UN POLAR ET UN PEPLUM CHEZ ARTUS
2 nouveaux coffrets digipack Blu Ray + DVD - Un Flic Explosif de Stelvio Massi et un Peplum - Ursus L'Invincible avec Rosalba...                    lire

1929 - 2004

Stelvio Massi, scénariste, cameraman, photographe et réalisatreur, nous a offerts quelques uns des meilleurs films de poliziotteschi !

mise à jour le 24 février 2023

44 Special aka La Legge violenta della squadra anticrimine - Stelvio Massi avec John Saxon, Lee J. Cobb, Renzo Palmer, 1976, Italie, 95m

À Bari, le commissaire Jacovella (John Saxon) cherche par tous les moyens à coincer Ragusa (Lee J. Cobb), un industriel respectable qui se livre néanmoins à des trafics criminels. Un directeur de journal, Maselli (Renzo Palmer) ne rate aucune occasion de critiquer le travail et les méthodes de Jacovella. Au cours d'un hold-up qui tourne mal, l'un des voleurs, un adolescent qui se culpabilise d'avoir tué un flic pendant le braquage, s'échappe avec la voiture du frère de Ragusa. Cette voiture contient des papiers très incriminant pour l'industriel, qui met tous ses tueurs aux trousses de l'adolescent. Celui-ci accepte de se livrer à Maselli pour sauver sa vie. Jacovella tente néanmoins d'intervenir pour avoir enfin les preuves pouvant mener à l'arrestation de Ragusa, ce qui ne fait pas l'affaire de Maselli car il est persuadé que les tueurs de Ragusa surveillent Jacovella sans relâche pour trouver l'adolescent. C'est hélas ce qui se produit et l'adolescent est abattu en pleine rue lors de son rendez-vous avec Maselli. La fiancée de l'adolescent livre néanmoins à Maselli et Jacovella les documents compromettant Ragusa.

Dans les années 70, Stelvio Massi réalisait des films policiers portant sur le même thème: La lutte d'un policier expéditif contre un magnat de la pègre camouflé sous des apparences respectables et honnêtes. Il faut d'ailleurs voir la trilogie des "Marc" avec Franco Gaspari pour le constater, surtout que l'acteur Lee J. Cobb reprend dans "44 special" le même genre de rôle que dans cette série. John Saxon est cette fois le policier de service et il s'en tire sans déshonneur. La mise en scène offre quelques variations susceptibles de retenir l'attention du spectateur. Massi démontre néanmoins qu'il était plus en forme durant cette période que dans les années 80, même si le ton mélancolique, alimenté par la musique de Piero Pintucci et l'atmosphère des extérieurs de Bari, apparaît du déjà-vu dans ce genre de production. C'est donc du travail acceptable voire agréable avec une bonne qualité technique (Massi était autrefois directeur-photo) et quelques scènes d'actions bien troussées sans être trop poussives. Mathieu Lemée

AGENT TRÈS SPÉCIAL 44 aka CALIBRE 44, AGENT TRÈS SPÉCIAL aka BRIGADE ANTI TERRORISTE aka MARK STRIKES AGAIN aka MARK COLPISCE ANCORA - Stelvio Massi, 1976, Italie

Marc (Franco Gasparri), flic undercover infiltré dans le milieu des petits trafiquants de drogue de la capitale italienne, se retrouve impliqué dans une affaire de terrorisme international. Nouvellement intégré au sein de ce groupuscule aux méthodes plutôt violentes, il reçoit l'ordre d'un officier d'Interpol (John Saxon) de remonter la filière afin de mettre à jour l'identité de leur leader...

Voici la troisième et dernière aventure de "Marc le flic" après UN FLIC VOIT ROUGE et MARC LA GACHETTE, toujours sous la direction de Stelvio Massi et toujours sous la plume de Dardano Sacchetti. Franco Gasparri campe un flic à la coupe limite afro qui se sent quelque peu tiraillé entre son désire de mettre à jour la filière terroriste et le prix en vie humaine que cela implique. Mais le dilemme moral n'est que secondaire et le film emprunte très rapidement son rythme de croisière pépère sans vraiment taper dans le lard comme on l'aurait espéré, et ce malgré une séquence d'ouverture sur musique bien groovy et split-screen meurtrier. Pour le reste, on a droit à une poursuite entre une voiture et deux motos, quelques scènes de meurtres sanglantes et la présence de John Steiner en terroriste moustachu mais rien de véritablement percutant pour le genre. Le film prend tout de même soin de dénoncer quelques dérives internes à la police, dérives qui nuiront bien évidemment à notre sympathique héros qui profite tout de même bien de la situation en se levant une ou deux filles, dont la très belle Malisa Longo après une rencontre purement gratuite. si cela nous donne le droit de la voir à poil, on aurait tout de même préféré que Marc prenne le temps de dessouder du méchant de manière plus virulente. Kerozene

BLACK COBRA - Stelvio Massi - 1987 

Un gang de connards en blouson de cuir sur des motos fout son bordel sans raison. Fred Williamson est flic. Mais un flic dur à cuir, qui tire direct, car il aime pas trop la causette inutile. Il est solitaire, balèze, intransigeant, et il va se charger de protéger le seul témoin qui pourrait mener au gang de connards - une belle femme blonde. Bien entendu, ça va chier !

Ersatz spaghetti du COBRA avec Stallone. Quelques fusillades, deux trois dialogues bidons, un peu de sales gueules, et hop, c'est dans la boite, prêt à consommer. Un truc qui se regarde avec le cerveau débranché. Et ça a quand même engendré deux séquelles.... Kerozene

1987 : le réalisateur de polars italiens Stelvio Massi est toujours en activité. Cependant, vu la situation du cinéma populaire de son pays, il a dû planter sa caméra à New York et utiliser, comme vedette principale, un acteur américain populaire de séries B : Fred Williamson.

Le résultat est BLACK COBRA, un polar regardable. Bien sûr, on est loin de la magie dispensée par certains polars des années 70. Le scénario manque d'originalité, et les mouvements de caméra (plus présents que dans beaucoup de films italiens des années 80 au style très téléfilm) sont parfois approximatifs (tressautements, etc.). À l'image, on voit bien qu'on a affaire à un produit plutôt cheap, car BLACK COBRA garde toujours son look de téléfilm...

Très marqué par son époque, ce polar est uniquement mis en musique par une bande sonore de synthétiseurs. À l'époque, ces instruments avaient des limitations évidentes (il faut entendre l'usage du faux sax joué au synthé pour le croire... C'est gênant), et ces bandes sons utilisées pour des raisons économiques ne faisaient guère illusion. Seul le thème principal (qui revient tout au long du film) peut faire sourire, une sorte de musique carrée et new wave.

Fred Williamson fait son petit numéro malgré tout, entouré de quelques figures du bis (Eva RAT MAN Grimaldi, l'ex-bellâtre Vassili Karis et un méchant incarné par un certain Karl Landgren, qui ressemble à une version satanique de Chris Isaak).

Pour apprécier BLACK COBRA, il ne faut pas se montrer trop exigeant, ni vouloir de l'originalité à tout prix : on serait déçu. Vaut mieux partir avec des espoirs pas trop élevés. Il faut se contenter de quelques petites bagarres pas méchantes, de quelques punch-lines de Williamson...

Croyez-le ou non, ce film eut trois suites (BLACK COBRA 2, 3 et 4), dont le dernier volet fut réalisé par Umberto Lenzi ! On peut supposer qu'elles sont dans le même style, films plus ou moins jetables à visionner sans conséquences.

Le reste de la carrière récente de Massi m'est à peu près inconnu, à l'exception du catastrophique giallo BLACK ANGEL (1987), un ratage total, lamentable et assez triste en définitive.

J'ai pu visionner ce film sur un DVD budget édité par Quality Special Products, une firme québécoise (!) qui se spécialise dans l'édition de films italiens en DVD à rabais. Ils ont notamment publié MR SCARFACE, FLIC EN JEANS, un Sonny Chiba, etc. La qualité d'image est très ordinaire : leur "master" est une VHS, et on voit parfois des lignes d'usure dans l'écran. Les couleurs (surtout le rouge) débordent de leur cadre...

Le DVD contient en plus un "trivia quiz" sur le film, des questions du genre : Quel est l'animal de Fred Williamson a) un chat b) un singe c) un chien...

Hum...  Howard Vernon

CASSE-GUEULE aka Poliziotto Sprint aka Convoy Busters aka Highway Racer - Stelvio Massi 1977, Italie, 1h32.

Faisant partie d'une brigade antigang motorisée, Palma (Maurizio Merli) est un chauffeur impétueux et impulsif plein de bonne volonté. Il rêve de devenir une vedette et de coincer tous les caïds, mais ses idéaux et son manque de discipline le conduiront à tuer malgré lui son coéquipier dans un accident, lors d'une poursuite. Il remettra dès lors tout en question.

Merli, sans moustache, est en grande forme, comme chaque fois qu'il fait équipe avec Stelvio Massi. Bien que la jaquette distribuée au Québec essaie de nous présenter le film comme un festival de la rigolade, le ton en est très sérieux, ce qui est une surprise plutôt plaisante. Ça démarre très lentement, mais ça devient vite attachant et l'attente en vaut le coup. Le "côté automobile" du récit est fortement poussé, tellement qu'on dirait Massi en admiration devant ces moteurs rugissants et ces pneus qui laissent des traces en démarrant. La réalisation énervée - je ne vois pas d'autres mots - évite que l'ensemble ne sombre dans un ennui statique, et le budget énorme dont semble disposer le réalisateur lui permet de mettre en image ses moindres fantaisies de cascades. Il réussit particulièrement son travail lors d'une poursuite dans la vieille ville ayant lieu dans des escaliers (!!). La musique de Stelvio Cipriani a ses hauts et ses bas - on l'a déjà connu en meilleure forme - mais reste quand même supérieure à la moyenne, tout comme le film lui-même. Orloff

IL COMMISSARIO DI FERRO aka The Iron Superintendent - Stelvio Massi avec Maurizio Merli, Janet Agren, Ettore Manni et Mariangela Giordano, 1978, Italie

La fille d'un milliardaire se fait kidnappée et les truands demandent une forte rançon. Le commissaire Maura Mariani (Maurizio Merli) orchestre un plan et parvient à retrouver la jeune femme. Mais 3 des brigands prennent la fuite. Le lendemain, alors que le commissaire enquête pour les retrouver... Un forcené prend en otage le commissariat de police et demande de voir Mariani sur le champ afin de le tuer. En même moment, le fils et l'ex-femme du commissaire font irruption dans le commissariat et le forcené prend l'enfant en otage et s'enfuit. Le commissaire aux méthodes rudes parviendra t'il à le retrouver ?

Il s'agit d'un Poliziotteschi qui est pour moi assez mineur et cela en raison d'un scénario assez abracadabrant... Ou peut être trop orignal. C'est selon... Ce qui est étrange avec le scénario est que l'intrigue principale est résolue après 20 minutes et que par la suite nous nous retrouvons avec une longue prise d'otage d'un commissariat par un seul homme et par la suite, l'intrigue se ressert autours d'un 2e kidnapping. Et celui-là concerne le fils du commissaire. Et pourtant le scénariste n'est pas un débutant pour avoir fait une structure aussi étrange. Il s'agit de Roberto Gianviti, auteur de plus d'une centaine de scénarios. Dont des Hercules et plusieurs Fulci. Ceci étant dit, on ne s'ennui pas, l'action est très rapide et pendant de très long moment, la trame se déroule presque en temps réel. Autre Maurizio Merli (tout à fait correct dans son rôle habituel d'inspecteur rebelle), le casting est bien servi par plusieurs figures connus du cinéma italien de genre et cela fait bien plaisir: Janet Agren (CITY OF THE LIVING-DEAD et EATEN ALIVE BY THE CANNIBALS !) et notamment Mariangela Giordano (BURIAL GROUND, PATRICK STILL LIVES, MALABIMBA et GIALLO IN VENEZIA). La trame sonore de Coriolano Gori est vraiment plaisante et particulièrement le main title, vraiment mémorable. Du coté réalisation Stevio Massi s'y donne à coeur joie avec notamment quelques ralenties dont celui d'une fenêtre brisée du plus bel effet. Bref, il s'agit pour moi d'une oeuvre mineur à très petit budget au scénario assez décousu qui tourne pas mal les coins ronds. Peut être cela vous plaira t'il ? Black Knight

Un FLIC EXPLOSIF aka Convoy Busters aka Un Poliziotto Scomodo - Stelvio Massi avec Maurizio Merli, Olga Karlatod, Massimo Serato, Mimmo Palmara, 1978, Italie, 100m

Un polar italien mettant en vedette Maurizio Merli. Merli nous a habitués à ses rôles de policier violent pour qui un interrogatoire se déroule de la manière suivante :

1) Ne pas lire ses droits à l'accusé 

2) Le frapper jusqu'à ce qu'il avoue 

Ici, dans le rôle du Commissaire Olmi, il ne change guère ses recettes. Encore un policier qui se heurte à la corruption et aux privilèges dont jouissent certaines crapules riches grâce à leurs appuis " en haut lieu ". C'est le cas de ce douanier responsable d'un trafic de diamants : le type a tellement de contacts qu'Olmi n'arrive pas l'épingler.

Ça, c'est l'une des deux missions auxquelles Olmi est confronté. La seconde tourne autour d'un trafic d'armes organisé en province, loin de Rome où il officie habituellement.

Il s'agit d'un polar au-dessus de la moyenne, qui n'atteint pas le statut de chef-d'œuvre ou de film marquant du genre. On y retrouve plusieurs ingrédients habituels du style, notamment la musique de Stelvio Cipriani. Ce dernier recycle ici plusieurs pièces (composées par lui et interprétées par Goblin) qui avaient servi dans le giallo THE BLOODSTAINED SHADOW (SOLAMENTE NERO). À cause de cette illustration sonore inusitée, le film prend parfois une tonalité onirique un peu surprenante, rehaussée par des plans parfois étonnants ou (à une reprise) une utilisation efficace du ralenti, cette arme à deux tranchants.

Si les scènes d'action n'abondent peut-être pas autant que dans certains modèles du genre, l'intrigue tient suffisamment la route pour garder l'intérêt du spectateur.

Les fans devraient donc apprécier ce FLIC EXPLOSIF. Évidemment, la VF éditée au Québec en 1984 a un peu vieilli : pan & scan, couleurs délavées, bobines usées... Tout cela contribue quand même à donner un certain charme de ciné-parc (drive-in) à l'ensemble. Howard Vernon

  À Rome, le commissaire Olmi a la main lourde, le pistolet léger et un sens de la justice aiguisé. Après le meurtre sordide d'une jeune femme, Il remonte jusqu'à un trafic de diamants. La tête du réseau étant protégée par une partie de ses supérieurs, Olmi, ulcéré, demande à être muté aussi loin que possible. Il se pointe dans une petite ville balnéaire ou tout le personnel se la coule douce, remise son pistolet dans un tiroir et rencontre la belle Anna. Tout va pour le mieux lorsque, de passage sur les quais, un détail va l'amener vers ce qui cloche au port.

Voici un polar italien avec Maurizio Merli, qui sera surnommé le commissaire de fer, pour ses nombreux rôles de justiciers sans peur et sans rectitude politique. Le genre a connu ses heures de gloire, mais la présence de Merli, le scénario en deux temps astucieux et la réalisation magnifique de Massi en font un succès. Il est entouré d'acteurs de soutien bien connus. On note évidemment la séduisante Olga Karlatos, mémorable dans Zombi de Lucio Fulci, Massimo Sarato détestable en criminel qui ne paie pas ses crimes ou le grand Mimmo Palmara, homme fort, vedette d'innombrables péplums. Le fils de Massi racontera en entrevue l'étonnant mouvement de grue qui lui permet de suivre le couple central qui monte dans une tour près du port, un moment mémorable. Les cascades abondent, en voiture, en hélicoptère ou en bateau. Sans oublier de souligner la musique toujours excellente de Stelvio Cipriani qui, outre Massi, a travaillé avec Mario Bava. On ne s'ennuie pas une minute et le final est intense. On en redemande.

Le Coffret digipack Blu Ray + DVD d'Artus Films offre en suppléments la présentation du film par le toujours enthousiaste Curd Ridel. Il nous gâte en changeant de décor régulièrement, nous montrant de belles pièces de collection du cinéma populaire. On a droit à un long entretien avec Danilo Massi, fils du défunt réalisateur, généreux, qui était sur le plateau et a écrit le synopsis du film. On ajoute un diaporama d'affiches et photos, sans oublier la bande annonce originale. Audio Français et Italien, sous-titre français en option. DVD - PAL - Zone 2 / BD - Zone B. Mario Giguère

The LAST ROUND aka Il Conto è Chiuso - Stelvio Massi avec Luc Merenda, Carlos Monzon, Giampiero Albertini, Mario Brega, Susanna Gimenez, Mariangela Giordano, Luisa Pesce, Luisa Maneri, Leonora Fani, Nello Pazzafini, Giovanni Cianfriglia, 1976. Italie. 95m

Un vagabond, Marco Russo, arrive dans une petite ville et aperçoit des travailleurs maltraités par les hommes de main de leur employeur. Il intervient et donne une bonne raclée aux hommes de main. Son manège attire l'attention du patron, un certain Rico Manzetti, qui est également le chef d'une famille de gangsters. Rico décide d'engager Marco dans sa bande et le met à l'épreuve lors du meurtre d'un juge. Marco gagne la confiance de Rico après cette opération mais en réalité, Marco mange à deux rateliers en s'offrant au rival des Manzettis, la famille Belmondo. Marco contribue secrètement à empêcher la réconciliation des deux familles criminelles et provoque même des affrontements entre elles pour qu'elles s'entretuent. Rico Manzetti découvre toutefois le manège de Marco après que celui-ci ait arrangé la fuite de ses deux maîtresses. Battu à mort, Marco parvient à se réfugier chez ses seuls amis, une jeune fille aveugle et son père démuni afin de préparer sa vengeance contre Rico avec qui il a un vieux compte à régler.

Décidément, le roman "Moisson Rouge" de Dashiell Hammett continue d'inspirer les réalisateurs. Après "YOJIMBO" et "A FISTFUL OF DOLLARS", voici maintenant "THE LAST ROUND" situé dans un contexte moderne. Comme le héros est cette fois incarné par un ancien boxeur argentin, les auteurs ont eu l'idée d'exploiter ses talents de pugiliste. C'est là où ce poliziotteschi a su se démarquer des autres puisque le personnage principal se sert autant de sa ruse que de ses poings pour triompher des gangsters plutôt que des armes à feu et des pistolets. L'intrigue est évidemment connu du public à l'avance étant donné ses sources d'inspiration évidentes, à l'exception de la conclusion qui renvoie directement à celle de "ONCE UPON A TIME IN THE WEST" avec des relents de "SHANE". Le sachant, le réalisateur Stelvio Massi a décidé de filmer le tout avec des cadrages et des angles particuliers et d'amplifier les effets sonores, soulignant ainsi les inégalités sociales entre la classe ouvrière pauvre et la bureaucratie corrompue tout en donnant au film un cachet de film noir approprié au récit. Le ton mélancolique de la musique de Luis Bacalov vient d'ailleurs renforcer cet argument, ce qui fait de "THE LAST ROUND" un métrage fort intéressant à défaut d'être original. Sans être un grand interprète, Carlos Monzon possède la présence physique nécessaire face à un Luc Mérenda à la fois élégant et diabolique. Une belle découverte. Mathieu Lemée

MARC LA GACHETTE aka Mark il Poliziotto Spara per Primo aka Blood, Sweat and Fear - Stelvio Massi & Alfonso Brescia, Italie, 1975, 1h39.

L’inspecteur Terzi, un bon bougre de la police de Gènes, que son saint-bernard et ses fripes de hippie ne quittent jamais, est assigné à deux histoires sordides; le kidnapping d’un industriel et l’assassinat d’une mariée. Les cadavres s’empilent comme à la foire et les deux enquêtes semblent suivrent un tracé parallèle... Terzi découvrira, à travers quelques fusillades bien senties et une poursuite en bagnole plutôt spectaculaire, que les apparences sont trompeuses et que derrière chaque criminel s’en cache un plus gros.

Stelvio Massi donne dans le polar spectaculaire, c’est connu. Il ne se trahit pas et démarre ici son récit sur les chapeaux de roue, avec une poursuite automobile dans les rues de Gènes qui ont dû occasionner quelques attaques cardiaques aux passants non avertis. Franco Gasparri est un héros respectable, mi-voyou, mi-homme préhistorique, avec sa coupe de cheveux très "Iggy Pop" et ses blue jeans. Lee J. Cobb est comme toujours employé dans un registre patibulaire, ce qui lui sied à merveille avec sa gueule ravagée. Pour une fois dans ce genre de film, aucune histoire d'amour sirupeuse ne vient embrumer le récit et c'est très bien comme ça; toutefois, on n'a donc pas droit aux jolies italiennes auxquelles Massi nous a habitué par le passé. Le film a été co-réalisé par Alfonso Brescia, qui a probablement ajouté un aspect familial à l'ensemble; on n’échappe cependant pas à la violence inhérente à ce genre de productions, merci Stelvio. Il est à noter que le thème du film apparaît sur l'excellente compilation BERETTA '70. Orloff

MAGNUM COPS aka Fatal Charm aka Fearless aka Poliziotto Senza Paura aka Die Zuhälterin - Stelvio Massi, 1977, Italie, 1h33.

Un banquier autrichien fait appel à un détective fauché (Maurizio Merli) afin que ce dernier retrouve sa fille disparue en Italie. Il la localisera, mais une bande de malfaiteurs aura vite fait de la lui faucher sous le nez. En se rendant en Autriche, Merli aura la surprise de se voir ordonner de cesser son enquête. Il tombera toutefois sur une nouvelle piste, qui le mènera tout droit dans les bras de Joan Collins et sur la trace d'un réseau de prostitution de mineures dont les dirigeants n'hésitent devant rien.

Voilà un film mélangeant habilement le drame policier et la comédie iconoclaste italienne réalisé par Stelvio Massi, un vétéran du genre. Dès les premières minutes Massi s'auto réfère en filmant des posters de ses propres films dans l'appartement italien de Merli. Un brin mégalo le bonhomme. On a droit à un Maurizio Merli (MANNAJA, THE CYNIC THE RAT & THE FIST) qui cabotine vêtu d'une paire de salopettes en jeans, ce qui fiche un drôle de coup à son public, habitué de le voir un peu plus sobre. On a aussi droit à une Joan Collins qui fait son apparition à 45 minutes du début du film, et dont les scènes semblent avoir été minutées au compte-gouttes. Elle parvient pourtant, durant ce court laps de temps, à se déshabiller deux fois. Il y a des moments bien cocasses malgré la gravité du propos, et les rares explosions de violence sont bien maîtrisées. Il y a bien la musique de Stelvio Cipriani qui est plus discrète qu'à l'accoutumée, mais son génie doit bien de temps à autres avoir besoin de repos. Le film est plein de clins d'oeil, dont un gros comme le bras à TAXI DRIVER... L'ensemble demeure sympathique et divertissant et ne décevra sans doute personne. Orloff

La MORT AU BOUT DE LA ROUTE aka Speed Driver aka Vértigo en la Pista - Stelvio Massi, 1980, Italie/Espagne/Allemagne, 1h51.

Ruffo (Fabio Testi), un casse-cou qui n'a pas froid aux yeux, relève tous les défis que lui permettent sa moto et gagne un peu d'argent, avec ces exploits sur deux roues, pour faire traiter son frère toxicomane. À la suite d'un pari plutôt risqué, un type louche (Francisco Rabal) lui offre de courir en Formule 1 pour lui. Ruffo déchantera rapidement lorsqu'il découvrira que senòr Rabal se sert de lui comme couverture pour passer de la drogue aux frontières. Il le plaque donc et entre sous contrat pour une journaliste aventurière (Senta Berger) de laquelle il tombe amoureux. Mais le mafieux n'accepte pas qu'on le laisse tomber aussi facilement...

Stelvio Massi a toujours été fasciné par la mécanique et les engins qui font du bruit. Il transforme donc ici cette fascination en investissement. Compagnon de MOTO MASSACRE, aussi de Massi, LA MORT AU BOUT DE LA ROUTE hésite donc entre l'action et le drame alors que les personnages essaient de se dépêtrer d'un scénario un peu confus qui part dans toutes les directions. Le réalisateur incite sur des détails qu'il oublie ensuite. Plusieurs personnages secondaires sont développés soigneusement et puis disparaissent du récit. On met beaucoup d'emphase sur le personnage de Testi - bien sûr - et ça ne sert qu'à souligner son manque de profondeur. Senta Berger est bien jolie mais elle vieillit... Les scènes de course à moto sont admirablement filmées, mais dès qu'on tombe sur un circuit de Formule 1, avec des voitures, ça se gâte : Massi utilise des images d'archives d'accidents véritables qu'il insère dans un montage déjà approximatif, ce qui a pour résultat de confondre encore davantage le spectateur de bonne volonté qui peine à suivre. Le film est plein de bonnes intentions et se laisse regarder, mais ses erreurs et sa durée sont impardonnables. On a même droit à un score plutôt moyen de Stelvio Cipriani qui va jusqu'à repomper le thème de BLOODSTAINED SHADOW ! J'hésite. Orloff

MOTO MASSACRE aka SPEED CROSS aka ROLLER CROSS aka C'ERA UNA VOLTA LA LEGGE - Stelvio Massi, 1979, Italie   

Paolo (Fabio Testi) et Nicola (Vittorio Mezzogiorno) sont flics et pilotes de motocross. Ils se rendent en Allemagne pour une prestigieuse compétition, mais les bruits courent que celle-ci cache une grosse magouille financière et qu'elle est méchamment truquée. Les soupçons pèsent sur les organisateurs depuis une année, après que la compétition précédente ait fait trois morts... Paolo va vite se rendre compte que les choses ne tournent effectivement pas rond et tente alors d'empêcher son ami de participer.

Étrange film. Le scénario décousu semble être un prétexte à mettre en scène une course de motos où les coureurs s'envoient mutuellement dans le décor. Les motos volent dans les airs, les chutes sont nombreuses (orchestrées par Rémy julienne), les pilotes se font écraser, propulser contre des arbres ou encore brûler vifs (de nombreux mannequins sont disloqués pour l'occasion). Mais avant l'impressionnante hécatombe finale, tout est bancale. Le personnage de Paolo est une tête brûlée de la moto, il picole au volant et pique la fille que son pote convoite. Quant à Nicola, il s'agit d'un gentil naïf un peu niais qui se fait passer à tabac sans comprendre pourquoi... Mais rien de tout cela ne sert finalement le film. Massi n'est intéressé que par assouvir une sorte de fantasme digne d'un empereur romain où les pilotes de motocross se vouent une lutte sanglante tels des gladiateurs modernes. Kerozene

SQUADRA VOLANTE aka Emergency Squad - Stelvio Massi avec Tomas Milian, Gastone Moschin, Ray Lovelock, Mario Carotenuto, Stefania Casini, Guido Leontini, Ilaria Guerrini, Marcello Venditti 1974, Italie, 95m

À la suite d'un cambriolage de banque où un policier a été tué à Milan, un agent d'Interpol, l'inspecteur Ravelli, découvre que les douilles trouvées sur les lieux du vol viennent de la même arme qui a servi à tuer sa femme il y a cinq ans au cours d'un autre cambriolage similaire. Ravelli comprend alors que le gangster surnommé "le Marseillais" est de retour au pays et le policier a bien l'intention de le retrouver pour l'abattre et assouvir sa vengeance avant qu'il ne quitte à nouveau le pays. Pour déjouer les barrages de police et atteindre un petit port isolé où il compte fuir par bateau, "le Marseillais" a prévu avec ses complices de se déguiser en prêtre. Le stratagème est toutefois découvert et les bandits sont obligés de prendre en otage une famille isolé à la campagne. Ayant déjà perdu quelques hommes, "le Marseillais" compte toutefois trahir ses autres complices afin de fuir au port seul avec sa maîtresse. Mais Ravelli veille au grain et il n'entend pas laisser s'échapper le meurtrier de son épouse.

Ce premier "poliziotteschi" officiel de Stelvio Massi en tant que réalisateur répond assez bien à la demande du public en utilisant à bon escient les principaux codes du genre. Action, poursuites, fusillades, soif de vengeance du héros sont au menu et la réalisation dynamique et fluide sait comment brasser ces ingrédients avec rythme et précision. En revanche, le scénario n'est pas neuf en plus de contenir bien peu de surprises. On sent le souci des auteurs de vouloir respecter les recettes qui ont fait leurs preuves plutôt que de les renouveler pour leur donner un second souffle. Il n'empêche que le tout est mené avec une assurance certaine sur le plan technique, tant dans la photographie que dans le montage, de quoi faire du film un divertissement plus que correct. Et en prime, nous avons droit à une trame sonore de qualité signée Stelvio Cipriani qui mériterait de figurer sur CD. Des personnages unidimensionnels sont incarnés à l'écran par de bons comédiens de valeur. Tomas Milian livre d'ailleurs une performance plus retenue que d'habitude dans le rôle du flic vengeur. Mathieu Lemée

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