squelettique qui prend possession de son corps. La jeune femme possédée revient alors en arrière avec la ferme intention de tuer tout le monde mais dans la bagarre, c'est Misaki qui finit par la tuer. Le petit groupe décide alors de faire disparaître le corps, mais le fantôme de la défunte revient les hanter jusqu'à les pousser au suicide. Pour se défendre, Misaki et Koichi font appelle à une exorciste...

Ce petit budget semblait bien partit avec son histoire qui sent bon le folklore local. Malheureusement, une fois les bases posées et la définition du Kijimuna donnée (de manière un peu évasive, il est vrai), le film s'oriente vers le film de fantôme plus traditionnel (à la différence que notre spectre a troqué la serpillière noire contre du mi-long rouge vif) et présente un Kijimuna bien éloigné de celui initialement décrit. On appréciera les (trop) rares instants de tension avec plan séquence à l'épaule, mais pour le reste, l'ensemble s'avère malheureusement bien flemmard et pas franchement passionnant, la faute à une mise en scène qui manque méchamment d'énergie. Kerozene

UNDERWATER LOVE - Shinji Imaoka, 2011, Japon/Allemagne

Asuka, ouvrière travaillant dans le poisson, s'apprête à convoler en noces avec son patron fou amoureux d'elle. Alors que son avenir semble tout tracé, sa vie prend un tournant singulier le jour où elle fait la rencontre d'un kappa, en fait la réincarnation d'un de ses amis d'enfance mort noyé lorsqu'ils étaient adolescent.

"Underwater Love" présente un mix de fantastique, de comédie musicale et de pinku étonnant de légèreté; une sorte de fable farfelue pour adulte, légère comme un nuage, drôle comme un Woody Allen nippon et contradictoirement sérieusement décalée (voir l'énorme sexe difforme du kappa), le tout enrobé de quelques passages chantés heureusement parfaitement intégrés et signés Stereo Total. Fort de ses qualités, et malgré son micro budget, le film se paie le luxe d'une photo signée Christopher Doyle (la plupart des Wong Kar Wai, mais aussi "Hero", "Paranoid Park" ou "Lady in the Water"), lui attribuant un rendu velouté des plus appropriés. Les amateurs de pinku purs risquent de se sentir floués par le peu de scènes de sexe - même si celles-ci sont très réussies - quant aux accros de comédies musicales, "Underwater Love" risque de leur sembler beaucoup trop cru. Le film de Shinji Imaoka échappe finalement à l'étiquetage simpliste, et ce n'est pas la moindre de ses qualités. Kerozene

UROTSUKIDOJI: THE LEGEND OF THE OVERFIEND aka Chôjin densetsu Urotsukidôji - Hideki Takayama, 1989 

Les royaumes des humains, des hommes-bêtes et des démons se réunissent tous les 3000 ans par la venue du OVERFIEND qui sème le chaos et la destruction jusqu’à la destruction finale des 3 royaumes. Ce Manga de 5 épisodes mèle allègrement les scènes de Teen-agers niais et les scènes d'horreurs et d’érotismes les plus extrêmes. J'avais les 3 premiers épisodes dans ma vidéothèque voici longtemps et maintenant j'ai pu mettre la main sur les 2 derniers. Le scénario est assez abracadabrant et méritent toutes notre attention s'y on veut s'y retrouver. Mais les scènes d'érotisme explicites et de gore archi-violent valent largement le détour pour l'amateur de gore. Graphiquement moins réussis qu'AKIRA et autre GHOST IN THE SHELL, le look s'apparente plutôt à l'univers de Goldorak, de mini-fée ou de Sailor Moon. Alors, ca apporte un bon contraste de voir toute cette violence à l'écran. Cette série est très agréable à voir. Black Knight

UZUMAKI aka Spiral - Higuchinsky, 2000 

Kirie, une jeune japonaise, nous raconte l'histoire étrange de son village. Le père de son meilleur ami est fasciné par les spirales, au point de se suicider de manière singulière. Sa femme, hospitalisée sous le choc, se découpe le bout des doigts parce que les empreintes des doigts sont en spirale. Tout le village, petit à petit, sera obsédé par les spirales. Après chaque mort, une spirale de nuages semble se diriger dans le lac au centre du village.

Difficile de résumer ce film intéressant visuellement. Plein d'effets spéciaux numériques, du gore bien sanglant, même les corps se tordent en spirale. Le reportage télé qui montre des escargots humains sur les murs du collège est particulièrement réussi. Le montage est remarquable, rares sont les plans tranquilles ou rien ne se passe, effets, superpositions, split-screen. On nous donne quelques pistes pour comprendre ce qui se passe, mais on nous rend perplexe avec une fin qui nous laisse sur notre faim. L'originalité vient de l'Asie. Mario Giguère

Ca délire franchement beaucoup dans ce petit film absurde. Absurde aussi car jamais le film n'offre d'explications à ces événements catastrophiques, et drôles en même temps. Il y a bien un moment dans le film ou les héros sont sur le point de découvrir l'origine de la malédiction des spirales, mais un événement inattendu les en empêchera. Le spectateur trop cartésien n'en sera sûrement pas content, mais on s'en tape. Le réalisateur s'est même amusé à inclure quelques plans assez gores et dans le décor des spirales assez discrètes. Et à chaque fois, le spectateur un peu con fait chier tout le monde dans la salle (ils étaient nombreux ces cons) en disant "hooooooooooooooo, y a une spirale, regarde ! - Ah ouais !! J'hallucine !!!" Mis à part ça, le film fut un petit plaisir que je m'offrirai bien une deuxième fois. Kerozene

jpopcinema.com

VAMPIRE GIRL VS FRANKENSTEIN GIRL aka Kyûketsu Shôjo tai Shôjo Furanken - Yoshihiro Nishimura & Naoyuki Tomomatsu avec Yukie Kawamura, Takumi Saito, Eri Otoguro, 2009, Japon, 84m

Boy meets Girl. La fille est un vampire. Dans la tradition japonaise, la fille lui offre un chocolat pour la St-Valentin. Le garçon mange le chocolat. Le garçon devient vampire. Sa copine actuelle, hyper jalouse, a pour père un descendant de Frankenstein. Le garçon perd du sang à l'infirmerie. L'infirmière hyper sexy se rend compte que le sang est spécial et le père Frankenstein découvre tout son potentiel et ressuscite sa fille lorsqu'elle est trucidée par la fille vampire. Combat mortel entre fille vampire et fille Frankenstein pour les beaux yeux du garçon !

Adaptation d'une bande dessinée japonaise comme on imagine pas en voir souvent, par ceux qui nous ont amené TOKYO GORE POLICE, une belle carte de présentation déjantée s'il en est une. Le sang va gicler en geyser tout le long du film et les membres vont être décapités et réarrangés tout le long, à la perceuse. La vampire, prénommée Monami, on apprécie le clin d'oeil à la langue française, est vachement suave, sûre d'elle et a des visée différentes que ce que l'on pourrait supposer. En fait, Jyugon, le garçon, est constamment manipulé par les filles qui l'entourent, du début jusqu'à la délicieuse fin ironique. Alors bon, âmes sensibles s'abstenir, mais le film est beaucoup plus humoristique, humours noir, on s'entend, que TOKYO GORE POLICE. La surenchère grandguignolesque finit presque par lasser, presque, mais les personnages excentriques nous gardent intéressés par ce triangle surréaliste. Fallait y penser, et fallait le réaliser. Mention spéciale pour les bandes de filles du collège, le gang des trancheuses de poignet et les pro culture noire, incrédible ! Mario Giguère

  VANISHED GIRL IN THE WOODS aka Vanished: Age 7 aka Nanatsu made wa kami no uchi - Ryûta Miyake avec Rin Asula, Mizuki Doki, Nanami Fujimoto, 2011, Japon, 82m

Mana est à la recherche de sa fille Sakura, disparue à l'âge de sept ans dans une forêt supposément hantée. 

Résumé de base pour un scénario habile qui nous amène à suivre trois jeunes femmes qui rêvent, hallucinent ou vivent une série de revirements ou la mort se pointe régulièrement. Un texte au début nous apprend que chaque année au Japon, plus de 200,000 personnes disparaissent et seulement moins de 100,000 sont retrouvées. On entendra parler aussi de cette légende d'une autre époque ou beaucoup d'enfant mouraient avant d'avoir huit ans pour cause de maladies. On croyait que les Dieux venaient le chercher pour les amener à leurs côtés. Dans une atmosphère de fantômes, d'illusions ou de traversée d'un purgatoire sur terre, le spectateur tente tant bien que mal de trouver le fil conducteur du récit. Tout deviendra limpide, cruellement, en toute fin. Je ne vous en dis pas plus, car ce serait vous gâcher ce film qui m'a tenu en haleine tout le long. Avec un budget mince et un nombre restreint de comédiennes. Deux ans après Juon White Ghost, le réalisateur et scénariste Ryûta Miyake nous fabrique un film fort apprécié. Mario Giguère

La VERITABLE HISTOIRE D'ABE SADA aka A WOMAN CALLED SADA ABE aka JITSUROKU ABE SADA - Noboru Tanaka, 1975, Japon

L'histoire d'amour érotico-tragique d'Abe Sada est adaptée d'un fait divers populaire du Japon des années 1930: Abe Sada, ancienne prostituée devenue serveuse, tomba éperdument amoureuse de son patron, un homme marié et père de famille. Epris d'un amour passionnel dont les expressions physiques dépassent bien souvent les limites du raisonnable (comprenez par-là des écarts sado-masochistes d'un style typiquement oriental), le couple se coupe du monde réel et s'enferme dans une chambre d'hôtel dans laquelle ils ne vivront que pour s'adonner à des longs ébats arrosés de sueur et de sake. Poussant le vice un peu trop loin, et sous prétexte de la peur de la perte de l'autre, Abe Sada finira par étrangler son amant consentant lors d'un ultime et douloureux coït. Incapable de se séparer de l'homme qu'elle aime, elle lui tranche son sexe avec la ferme intention de ne jamais s'en séparer.

Roman-porno typique de la Nikkatsu durant les années 1970, le film de Tanaka préfigure le fameux L'EMPIRE DES SENS de Nagisa Oshima qui sortira l'année suivante, puisque adaptant exactement la même histoire. Cependant, tout comme le film d'Oshima, celui de Tanaka opte pour une direction plus artistique que vers l'exploitation pure. Même si ces films à l'époque destinés à la classe ouvrière sont pour la plupart tournés dans un cinémascope très soignés, celui-ci se démarque par une relative sobriété en ce qui concerne les scènes de sado-masochisme, allant même jusqu'à ignorer entièrement les pratiques de bondage (inoubliables dans les films de Masaru Konuma par exemple). Cependant Tanaka ne manque pas d'insérer quelques moments croustillants, comme celui où Abe Sada trempe un champignon dans son sexe avant de le partager avec son partenaire. Moins radicale dans les scènes érotiques que le film d'Oshima (qui bénéficia d'une post-production française, et qui donc passa outre les règles de la censure nipponne interdisant de montrer les parties génitales), esthétiquement moins beau également, LA VERITABLE HISTOIRE D'ABE SADA constitue néanmoins un beau moment d'érotisme à la japonaise et une introduction en douceur au monde pervers du roman-porno, ses filles faussement délicates, ses magnifiques décors, ses beaux éclairages et son érotisme décalé. Kerozene

VERSUS - Ryuhei Kitamura, 2001

Ok, quelqu'un peut m'expliquer c'est quoi le buzz autour de ce film ? Plein de monde en parle en bien, allant même jusqu'à comparer le travail de Kitamura à celui allumé d'un Jackson époque Bad Taste ou encore, d'un Raimi.

J'ai vu ce Versus à Comédia et je trouve que ce n'est rien de plus qu'une merde qui, avec son rythme boiteux (long combat puis ennuyante discussion entre le héros et l'héroïne), sa caméra volante et ses combats trop-découpés ne parviennent qu'à prouver que ce film n'a aucune idée de mise en scène.

Et l'humour, my god ! Si voir un mec transpercer d'un coup de poing le crâne d'un zombie et d'en garder les deux yeux dans sa main vous fait encore rire... J'aime 100 fois mieux me retaper Brain Dead. J'ai crissé mon camp avant la fin du film ce que je ne fais jamais d'habitude, c'est dire si le film m'a ennuyé au possible.

Les frères Weinstein ont mis sous contrat ce Kitamura. Hum, à bien y penser, il va être parfait pour Dimension Films, je le vois bien réaliser un Dracula 2003 bien mou... Lloyd Llewellyn

Je me suis éclaté comme un dingue. Il y a peut-être une demi-heure de trop, certes, mais c'est un plaisir que de se pavaner devant un tel étalage de baston purement gratuite à coup de lattes, de flingues, de sabre...  La réalisation est plutôt bonne, Kitamura foisonne d'idées, mais manque de moyens, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose. Bref, je ne suis pas du tout de l'avis de Lloyd.

Mais j'appréhende tout de même son passage aux USA. Kerozene

Après une séquence ou un samouraï trucide des zombies, on se transporte aujourd'hui. Deux évadés de prison ont rendez-vous avec celui qui les a aidés, mais il n'est pas arrivé, il n'y a que ses subalternes, avec une femme fraîchement kidnappée. Le prisonnier tient à la libérer et la foire démarre. Mais cette forêt ou tout se passe est la 444ème porte de l'enfer, qui ressuscite les morts !

Mazette, quel spectacle, un mélange parfait de yakuzas, zombies et combats de haute voltige avec un humour noir corrosif et un mystère qui plane tout le long. Pourquoi tout ce monde semble se connaître sans s'être vus auparavant ? Un minimum de dialogue et un maximum d'action pour un petit budget utilisé de manière magistrale. A voir ! Mario Giguère

La VIERGE VIOLENTE aka VIOLENT VIRGIN - Koji Wakamatsu, 1969, Japon    

Incapable de rester tranquille dans son coin, Wakamatsu s'attaque cette fois-ci à un milieu qu'il connaît bien, celui de la pègre. Au travers d'une histoire minimaliste (on est très loin de Kinji Fukasaku) et inévitablement perverse où un homme et une femme, membres d'un même clan, sont humiliés par les leurs au milieu du désert sur ordre de leur chef, notre ancien yakuza s'attaque à tous les niveaux hiérarchiques d'un univers qu'il juge sans avenir. Fort d'une imagerie symboliquement marquante (la fille est ligotée nue à une croix trônant au centre d'un no man's land noir et blanc), le réalisateur dresse un bilan sur les nombreux aspects négatifs que représente l'empire du crime. Ces aspects sont représentés via plusieurs éléments éparpillés autour d'une trame qui est autant un prétexte aux propos du cinéaste qu'à un étalage de perversités typiquement japonaises.

Selon Wakamatsu, le yakuza est orgueilleux et arrogant. Il a souvent l'ambition de jouer au petit chef puis d'éventuellement monter en grade ; ou alors c'est un loser, une petite frappe sans envergure qui restera une petite frappe toute sa vie. Dans le film, l'orgueilleux, c'est notre victime. Un homme accusé de jouer au petit chef justement, un type qui a peut-être eu tort de trop l'ouvrir. Résultat, il a gagné le droit de se faire appeler chef par une poignée de petites frappes imbéciles et de baiser des putes pendant une journée avant de - sans doute - se faire exécuter. Hormis cela, la vie de yakuza implique des sacrifices. Le plus évident de ceux-ci étant celui de la relation amoureuse. Et alors que notre homme est contraint de se taper des putes ivres, c'est sa petite amie qui finie ligotée à la croix telle une martyre subissant les humiliations d'une bande de crétins et la vision de l'homme qu'elle aime s'envoyer en l'air sous la contrainte. Pas franchement heureux, ce dernier aura le temps de rêver quelques instants à celle qu'il aime, ce qui donne lieu à des scènes aux couleurs chatoyantes lors desquelles il va jusqu'à sucer les orteils de la belle crucifiée, s'abreuvant ainsi de son sang coulant d'une blessure mortelle infligée par une balle tirée malencontreusement par lui-même.Et si ce sont les petites gens qui en prennent autant dans la gueule, c'est bien parce que les grosses huiles s'en amusent. Petites frappes ou sbires orgueilleux, tous ne sont finalement que des pantins à la merci d'encravatés plein de pognon que la misère du petit personnel ne cesse de divertir. Guère différent du capitaliste de base, le yakuza est finalement plus intéressé par le profit et le divertissement que par le bien d'autrui, même si autrui fait partie de son clan. Comme toujours chez l'auteur, c'est donc l'autorité qui est attaquée. En ce sens, on est bien loin du respect des codes de l'honneur que l'on peut observer dans les films de yakusas traditionnels... Et chez Wakamatsu, ce genre de comportement fini toujours par être puni d'une manière ou d'une autre...

Il n'est pas toujours aisé de saisir le sens des films de Wakamatsu, et VIERGE VIOLENTE ne déroge pas à la règle, bien au contraire. A tel point que tout le blabla qui précède n'est peut-être que du vent et que je suis passé complètement à côté des propos du film, et que je n'ai notamment pas vraiment saisi le délire de notre homme qui est persuadé d'avoir une queue comme n'importe quel canidé... Un détail absurde et surréaliste qui a probablement son importance mais dont le sens profond m'échappe (est-ce pour dire que la frontière entre l'homme et la bête est infime, s'agit-il d'un symbole phallique de base, est-ce que ça illustre la dévotion du chien à son maître... ?). A côté de ça retrouve bien sûr de nombreux aspects récurrents au cinéma de Wakamatsu : un lieu unique (ici un désert), une petite poignée de protagonistes, une équipe technique réduite à son minimum, des scène érotiques prenant le contre-pied du pinku censé faire grimper l'érectomètre, le tout pour un tournage éclair que l'on devine éreintant pour l'homme et la femme, le premier déambulant nu comme un vert à travers des dunes au profil accidenté, la deuxième suspendue à sa croix dans le plus simple appareil pendant la quasi intégralité du métrage. Le film est malheureusement un peu répétitif et pas toujours entraînant, et la nébulosité de ses propos le rend quelque peu hermétique, mais sa courte durée (environ une heure) permet de ne pas trop en tenir rigueur. Pas du grand Wakamatsu, mais un film clairement intriguant et inévitablement pervers aux images sublimes parfois carrément marquantes. Kerozene

Le VISAGE D'UN AUTRE aka THE FACE OF ANOTHER aka I HAVE A STRANGER'S FACE aka STRANGER FACE aka TANIN NO KAO - Hiroshi Teshigahara, 1966, Japon

M. Okuyama, un homme dont le visage a été brûlé à l'oxygène liquide, bénéficie d'un suivit psychiatrique prodigué par un toubib visionnaire. Profondément perturbé par son accident, Okuyama vit désormais le visage enturbanné, ce qui provoque en lui de nombreux questionnements identitaires. Pire encore, sa femme le repousse malgré des efforts évidents pour l'accepter, mais le handicape de son mari provoque en elle un inévitable blocage. Le toubib propose alors à Okuyama de lui fournir un nouveau visage: un masque en peau synthétique qui lui permettra de se déplacer sans avoir à se dissimuler derrière des rubans blancs. L'expérience est expérimentale et le doc ne demande en échange qu'un rapport régulier des impressions de son patient. Ce dernier accepte et doit appendre à vivre avec une nouvelle identité, le masque en question représentant un autre visage que le sien. Okuyama possède un nouveau visage, et contre toutes attentes, ce n'est pas le visage qui s'adapte à son porteur, mais le porteur qui adapte sa personnalité à son nouveau visage...

Si le thème du film a été exploité à de maintes reprises dans le cinéma fantastique, le film de Teshigahara a pour lui les avantages d'une beauté formelle transcendante ainsi et d'une approche narrative plus proche du pensum philosophique que de la pelloche bisseuse. Intelligentes et pertinentes, les questions posées par l'auteur au sujet de la schizophrénie grandissante de son personnage sont accompagnées d'images plastiquement stylisées orientant son film vers ce qui s'apparente par moment à une oeuvre d'art contemporaine où les protagonistes évoluent dans un cadre épuré rappelant l'univers médical, et quasi surréaliste en même temps comme pour marquer le fait que nous sommes bien dans une oeuvre de science-fiction. Le final, dans lequel Okuyama tente sous sa nouvelle identité de reconquérir sa femme, marque le point d'orgue du récit, balayant d'un revers de main les illusions auparavant concrétisées par un fantasme malsain. En parallèle, le film suit les mésaventures d'une jeune femme défigurée sur la moitié du visage, ce récit s'avère malheureusement être de trop et ralentit passablement l'histoire principale - il est paraît-il parfaitement intégré dans le roman originel d'Abe Kôbô (dont Teshigahara adapta pas moins de cinq romans entre 1962 et 1968). Cela ne nuit en rien à la pertinence de LE VISAGE D'UN AUTRE, qui bien que souffrant de longueurs, est un film esthétiquement envoûtant et diablement entêtant. Kerozene

WARNING FROM SPACE aka Uchûjin Tokyo ni arawaru - Koji Shima, 1956, Japon 

On aperçoit des soucoupes volantes au-dessus de Tokyo ! Bientôt les créatures de l'espace font leur apparition, créant la panique. Il faut dire qu'ils ressemblent à des étoiles de mer avec un gros oeil au centre. Capables de se transformer, leur meilleure agente prend l'apparence d'une chanteuse populaire, comme si prendre la forme de Madonna aujourd'hui lui assurait une discrétion. C'est ainsi qu'elle communique avec les astronomes de Tokyo, venue exprès les avertir qu'un immense astéroïde en feu va détruire la terre dans quelques jours. Il faut donc le faire exploser. Comme Bruce Willis n'est pas encore né, on tire simplement les missiles à distance, mais ils n'ont aucun effet ! Qu'arrivera-t-il ? Les petits enfants vont-ils mourir de chaleur ? La fille du professeur arrivera-t-elle à allumer le désir chez l'assistant de son père ? Les monstres vont-ils devenir aussi gros que sur les photos ?

Publicité frauduleuse, il n'y aura jamais de monstre géant dans ce film, mais une bonne intrigue, aujourd'hui très classique, amenée avec flair et des effets spéciaux réussis pour l'époque. Le film est aussi le premier long métrage de science fiction en couleur du Japon, devançant Rodan. Ces étoiles de mer extraterrestres on le même look que dans un précédent Starman. Un des scientifiques travaille sur un explosif plus puissant que la bombe atomique et est au coeur de l'histoire. Dans un autre motif scénaristique fort connu, il se demande s'il doit créer cet explosif, pour la paix, ou détruire sa formule. Si vous êtes amateurs des films de l'époque vous devriez apprécier ce classique que je n'avais jamais vu pour ma part. Il y a plus d'émotion dans une minute de ce WARNING FROM SPACE que dans tout THE DAY AFTER. Mario Giguère

WET & ROPE aka Shudojo: nure nawa zange - Koyu Ohara,  1979    

Un jeune couple vient de se marier. Elle est vierge, il est heureux. C'est alors que surgit chez eux un gang de voyous qui violent la jeune fille. Dégoûté, le mari la chasse de sa maison. Désespérée, elle tente de se suicider. C'est à ce moment qu'arrive un prêtre qui la convainc de rejoindre les ordres. Ce qu'elle fait. Mais ô surprise, ce couvent réserve bien des perversions: lesbiennes, libertinage, flagellation, orgies (les "clients" de l'orgie offrent de l'argent pour "soutenir" l'église - celui qui paie le plus à droit de se taper la brebis égarée, une fille nue dans un costume de brebis !!)....

Film typique de la Nikkatsu, firme nipponne spécialisée dans l'érotisme et le soft porn, avec sa photographie soignée, suffisamment de moyen pour quelque chose de décent, et des acteurs plus que corrects, celui-ci se démarque par son coté nunsploitation. Et c'est plutôt sympa: nonne en collerette prise en levrette (ça rime !), punition au fouet en position christique, attouchements toujours accompagnés d'un joli chapelet,... on touche à l'irrévérence divine. Vraiment sympa. Kerozene

WILD ZERO - Tetsuro Takeuchi, 2000, Japon

Le monde est le témoin d'une série d'événements étranges: depuis qu'un météore s'est écrasé sur le sol japonais, des zombies arpentent le territoire à la recherche de chair humaine. De plus, des extraterrestres, sans doute responsables du météorite précité, envahissent le ciel avec leurs soucoupes rétros.

C'est au milieu de tout ce fatras qu'Ace, rocker loser propulsé sur une pétrolette ridicule, rencontre Tobio, jeune fille au look androgyne cachant un secret que seul l'esprit lock'n loll propagé par Guitar Wolf saura tolérer.

Soyons honnête, WILD ZERO n'est pas un film intéressant au niveau de son histoire, ni au niveau de sa mise en scène qui s'avère souvent mollassonne. Si le film mérite d'être vu, c'est pour son esprit totalement anarchiste, son fourmillement d'idées absurdes et géniales et sa galerie de personnages débiles. S'il va de soi que le film est construit comme une sorte de vitrine pour le groupe de garage rock Guitar Wolf et leur attitude de rockers caricaturaux se recoiffant la banane entre deux gunfight, le reste du casting mérite un sérieux coup de projecteur: entre le tenancier sadique d'une boîte de nuit au look d'écolier prépubère, la jeune tête brûlée obsédée par les armes à feu qui s'éclate en dégommant du zombie, le couple formé par un petit maigre et une petite grosse, sans oublier Ace en groupie de Guitar Wolf et Tobio avec ses oreilles décollées, il n'y a pas de quoi faire la fine bouche.

Humour à tous les étages, le film fait preuve d'un second degré parfaitement assumé et on sent l'influence du groupe et son admiration pour la SF rétro et l'horreur sanglante. Car en matière de gore, le film ne manque pas; on pourra regretter les nombreuses explosions de tête en CGI, mais au final ça offre un aspect kitsch qui ne fait pas forcément tache dans le paysage, et ce n'est pas le final, plus lock'n loll que jamais, qui me contredira.

Pour avoir vu le film dans une salle de concert avant que Guitar Wolf ne monte sur scène, puis pour l'avoir revu en DVD, force est d'admettre que l'ambiance festive arrosée de bière s'avère plus bénéfique au film que l'ambiance canapé-pèpère-doigts-de-pieds-en-éventail. Mais au final, malgré les nombreuses maladresses, et le jeu très approximatif de nos rockers fous, un seul mot vient à l'esprit : LOCK'N LOOOOOOOOL !!!! Kerozene

The WORLD SINKS EXCEPT JAPAN aka Nihon igai zenbu chinbotsu - Minoru Kawasaki avec Kenji Kohashi, Shuuji Kashiwabara, Blake Crawford, 2006, Japon, 98m

Ca débute par les États Unis qui coulent avec un savant fou qui explique que tous les pays excepté le Japon risquent d'y passer. Afflux massif d'immigrants, dont les dirigeants de tous les pays, car, oui, tous les continents coulent ! L'afflux de plus de 400 millions d'immigrants ne se fait pas sans heurts et la noeud du film est l'adaptation, ou le manque d'adaptation, des différentes nationalités. Ajoutez le manque de viande et de tofu, car le Japon est un grand importateur, le chômage, les acteurs vedettes, tel Jerry Cruising, qui se retrouvent rapidement sans le sou et qui font le trottoir et finalement la brigade anti-immigrants, le GAP, qui déporte les étrangers qui n'arrivent pas a s'adapter. Bref c'est le bordel et ca va empirer.

Minoru Kawasaki, réalisateur de CALAMARI WRESTLER et KOALA EXECUTIVE, n'a pas perdu de temps pour parodier le blockbuster nippon SINKING OF JAPAN. S'il frappe parfois la cible, spécialement avec ce savant fou qui sort des explications alambiquées, portnawak, et qui s'évanouit quand on lui demande quand précisément tout va se passer, il traîne en logeur un scénario anecdotique qui n'est pas toujours franchement drôle. On sauve le tout par une fin inattendu au vu du titre, mais on plombe le film avec un moment pacifico-rose-bonbon qui détonne. Bref, ca semble un projet monté trop rapidement, parsemé de bonnes idées, certes, mais très inégale. Les effets spéciaux sont souvent parodiques et ce n'.est pas de ce cité qu'on peut se reprendre. Mario Giguère

X-CROSS aka XX (ekusu kurosu): makyô densetsu -Kenta Fukasaku, 2007, Japon, 90m

Shiyori et Aiko vont passer les vacances dans un village à l'apparence paisible. Ce qu'ils ne savent pas est que le village compte pour habitants uniquement des fanatiques voués à un culte. Ceux-ci coupent les jambes de leur femmes et sacrifient les voyageuses égarées afin de se sauver de calamités. De plus, comme si ce n'était pas assez, une jeune femme trompée, qu'Aiko avait sorti avec l'amoureux qui l'avait ensuite jetée là, vient dans le village avec d'énormes ciseaux pour la tuer par esprit de vengeance.

Après un excellent début avec fanatiques, bourreaux et un décors brumeux avec des personnes crucifiées, le film s'essouffle rapidement. Les fanatiques, terrifiant du début, se révèlent comme étant des incapables et s'avèrent ridicules. Tout cela au détriment de ce film qui mélange les éléments de comédie et de terreur et d'une trame narrative qui multiplie les actions parallèles. Il y a aussi abus d'effets cgi qui déconcentre. Qu'est-ce qui sauve le film du désastre ? La présence de cette vengeresse déterminée et armée de ciseaux telle une Freddy Krueger ou un Edward Scissorhands. Toutes les scènes avec elle sont spectaculaires et restent en mémoire. D'ailleurs, il y a un excellent combat ciseaux contre tronçonneuse. Ce film-ci est à recommander pour 1 seul visionnnement pas plus. Black Knight

YAJI AND KITA: THE MIDNIGHT PILGRIMS - Kankurô Kudô, 2005, Japon

[SPOILER] La première réalisation de Kankurô Kudô (plus connu sous le nom de Kudokan), scénariste de ZEBRAMAN et accessoirement l'un des artistes pluridisciplinaires populaires les plus en vue au Japon à l'heure actuelle, est sans conteste l'un des films les plus déroutants de ces dernières années à provenir de l'archipel. Et ce n'est pas peu dire. A l'origine, Yaji & Kita sont les personnages d'un classique de la littérature nipponne du début du XIXème siècle. Ces deux samouraïs en pèlerinage vers le temple d'Ise ont connus plusieurs adaptations cinématographiques dont la plus ancienne répertoriée sur l'imdb, YAJI-KITA JIGOKU GOKURAKU, daterait de 1927. Entre temps, le duo a apparu en 1958 (YAJI AND KITA ON THE ROAD) et en 1960 (SAMOURAI VAGABOND) - il s'agit là encore des titres répertoriés sur imdb, il y en a peut-être d'autres. En 1997, l'auteur de manga Kotobuki Shiriagari publie Yajikita in Deep. C'est cette bande dessinée totalement déglinguée que Kudokan adapte sur grand écran, bénéficiant d'une carte blanche de la part de ses producteurs.

Le film raconte l'histoire de deux samouraïs homosexuels de l'ère Edo. Yaji quitte sa femme pour Kita qui lui-même est un accro à toutes les drogues. Suite à la découverte d'un flyer ventant les mérites du temple Ise, les deux amants décident de partir en pèlerinage vers cet Eden fantasmé. Commence alors un trip psychédélique de deux heures mêlant comédie musicale (Yaji et Kita font du hip hop, un travelo singe le Frank-n-Futer du ROCKY HORROR devant le Mont Fuji, Yaji et Kita font un tube digne de boulevard des slows, etc....), road movie (Yaji & Kita chevauchent la moto de Peter Fonda dans EASY RIDER avec des poignées roses), comédie (les blagues fusent sans cesse du début à la fin), satire (de nombreux aspect de la société japonaise sont passés au crible) et drug movies (trips visuels extrêmement gravos du début à la fin). A tel point que le film devrait facilement se retrouver catalogué aux côtés des films les plus psychés de l'histoire, de CIAO MANHATTAN à SKIDOO. Mais en plus de cela, on ne peut que constater le potentiel de Kudokan. Si le film pêche de par sa longueur à certains instants (notamment lors de la découverte des rives du Styx et l'action "champignonnière" parallèle), il n'en demeure pas moins une excellente première oeuvre qui n'hésite pas à écraser les règles à grand renfort de décors superbes, de figuration conséquente, d'effets spéciaux et de maquillages souvent très réussis et d'une bande son souvent punk qui fout une patate d'enfer. Car YAJI AND KITA ne respecte aucune convention, bifurque là où on ne l'attend pas, fait rire au moment le plus inopportun et parvient à toucher le spectateur le plus blasé. C'est drôle, débile, surprenant, totalement barré, parfois incompréhensible et finalement très, très agréable à regarder mais c'est finalement une histoire d'amour (gay) à la forme singulièrement déroutante - en particulier pour les occidentaux, mais dont les fondements sont universels. Une expérience. Kerozene

site officiel: yajikita.com

YELLOW DRAGON - Tsutomu Kashima, 2003, Japon 

Yasuaki Kurata, gloire du cinéma d'action asiatique des 70s et 80s ("Sister Streetfighter 2 & 3", "Mad Mission 2" et plein d'autres trucs à base de ninjas, de kung-fu et de Sonny Chiba), écrit, produit et interprète le personnage principal de ce super méga nawak "Yellow Dragon". Le Dragon Jaune est une drogue qui a pour effet de décupler la force du celui qui l'ingurgite au point de le rendre plus fort qu'un mec capable d'exploser à mains nues cinq énormes cubes de glace empilés les uns sur les autres (démonstration à l'appui). Mais l'ingestion du produit n'est pas sans danger puisqu'il a la fâcheuse manie de détruire les cellules rouges de son hôte. La solution à ce problème qui transforme le sang en eau (les victimes "pisse" effectivement de l'eau par les plaies à la place du sang) pourrait se trouver dans les veines d'une jeune orpheline rebelle dont les grands-parents auraient été exposés aux radiations de la bombe d'Hiroshima....

Tout de suite, on sent le script débordant de délicatesse et de poésie. Chose immédiatement confirmée par la scène d'ouverture pour le moins percutante où deux hommes s'affrontent brutalement lors d'un combat câblé se terminant par une décapitation à coup de pied! Le ton est donné: dans "Yellow Dragon", on ne fait pas dans la dentelle: ça bastonne méchamment dans tous les coins de l'écran sans vraiment tenir compte des bases physiques élémentaires, et pour le reste, on fait comme on peut - c'est à dire pas très bien. Le scénario prend en effet l'eau de partout, déborde d'incohérences à se frapper la tête contre le mur, les dialogues sont d'une bêtise renversante et le développement des personnages tend presque vers l'outrage à spectateur. Pour un peu, on pourrait croire à un retour de Godfrey Ho derrière la caméra, mais la photo scope, une certaine débrouillardise compte tenu du budget visiblement pas très généreux et l'extrêmement efficace chorégraphie des combats d'ailleurs parfaitement lisibles (et signés Philip Kwok, qui a œuvré sur "Story of Ricky", "Hard Boiled" et... "Tomorrow Never Dies"... haha, qui pensait pouvoir lier le prison-flick ultra gore "Story of Ricky et 007 aussi facilement?) viennent sans peine flinguer cette hypothèse. Alors, "Yellow Dragon" est-il un film à conseiller? Pas vraiment. Mais pour qui est prêt à encaisser un niveau de connerie assez puissant, le spectacle au charme très Z vaut quand même le coup.

PS: le DVD français propose une image tout simplement à vomir, ce qui est parfaitement déplorable. Kerozene

YOKAI MONSTERS 100 monsters aka Yokai hyaku monogatari - Kimiyoshi Yasuda, 1968, Japon

Au Japon médiéval, un riche propriétaire vraiment vilain se prépare à détruire tout un quartier d'un petit village pour y construire une maison close. Comme tout cela s'est fait par une ruse pas jojo, les villageois sont en furie. Un samouraï sans maître, un ronin, essaie tant bien que mal de défendre les villageois lorsque les fantômes Yokai sont réveillés à la suite de la cérémonie des cent histoires.

Drame sur fond de propriétaire terrien mesquin et injustice profonde, ce sujet tant de fois utilisé en Asie, particulièrement, est saupoudré de fantômes pour notre plus grand plaisir. Il faut dire que les monstres ne se manifestent que bien tard, au contraire du film SPOOK WARFARE. Il s'agit en fait du premier film, sorti en second probablement parce que les 100 monstres sont beaucoup plus présents dans les autres épisodes, car il y a un troisième dvd qui s'annonce. Comme dans bien des films familiaux asiatiques, les vilains sont vraiment sadiques et l'intrigue dramatique et sombre comparée à nos récits Disneyens fleur bleue. Mario Giguère

ZERAM  et  ZERAM 2

En commençant ce film je me suis dit ca va être bon, on ne pouvais pas demander meilleur début , sanglant, violent...mais après.....Bof, ce que je n'ai pas aimé c'est que ca se passe dans un endroit isolé ou il  n'y a pas un chat, pis tout le long du film on voit les 3 même personnages, j'aurais aimé que la créature (un mélange  de Alien & Prédateur) débarque en ville, et qu'elle sème la pagaille, détruise quelques bâtiments, zigouille une couple d'humains mais non rien de ca.. Décevant, je me demande le 2 ressemble a quoi. ? ? Rana

Un de mes films japonais de monstres préférés, moi j'aime bien le huis clos mais surtout le Zeram qui se transforme sans bon sang à la fin. La suite est semblable, un autre huis clos, les mêmes personnages, quelques autres monstres pour épater la galerie, c'est tout. Il y a aussi un dessin animé " IRIA:ZERAM THE  ANIMATION " qui explore les origines de Zeram et d'Iria la chasseur de prime, sympathique ! Mario Giguère

ZERO WOMAN aka Zero Woman: Keishichô 0-ka no onna, Koji Enokido, 1995    

Suite au succès de NIKITA en Asie. Plusieurs copies carbones de Nikita ont été produits au pays du soleil levant. Ce ZERO WOMAN, se démarque légèrement du lot. Ce film mets en scène Misayo Haruki (une playmate fort populaire au Japon parait-il) dans le rôle d'une policière qui est chargé de retrouver une valise volée qui contient des documents d'une valeur de 10 millions. Le film semble être réalisé en vidéo haute définition et étonnamment la photographie est particulièrement bien. Il y a beaucoup de scènes de flingage et quelques scènes assez gore (un homme se fait couper le bras et le membre reste attaché à la valise par une paire de menotte). La réussite du film demeure l'exploitation de la superbe plastique de l'actrice principale qui s'y dévoile abondamment (scène de douche, scène de viol par un boucher graisseux, etc). Ici, les vilains sont vraiment vilains et les otages sont non seulement battus mais aussi violées. Selon le trailer d'avant le film, ce ZERO WOMAN serait l'une des vidéocassettes les plus vendus au Japon, bref, les p'tits Japonais non pas entièrement tord de mettre leur fric là dessus. Ce film constitue un bon p'tit thriller érotique de fin d'après-midi. Pas mal. Black Knight

ZIPANG aka Jipangu - Kaizo Hayashi, 1992

Sur imdb, le film est comparé à la série Wild Wild West, et je dois dire que ce n'est pas faux.

Nous sommes au Japon. Un hors la loi appelé Jigoku, accompagné de ses camarades, dont un nain et un éléphant nain en caoutchouc, est recherché de tous depuis que sa tête est mise à pris. Mais c'est un épéiste émérite, il en possède neuf d'épées et toutes ont des particularités bien précises. Yuri, jeune fille téméraire au sale caractère et au célèbre pistolet à deux coups, se met en tête de couper celle de Jigoku. Jigoku et ses comparses, après avoir éliminer des dizaines de chasseurs de prime, partent à la recherche d'un trésor. Mais un vilain ninja rempli de gadgets en tout genre (jumelles photographiques, nunchaku téléguidé, gant multifonction) se trouve être sur les traces du même trésor : une épée d'or permettant l'accès à Zipang, un pays rempli d'or gouverné par un Dieu triste de ne pas savoir ce qu'est l'amour.

Epopée visuellement superbe malgré un évident budget très moyen, ZIPANG réserve son lot de surprise, entre le Dieu malheureux dans son armure géante et le ninja qui se retire du torse une côte contenant des lames, il y a de quoi s'en mettre plein la vue. Le tout n'est certes pas parfait, il y a quelques longueurs, l'humour est parfois assez lourd, les combats peu sanglants et le cadrage de temps en temps approximatif, il n'empêche que ce film possède une atmosphère unique et un univers visuel magique. Une curiosité.

Le réalisateur a écrit l'adaptation live du manga TOKYO THE LAST MEGALOPOLIS et écrit et réalisé celle de CAT'S EYE. En 2001 il était sur la série Power Rangers... comme quoi... Kerozene

ZOMBIE TV - Yoshihiro Nishimura, Maelie Makuno, Naoya Tashiro avec Maki Mizui, Takashi Nishina, Tomoya Maeno, Miyuki Torii, Jiji Bû, 2013, Japon, 77m

ZOMBIE TV est une compilation de courts, entremêlés, tous autour du thème du Zombie. On y verra entre autre Pink Zombie, vedette par laquelle tous les hommes voudraient être mordus, les mésaventures sur plusieurs années d'un homme vierge qui ne rêve que de tâter du sein et de la fesse zombie, un mort vivant qui découvre le secret pour se mettre enfin à courir, les aventures style caméra vérité d'un grand-père zombie qui se promène dans un quartier, Zombie God qui va encourager les vivants à se faire mordre, car ainsi la vie est beaucoup moins compliquée, ou des séances de maquillages de figurants en zombies, allez comprendre. On ne comprend pas toujours l'intérêt de tout mélanger ceci et on ne partagera pas tous ni toujours l'esprit juvénile obsédé sexuel, mais on se dirige tranquillement vers les meilleurs sketchs, qui ont fait tomber mes derrières barrières et dont le mauvais goût est entièrement assumé. Le petit bout ou on voit toutes les sous-espèces de zombies est tordant, tout comme le combat entre un mort vivant et un cannibale. On remarque facilement les allusions sonores à Godzilla, celle passagère à 28 Days Later ou celle longue et rigolote à 2001 l'Odyssée de l'espace.

Nishimura est bien connu pour ses films déjantés à souhait, gore et de mauvais goût comme Tokyo Gore Police, Mutant Girls Squad ou Vampire Girl vs Frankenstein Girl. Il s'est entouré de deux jeunes réalisateurs qui lui semblent prometteurs. C'est court, mais la compilation aurait sans doute souffert de s'étirer. Ce n'est vraiment pas pour tous les goûts, c'est totalement immature et on en sort douteux au point de se demander si on prendra les morts vivants encore au sérieux. Mario Giguère

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