1890 - 1937 

L'Écrivain de l'horreur innommable a inspiré plusieurs cinéastes, par ordre chronologique.

mise à jour le 3 décembre

The HAUNTED PALACE - Roger Corman avec Vincent Price, Debra Paget, Lon Chaney, 1963, États Unis d'après The Case of Charles Dexter Ward

En 1765, les habitants d'Arkham arrêtent les activités diaboliques de Joseph Curwen, qui envoûte les villageoises pour les accoupler à des créatures innommables. Brûlé vif, il aura le temps de maudire tous les habitants. Cent ans plus tard, son descendant, Charles Dexter Ward, arrive pour prendre possession du château, ignorant les ragots sur son ancêtre, mais celui-ci prend possession de son esprit, au grand malheur de sa femme et des habitants.

Basé sur le roman de H.P.Lovecraft et un poème de Poe, l'ambiance du film est particulièrement réussie. Price s'en donne à coeur joie dans son double rôle Curwen/Ward. Ma seule crainte était fondée: les créatures indescriptibles du roman ne passent pas l'écran, faute de budget. Sinon, on a droit à une adaptation bien menée et quelques villageois déformés fort bien utilisés. Mario Giguère

DIE, MONSTER, DIE! - Daniel Haller, 1965, États Unis d'après The Colour out of Space

Nick Adams joue le petit copain qui vient rejoindre sa bien aimée, Susan Farmer, en Angleterre. Personne dans le petit village ne veut entendre parler de cette famille ! Arrivé sur place, le père, Boris Karloff, le prie de quitter la place tout de suite. Peine perdue, il rencontre sa blonde et parle à sa future belle-mère, qui demeure cachée, à l'abri des regards et qui lui demande de partir avec sa fille dès le lendemain. Il y a des bruits étranges dans cette grande maison, située non loin d'une forêt qui semble calcinée. De questions en questions, notre héros apprendra une bien étrange vérité, s'il ne se fait pas tuer avant...

Le souvenir que m'avait laissé ce film ne s'est pas transformé. Il demeure intéressant mais finalement très décevant. Il y a bien une atmosphère magnifique, des décors superbes, Karloff ( 77 ans à l'époque ) remplit bien son rôle, mais le scénario se conclut mollement, excluant tout fantastique. Il y a bien un bestiaire surréaliste dans la verrière qui est fascinant, mais la scène est courte et le "monstre final " n'est pas près d'entrer dans le panthéon des meilleurs monstres. Tristounet. Mario Giguère

La MALÉDICTION DES WHATELEY aka THE SHUTTERED ROOM aka BLOOD ISLAND aka LE GRENIER HANTE (titre belge) - David Greene, 1966, Angleterre

Susannah Whateley, jeune et jolie new-yorkaise de 21 ans mariée à un homme aisé et plus âgé, est originaire d'une petite île de Nouvelle Angleterre sur laquelle la vie ne ressemble en rien à celle de la ville: les habitants, des paysans pour la plupart, sont incultes et rustres et il n'y a pas l'électricité. La jeune femme n'a presque plus aucun souvenir de sa jeunesse sur cette île qu'elle quitta à l'age de quatre ans, si ce n'est le fait que quelque chose d'indéfinissable la terrorisait. C'est avec son mari qu'elle revient sur son lieu d'origine, dix-sept ans après l'avoir quitté. La demeure familiale est à l'abandon et l'accueil des locaux n'est pas des plus chaleureux. Même la vieille tante Agatha, heureuse de voir que Susannah est en grande forme, ne souhaite pas voir le couple rester sur l'île car une malédiction pèse sur la famille Whateley et la mettrait en danger. Pas superstitieux, son mari décide de rester et part s'installer avec sa femme dans la vieille demeure. L'endroit est poussiéreux et ravive en Susannah d'étranges souvenirs de malaise, de peur. Elle se souvient qu'elle se sentait constamment observée par une présence tapie dans l'ombre. D'ailleurs, même si elle ne le sait pas encore, elle l'est à nouveau; par une créature à l'identité mystérieuse dissimulée dans le grenier...

Adaptation au charme britannique de la nouvelle The Shuttered Room d'H.P. Lovecraft, LA MALEDICTION DES WHATELEY dégage quelque chose d'étrange de par son atmosphère un brin surréaliste, un peu à l'image de THE WICKER MAN - toute proportion gardée bien entendue. Et là où le film surprend le plus, c'est au niveau du traitement de son récit. Si l'intrigue principale tourne autour de la maison des Whateley et la malédiction pesant sur la famille - et donc la créature dans le grenier, David Greene s'intéresse beaucoup au rapport conflictuel du couple new-yorkais face aux jeunes locaux, une bande de trouble-fête menée par un Oliver Reed qui ne pense qu'à posséder Susannah. Ce qui donne droits à des passages inquiétants lors desquelles la blonde jeune fille se fait poursuivre le long de la rive par Oliver Reed (excellent) et ses compagnons sur une musique free-jazz aussi inquiétante qu'obsédante - musique qui est d'ailleurs pour beaucoup dans la réussite de la mise en place de l'atmosphère décalée du film. Plus tard, ce sera à son mari de se faire passer à tabac par le gang. On dirait la trame de base des CHIENS DE PAILLE de Sam Peckinpah... On est au final bien sûr très loin du film de Peckinpah et le film réintègre son orientation lovecraftienne pour lever le voile sur cette fameuse malédiction lors d'un final très convenu. Dommage donc que cela se termine sur une note aussi terne, mais une fois le film terminé on retient avant tout son ambiance étrange, sa mise en scène sobre aux dialogues rares et sa musique décalée. Kerozene

La MAISON ENSORCELEE aka CURSE OF THE CRIMSON ALTAR - Vernon Sewell, 1968 - d'après The Dreams in the Witch House

The DUNWICH HORROR - Daniel Haller avec Dean Stockwell et Sandra Dee, 1970, États Unis d'après The Dreams of the Witch House

Wilbur Whateley ( Dean Stockwell ) s'intéresse au Necronomicon, ce qui lui permet de se faire reconduire à la maison par la jolie bibliothécaire ( Sandra Dee ). Par des trucs vraiment pas catholiques il la garde toute la fin de semaine, ce qui pique la curiosité de son amie et du propriétaire du livre ancien. L'arrière-grand-père de Wilbur a été brûlé par les villageois de Dunwich et ce petit-fils veut reprendre son boulot : ouvrir la porte aux grands anciens, des divinités d'une autre dimension. Il avait donc besoin d'une vierge...

Le choix de Sandra Dee, parodiée dans Grease ( Brillantine ), surprend au début, puis on se rend compte que l'image de pureté virginale de l'actrice convient au propos du scénario. La tension monte graduellement, mais on ne peut s'empêcher de noter le manque de subtilité des éclairages. La maison des Whateley, fascinante, aurait parut plus troublante sous les caméras d'un Dario Argento, pour nommer un réalisateur qui a trempé dans des scénarios sur la sorcellerie. Si la première apparition du frérot mi-humain, mi-démon de Wilbur est efficace, dans un montage rapide aux images solarisées, le réalisateur ne peut résister à nous montrer l'innommable en conclusion, mais la minceur du budget fait encore défaut et le tout tombe pas mal à plat. On se rappelle la recette également dans THE HAUNTED PALACE, autre adaptation d'un texte de Lovecraft mal servie par un monstre à deux sous révélé à la dernière minute. Mario Giguère

RE-ANIMATOR - Stuart Gordon, 1986, États Unis d'après Herbert West, Re-Animator

Après une série d'expérimentations qui tournent mal, Herbert West quitte la Suisse et vient étudier dans une grande université du Massachusetts. La nuit tombée, il continue ses expérimentations dans son sous-sol. C'est parce que West a trouvé le moyen de ramener à la vie des cadavres mais ses recherches ne sont pas tout à fait au point. Les ré-animés sont de violents zombies animés d'une soif meurtrière.

Produit par Yuzna qui réalisa BEYOND RE-ANIMATOR plus tard, ce film est un petit chef-d'œuvre du genre des années 80. Le film est très bien réalisé et utilise son maigre budget avec génie. Jeffrey Combs y incarne le savant fou Herbert West avec brio et intensité! Il faut le voir se battre avec un chat qui n'est pas très content d'être un cobaye.

Malheureusement j'ai vu la version cut en vidéo. Paraît-il que la version DVD est uncut avec beaucoup de scènes gore. Malheureusement, il n'y en avait pas beaucoup à se mettre sous la dent mais n'a pas nuit à mon visionnement.

Un vrai classique du genre qu'il faut voir absolument si ce n'est déjà fait. Mathieu Prudent


Affiche Thailandaise

FROM BEYOND aka H. P. Lovecraft's From Beyond - Stuart Gordon avec Jeffrey Combs, Barbara Crampton, Ken Foree, 1986, États Unis, 85m

Le professeur Pretorius et son assistant Crawford (Jeffrey Combs) ont perfectionné le résonateur, un appareil qui permet d'entrer en contact avec une autre dimension en stimulant la glande pinéale. Le premier contact vire au cauchemar, Pretorius est mort, Crawford est accusé de son meurtre. La psychologue Katherine McMichaels (Barbara Crampton) suggère de revisiter les lieux du crime et de recréer l'expérience pour mieux comprendre ce qui s'est passé. Accompagnée d'un infirmier costaud (Ken Foree), on réactive le résonateur...

Il fait encore plaisir de revoir ce petit classique de Gordon, toujours un peu à l'ombre de son Réanimateur. Barbara Crampton est sulfureuse lorsque sa glande est titillée et Combs est parfait dans son rôle. Les créations monstueuses sont folles et nombreuses, le nouveau Pretorius adaptant sa chair à ses besoins et fantaisies sexuelles. Ken Foree était acteur sur l'original DAWN OF THE DEAD. Gordon, également au scénario, est un des rares cinéastes à savoir bien adapter Lovecraft et ses horreurs innommables à une époque contemporaine. À voir ou revoir. Mario Giguère

The CURSE aka The Farm aka The Well - David Keith, 1987, États Unis, 1h32 d'après The Color out of Space

Dans la séquence du pré-générique, des policiers dynamiques et ergonomiques se pointent devant une maison de campagne, l'encerclent et la pointent du fusil. Un type louche finit par en sortir, des pustules plein la gueule, et il se fait aussitôt emballer. Il crie à qui veut l'entendre que "C'est dans l'eau", mais tout le monde s'en fout et le titre apparaît sur l'écran.

On nous présente une famille de demeurés, recomposée par un gros "Jesus freak" en salopette qui a un fils mentalement diminué fana de football. Sa femme a déjà deux enfants, un jeunot et une jeunette édentée, et tous vivent plus ou moins heureux sur la ferme poussive, aidée dans leur tâche par un auxiliaire poilu qui ne parle pas beaucoup. Mais bon, ça finit toujours par se gâter, et c'est le cas lorsqu'un météorite tombe dans un boisé non loin de la ferme, émettant une lumière fluorescente dans la nuit criquetante. Tout devient hors contrôle lorsqu'un géologue amateur flanqué d'une épouse bimbo se met en tête d'enquêter sur le météorite en question.

La raison pour laquelle ce film a attiré mon attention reste floue, effacée par les années d'entreposage et la poussière de l'âge. Lucio Fulci est "producteur exécutif" et je crois que c'est tourné dans le Nébraska - ou en tout cas un état de bouseux similaire, c'est précisé à la fin du générique mais j'étais légèrement sonné... Autre que ça, ben disons que j'ai une attirance malsaine pour les films qui ont l'air mauvais et qui reniflent le navet à des kilomètres à la ronde.

On peut dire que j'ai été servi avec celui-là... Pas que ça soit extrêmement mauvais, mais on a déjà vu pareille histoire de contamination incontrôlable des dizaines de fois. Il faut avouer que le maquillage des personnages "infectés" est rigolo, consistant simplement en de répugnantes pustules au rabais sommairement appliquées sur le visage des acteurs. Quelques effets spéciaux répugnants sont utilisés ça et là, mal cadrés, sans originalité : une pomme pleine de vers à farine, une tronche de vache qui explose et projette de la putréfaction et des vers sur les fermiers...

Les acteurs font ce qu'ils peuvent, mais le plus perdu de l'entreprise est visiblement Franco Micalizzi, qui a composé un score abracadabrant hésitant entre un banjo hilbilly tout à fait de circonstance et des délires de claviers aux notes basses pas très inquiétants. Le tout se superpose tout de même harmonieusement, mais on n'a pas entendu ça souvent...

La finale abrupte, la maquette mal cadrée qui s'écroule en flammes et le montage approximatif contribuent à accentuer une impression de flou total, un peu comme si on avait envie de dire que ce film, c'est du n'importe quoi !

On le dit ?  Orloff

" C'est dans l'eau ! C'est dans l'eau ! " 

Ce film de David Keith réalisé en 1987 ressemble, au point de vue esthétique, à beaucoup de thrillers italiens de la même période. On reconnaît cette photographie " à la Troll 2 ", ces acteurs américains pour la plupart inconnus, cette musique au synthétiseur (cette fois-ci enrichie de guitares), etc.

Voilà quelques mois, Orloff Manera nous proposait une critique assez sévère de ce film, dont je conservais pourtant un bon souvenir. Après l'avoir revu, je serai plus clément qu'Orloff.

Au début (première demi-heure), il est vrai que THE CURSE " tire un peu de la patte ". Beaucoup de scènes pseudo-humoristiques viennent l'alourdir (hommes d'affaires à cigare, gros adolescent blagueur et idiot, etc.). Peu à peu, cependant, une atmosphère malsaine commence à contaminer le tout et l'humour diminue.

Le scénario reprend la trame scénaristique habituelle aux " films de contamination " : des humains entrent en contact avec un élément contaminé de leur environnement et, peu à peu, deviennent fous meurtriers. Cronenberg nous avait fait le coup dans RABID et SHIVERS et, plus près de nous, CABIN FEVER traite du même sujet.

Pour THE CURSE, plusieurs aspects intéressants tirent le film vers le haut : 

- Le portrait de cette famille de fermiers américains profonds dont le père autoritaire est obsédé par Dieu

- La relation du fils avec sa mère qui, peu à peu devient folle et monstrueuse 

- Des scènes-choc étonnantes et des effets répulsifs saisissants 

- Une durée compacte (83 minutes) évitant les temps morts 

C'est donc, au final, une " bonne petite série B " au demeurant supervisée par Lucio Fulci. Dans THE CURSE, on reconnaît d'ailleurs parfois des images, des plans et des idées proches de ceux de Fulci. Howard Vernon

The Unnamable - 1988

DARK HERITAGE - David McCormick, 1989, États Unis d'après The Lurking Fear

À la suite d'un carnage sur un site de camping, trois journalistes sont envoyés pour enquêter sur l'affaire. Ils passent une nuit dans une immense maison abandonnée, pas loin du terrain des campeurs, et hop, deux disparaissent durant la nuit. La Police soupçonne le survivant des meurtres et le patron du journal lui dit tout simplement de prendre congé et d'oublier l'affaire... what ? Notre zigoto repart sur les lieux de l'affaire avec deux enquêteurs amateurs, dans tous les sens du terme, qui croient que la maison a un rapport avec les meurtres, en remontant au 19ème siècle. Un des curieux se fait trucider, les deux autres l'enterrent et essaient d'oublier... what ? De retour dans la maison morbide, ils feront une découverte qu'ils regretteront. Évidemment.

Basé sur une nouvelle de H.P. Lovecraft, The Lurking Fear, le film est amateur à plus d'un niveau. Scénario, comédiens, son et image, maquillages spéciaux, tout semble à rabais, malgré une bonne volonté évidente. Il y a bien quelques rares bons moments comme dans de longs tunnels ou nos olibrius rencontrent une créature inconnue. Plus tard, c'est toute la famille qu'ils rencontrent dans la maison maudite. Bonne volonté n'égalant pas bon film, il reste peu de choses recommandables dans tout cela. Pour passionnés de Lovecraft seulement, et encore... vous êtes avertis. Mario Giguère

BRIDE OF THE RE-ANIMATOR - Brian Yuzna, 1990, États Unis

Herbert West est de retour d'enter les morts? Il semble que oui, mais pas sous la forme d'un mort-vivant. Hé oui,même s'il fut passablement amoché lors du premier film, le voila de retour frais comme une rose. Essayant cette fois-ci, non pas de faire revivre les morts, mais de créer la vie, à partir de morceaux de cadavres. Le film est intéressant et les effets spéciaux sont très bien réussis. Mais il manque une certaine démesure du premier épisode. La dernière demi-heure est la plus réussi, mais dans l'ensemble il s'agit, encore une fois, d'une suite gratuite et de peu d’intérêt. Angel Guts

The Resurrected - 1992 d'après The Case of Charles Dexter Ward

The Unnamable II: The Statement of Randolph Carter - 1993 

NECRONOMICON - Brian Yuzna, Christophe Gans, Shusuke Kaneko, 1994, États Unis d'après The Rats in the Walls, Cool Air et The Whisperer in Darkness

Nécronomicon: Ouvrage maléfique rédigé sur de la peau humaine, donne tous les pouvoirs à celui qui le détient, notamment ressusciter les morts.

Film à sketches. L'histoire débute par l'arrivée d'un homme devant une bibliothèque gardée par un ordre de moines style bouddhistes. Cet homme n'est autre que le célèbre H.P.Lovecraft. Il désire consulter (pour inspiration) certains ouvrages de la bibliothèque. Profitant d'un moment d'inattention de la part du bibliothécaire, il lui subtilise une clef, se rends en cachette dans le sous-sol et sort d'un coffre un ouvrage maudit, le Necronomicon. Il s'installe à une table, prépare une feuille et commence à lire le livre tout en imaginant de nouvelles... nouvelles.

Première histoire: Un homme hérite d'un manoir délabré, il a perdu récemment la femme qu'il aimait. Là il y découvre le livre maudit et apprend l'histoire d'un de ses ancêtres qui avait perdu aussi sa femme et son enfant. Alors qu'il les pleurait, un être étrange couvert d'algue lui apporte un livre relié en peau humaine... Prêt à tout pour revoir les siens, il décide d'appliquer certains rituels décrits dans le livre...

(interlude avec H.P.L continuant sa lecture) 

2ème: Un journaliste se rend dans une maison pour écrire un papier, il y rencontre une jeune femme qui prétend être allergique au soleil et à la chaleur (elle porte lunettes noires à l'intérieur et toute la maison est très froide). Elle lui dit que son père avait cette maladie et lui raconte l'histoire de ses parents. Sa mère, venue loger dans la maison rencontre le locataire du dessus (un savant) et finit par en tomber amoureuse. Ce dernier étudiant une formule pouvant donner la vie éternelle. Mais pour cela le sujet devait éviter la chaleur et rester au froid (une sorte de cryogénisation d'un corps en vie...).

3ème (après interlude): Une équipe de flics (homme et femme ayant déjà eu une relation à deux) poursuit un criminel très recherché. L'homme trouvera la mort et la femme poursuivra la chasse, rencontre un vieux couple très étrange et se retrouve plongée dans une suite d'illusions dégoûtantes ou il lui arrive différents malheurs. (pas bien compris cette partie là...).

Dernière partie de l'histoire de Lovecraft. Lovecraft sent des forces maléfiques se dégager du livre (et une sorte de forme qui semble vouloir jaillir du coffre ainsi qu'une créature tentaculaire, sûrement Cthulhu) qui s'agite sous ses pieds dans une fosse remplie d'eau. Le bibliothécaire revient alors mais une grille lui bloque l'entrée mais il s'en jouera car il passe au travers des barreaux car il n'est pas humain et n'a pas d'os (enfin il est mou). Un monstre attaquera dans la mêlée en tuant l'étrange type. Lovecraft s'en sortira, luttant contre ceux qui l'assaillent avec une lame cachée dans sa canne, replaçant le livre pour empêcher les forces du mal de sortir et pourra s'enfuir de ce lieu maudit.

Y'a un petit moment que je n'ai pas vu le film donc des détails sont confus. Le film est réalisé par Brian Yuzna. Tom Savini a participé aux effets spéciaux. C'est inspiré bien entendu des oeuvres de H.P.L. Parmi les acteurs on retrouve Bruce Payne, Belinda Bauer, David Warner et Jeffrey Combs dans le rôle de H.P Lovecraft. Le film est très glauque et on s'y perd facilement à chercher de la logique dans l'histoire. Le premier "sketch" est bien, je trouve qu'il a l'ambiance des oeuvres de H.P.L, le second n'est pas mal non plus mais le troisième je ne l'ai jamais bien compris. L'une des histoires est inspirée de la nouvelle "Les rats dans le mur" ou quelquechose comme çà. J'ai bien aimé ce film mais je suis le seul à ma connaissance, les rares autres à l'avoir vu n'ont pas beaucoup aimé. Dragonvolfied

The Outsider - 1994

Lurking fear - 1994

CASTLE FREAK - Stuart Gordon avec Barbara Crampton et Jeffrey Combs, 1995, Etats-Unis d'après the Outsider

Une vieille folle vit seule dans un château en Italie. Chaque jour en compagnie de son chat elle descend à la cave apporter trois tranches de saucisson, un morceau de pain et un peu d'eau à quelque chose qui vit dans les murs, enchaîné... Comme dessert elle lui offre quelques coups d'un lourd martinet. Mais voilà que la malheureuse en remontant est prise d'une crise cardiaque et meurt dans son lit...

Son héritier (Combs) arrive sur place un peu plus tard pour prendre possession des lieux. Il arrive avec sa femme qui ne l'aime plus beaucoup et leur fille d'environ 16-17 ans, aveugle suite à un accident. Combs était saoul et a fait un accrochage qui a coûté la vue à sa fille et la vie à son fils en bas âge...  En se promenant dans le château la jeune fille entendra des gémissants et passera devant la porte de la "chambre" de la créature... Heureusement sans l'ouvrir... Mais plus tard, la pauvre créature en a marre d'être enfermée et la voila qui se libère de ses chaînes, bousille la porte bien lourde et s'en va hanter le château en commettant de nombreux meurtres... Il s'agit en fait du fils de la vieille folle qui avait décidé de le cacher et l'enfermer...

Bon... ce film est non seulement ennuyeux mais aussi inepte... Il ne se passe pas grand chose, l'ambiance est très sombre, tout est plutôt mal filmé et lassant. Sans parler de la créature qui est ridicule... Faudra qu'on m'explique comment quelqu'un qui est resté enfermé 30 ans dans une cellule et enchaîné peut développer une telle force et casser des portes, soulever des flics obèses et tuer tout ce qui passe à portée... Enfin on a déjà vu pire... Enfin y'a beaucoup d'incohérences dans ce film. C'est loin d'être la meilleure prestation de Combs... Je n'ai pas lu. Je n'ai malheureusement pas lu la nouvelle dont ce film est inspiré. The outsider à ce que j'ai lu... En français je pense que le titre est "Je suis d'ailleurs". Mais je ne pense pas que ce film lui soit bien fidèle. Toute personne qui connaît les oeuvres de Lovecraft verra que ce film ne respecte en rien le mode de pensée de l'écrivain. Comparé à un film comme Dagon, du même réalisateur, hé ben c'est une grande déception... A voir sans trop réfléchir et sans trop connaître les oeuvres de Lovecraft... Dragonvolfied

HEMOGLOBIN aka Bleeders - Peter Svatek, 1997, Canada/États Unis d'après The Lurking fear

Un jeune homme victime d'une maladie du sang et sa femme infirmière se rendent sur l’île où il est né dans l'espoir d'y trouver un remède. Cette île accueillie il y a 300 ans des hollandais incestueux, les Van Daam, dont la descendance brûla dans l'incendie de la demeure familiale 75 ans plus tôt. Le docteur de l'île (Rutger Hauer), met le jeune homme sur la bonne piste. Au même moment, les morts du cimetière sont rapatriés sur le continent parce que la dame qui fait les cercueils a utilisé du bois de merde tout pourri. Alors, des créatures difformes vivant dans des galeries souterraines se trouvant dans les sous-sol de l'île se manifestent parce que ces cadavres étaient leur garde manger. Pas contentes, elles attaquent les vivants. Le jeune héros se retrouvent ainsi face à ses cousins, frères, soeurs totalement dégénérés par la consanguinité, difformes, mutants et cannibales.

Dommage que cette série B ne bénéficie pas d'une mise en scène mieux maîtrisée et d'effets chocs supplémentaires. Un peu plus de gores ou de suspens aurait été bien. Reste de superbes maquillages pour ces mutants souterrain. A voir lors d'une soirée ou on n'a pas grand-chose d'autres à faire... Kerozene

Return to Innsmouth - 1999

Cool Air - 1999

Chilean Gothic - 2000 d'après Pickman's Model

The DARKNESS BEYOND aka L'ALTROVE - Ivan Zuccon, 2000, Italie    

Suite à une cérémonie occulte, une jeune femme se voit projetée dans un univers parallèle où l'humanité est en proie à des créatures maléfiques aux noms imprononçables (pour qui n'est pas familier avec l'univers de Lovecraft). Là, une poignée de soldats qu'on jurerait plongée en pleine seconde guerre mondiale, entre en possession du Necronomicon et fait face aux forces invisibles dont l'objectif est de récupérer le précieux bouquin qui leur permettra de s'assurer la domination du monde. Les morts sont ressuscités afin de mieux tromper les survivants au cours de dialogues fort peu convaincants ou de séances de tortures lorgnant vers le sado-masochisme et prenant place dans des sous-sols lugubres.

Premier volet d'une trilogie basée sur les écrits d'H.P. Lovecraft par le réalisateur transalpin Ivan Zuccon (suivront THE UNKNOWN BEYOND et THE SHUNNED HOUSE), ce DARKNESS BEYOND tente de jouer sur l'horreur graphique à la Lucio Fulci via des zombies salement amochés, ainsi que sur un univers étrange et cauchemardesque, sorte d'amalgame déséquilibré entre un au-delà à la Clive Barker et un esprit très " Twilight Zone ". Et il est clair que cela fait du bien de voir se profiler des petits films gentiment craspecs dans le paysage horrifique italien. Voila qui ne manque pas d'alimenter l'espoir d'un éventuel revival de l'horreur all'italiana et d'exciter les amateurs de la " grande époque ". Mais le film de Zuccon rappelle plus volontiers la période fade et triste du déclin de ce cinéma, celle qui commença durant la première moitié des années 1980 pour s'achever au début des 90's avec la disparition du genre. La faute à son budget ridicule ou à son esthétique DV ? Loin s'en faut. La faute en incombe à des acteurs à côté de la plaque et surtout à un scénario volontairement bordélique (on ne sait plus qui meurt, qui ressuscite, qui remeurt et qui revit) qui finit par nous emmener dans un film de couloir rempli de dialogues mous et théâtraux témoignant d'une volonté de livrer une œuvre horrifique intellectuelle prise de chou. On aurait adoré voir un film avec un esprit résolument bis assumant pleinement son statut de métrage horrifique, à la place il manque singulièrement de distance avec sa propre nature et fini par se mordre la queue à cause de prétentions auteurisantes. Le comble est que l'ensemble se trouve empreint d'une retenue inattendue : Zuccon cite Fulci et Barker mais sans tomber dans l'excès qui faisaient leur marque de fabrique. Un peu plus et on a droit à un PG-13 pour le territoire américain. Quant au final du film, il reste hautement incompréhensible car alors que l'humanité semble trouver le moyen de rendre le Nécronomicon définitivement indisponible (pourquoi ne pas le brûler ?), des curés s'entêtent à le dupliquer puis à le disperser à travers le monde. Mais, et c'est là que plus rien ne semble avoir de sens, remettent l'exemplaire original à l'un des soldats des forces du Mal... Allo docteur ? Kerozene

Le Peuple ancien - 2001

Nyarlathotep - 2001

DAGON - Stuart Gordon, 2001 

Quatre personnes se trouvent sur un bateau ancré proche d'une côte sur laquelle repose un petit village de pêcheurs. Soudain, une tempête se lève projetant le voilier contre des récifs, obligeant le plus jeune des couples à aller chercher du secours au village. Celui-ci s'avère vide, étrange et glauque au premier abord. Au deuxième, on s'aperçoit que quelques âmes l'habitent. Des personnages au teint blafards, malades, handicapés...  Des personnages qui vouent un culte aux conséquences désastreuses à une entité marine...

Stuart Gordon revient en très grande forme avec cette adaptation de Lovecraft qu'il traînait derrière lui depuis plus de 10 ans. Film d'horreur très premier degré, pas question ici de rigoler. On retrouve ainsi ce qui a fait la force de certains films: ambiance glauque à souhait, images sombres, personnages angoissants, décors crasseux... Le spectateur amateur se trouve rapidement plongé dans une ambiance fascinante et jubilatoire lors de la découverte de ce village et de ses dégueulasses habitants. Le final se termine un poil trop rapidement, mais le tout forme un film bien trop génial pour le bouder. De l'horreur comme on en voit trop peu. Kerozene

Le mec à lunettes, fraîchement millionnaire (détail narratif dont la pertinence vous échappera sans doute), rêve avec récurrence d'une femelle à queue de poisson - rêves d'abord aux accents érotiques qui s'avèrent malheureusement et subitement (un mauvais raccord sur une dentition douteuse ou des tentacules-langues numériquement mal foutues) être des cauchemars. Pour une raison inexpliquée il va avec sa nana faire une petite croisière amicale avec un couple d'amis (mais qui sont ces gens?) dans un trou perdu - qu'aucun d'entre eux ne semble connaître (mais comment se sont-il rendus là les cons?).

Toujours est-il que la tempête se lève et que, pour sauver la moitié femelle du couple d'amis dont la jambe est coincée et tout le tralala, le mec à lunettes doit se rendre dans le village un peu bizarre d'où proviennent des chants religieux inquiétants. Une série abracadabrante d'événements plus tard (récit épisodique digne du plus grand revampeur de Homère, donc mieux foutu que du Tolkien), menée adroitement par les habitants de la place (qui se transforment lentement en poissons), il aura perdu ses amis et sa nana et se retrouvera seul comme un con dans un hôtel miteux. Mais ne vous en faites pas, il retrouvera tout son monde : son pote le marin, épluché, la peau laissée à sécher ; la nana de ce pote, enceinte de Dagon, le Dieu des habitants de la place, une jambe manquante, se suicidera à grands coups de canif ; et finalement, le plus important, sa nana à lui, offerte en sacrifice à Dagon. Attention : le mec à lunettes ne réussira pas à sauver sa nana, Dagon (grandiose bebitte numérique) la lui reprendra au dernier moment en lui déchirant les deux bras. Et attention : le mec à lunettes est en fait le fils perdu du leader des hommes-poissons et est destiné à friquotter avec sa soeur (celle-là même dont il rêvait nue seins au tout début) pour l'éternité dans les profondeurs marines. Memorial BBQ

BEYOND RE-ANIMATOR - Brian Yuzna, 2001, Espagne/États Unis 

Herbert West, le savant fou inventé par Lovecraft revient dans cette aventure rocambolesque où le sang ne se gêne pas pour gicler.

Enfermé dans une prison depuis 13 ans, West devient l'assistant du nouveau docteur de l'infirmerie (ou le contraire?). Ce dernier porte le souvenir douloureux du meurtre de sa soeur par un zombie déchaîné créer par Herbert West lui-même. Ensemble, ils poursuivent les recherches de West qui consiste à ramener à la vie les gens fraîchement mort et à trouver la bonne procédure pour que ces gens ne se transforment pas en zombies violent. Mais comme dans le premier épisode, il y a plus d'échecs que de réussites!

Gore, sexe et humour sont au rendez-vous ici. BEYOND RE-ANIMATOR est excellent et divertissant. Jeffrey Combs fait un grand retour dans son personnage d'Herbert West et le reste de la distribution (presque tous des acteurs espagnols) est assez remarquable. Le thème musical (qui est une version revampé de celui de PSYCHO) est aussi de retour et pigmente l'atmosphère du film. La réalisation ainsi que le montage discret est dans le ton voulut et on ne s'ennuie jamais.

Bref, du bonbon dans une section de club vidéo comportant presque seulement des straight-to-video minables.

Le film ayant été tourné en Espagne, il y a sur le DVD un vidéoclip totalement hilarant d'une chanson dance chanté par un latin-lover incroyablement kistch. Chanson qui ne semble même pas faire partie du film, ni même dans le générique. En tout cas...

"Move, move, move your dead bones, 

I'm your re-animator! 

C'mon!" Mathieu Prudent

Pulse Pounders - 2002 d'après The Evil Clergyman

An Imperfect Solution: A Tale of the Re-Animator - 2003 d'après Herbert West: Re-Animator

Pickman's Model - 2003

The Dream-Quest of Unknown Kadath - 2003

The SHUNNED HOUSE aka La Casa sfuggita - Ivan Zuccon avec Federica Quaglieri, Emanuele Cerman, 2003, Italie, 90m

Luigi et Rita, écrivain et photographe, vont visiter un hôtel abandonné qui a été témoin d'une série de morts impressionnante, dont plusieurs inexpliquées. Pendant que Luigi tente de reconstituer ce qui s'est passé, Rita semble graduellement possédée, commençant par parler en français dans son sommeil, langue qu'elle ne connaît pas, à part le mot merde. Nous verrons en flachback deux histoires, un jeune homme fasciné par sa voisine et son violon, ainsi qu'un étudiant qui se réveille maculé de sang chaque matin.

Le scénario prend le contrepied des adaptations passées de Lovecraft, au lieu de rallonger une nouvelle, il en combine trois: The Shunned House; Music of Eric Zahn et Dreams of the Witchhouse (plus récemment adapté par Stuart Gordon pour la série Masters of Horror). Tournage vidéo mais au budget qui semble confortable, voir la qualité des éclairages et des prises de vue. Tourné en anglais par des acteurs italiens à l'accent à couper parfois au couteau, mais d'une certaine manière, ça ajoute à l'exotisme et pour notre part on est content d'avoir comprit les passages en français, non sous-titrées, qui ont dû flabbergaster nos amis anglophones ! L'ambiance est donc remarquable avec une photographie recherchée. L'entrecroisement des flashbacks étant cependant difficiles à suivre au début. Le décolleté de Federica Quaglieri attire l'attention outrageusement, mais on arrive toujours à suivre l'histoire, qui remplace le familier de la sorcière de "Dreams of the witchhouse" par un tueur sanguinaire qui ne déparerait pas un bon slasher. Il est étonnant de voir Lovecraft si bien servit en Italie et du coup ça donne envie de voir les autres adaptations de l'écrivain de l'innommable réalisées par Zuccon. Mario Giguère


Adaptation de la nouvelle originale
dans Classics Illustrated

MASTERS OF HORROR 2: Dreams in the Witch House - Stuart Gordon, 2005, TV

Un étudiant en physique se trouve une chambre à louer à prix modique dans une maison tri-centenaire. Rapidement, un voisin lui demande de se méfier du rat à face humaine. Surprit par l'architecture spéciale de sa pièce, il commence à faire d'affreux cauchemars ou il rencontre le rat et la sorcière, des rêves saisissants dont il se réveille à des endroits différents desquels il s'est endormi. Après s'être retrouvé devant le nécronomicon, il est persuadé que la sorcière voyage dans l'espace-temps et l'a choisit pour tuer le bébé de sa voisine de palier...

Stuart Gordon poursuit ses adaptations de H.P. Lovecraft avec succès. Cette nouvelle si spéciale et très courte a été merveilleusement adaptée au mode contemporain, avec des moments chocs. L'atmosphère est lourde, les effets spéciaux efficaces et l'ambiance morbide. Gordon réussit à terminer de manière intéressante pour qui a lut la nouvelle. la série Masters of Horror livre encore la marchandise. Chapeau. Mario Giguère

The CALL OF CTHULHU - Andrew Leman, 2005, États Unis

Les adaptations cinématographiques des récits de l'écrivain H. P. Lovecraft ne vous ont jamais semblées très fidèles et cela vous désole ? Alors réjouissez-vous, car voici THE CALL OF CTHULHU, un véritable travail qui ne pouvait être accomplit que par une bande de fans véritables. Et pour cause, Andrew Leman (réalisateur et coproducteur) et Sean Branney (scénariste et coproducteur) sont les fondateurs de la H.P. Lovecraft Historical Society. Concernant cette adaptation de la nouvelle The Call of Cthulhu, ils décidèrent de la concevoir comme si cela avait été le cas à l'époque de sa publication, c'est à dire en 1926 - un an avant l'apparition du cinéma parlant. Ainsi, Leman et Branney ont réalisé un film muet, en noir et blanc et tournée dans un procédé qu'ils ont baptisé Mythovision - ayant été tourné en DV, il s'agit simplement du nom du filtre créé pour générer le rendu désiré. Et le résultat de ce moyen métrage de 47 minutes est remarquable.

On y suit les découvertes de personnages différents, à des époques différentes, au sujet de rituels mystérieux et terrifiants au nom d'une divinité appelée Cthulhu. Brillamment construit - on passe de 1926 à 1908, d'un confortable salon à une île sauvage de manière ingénieuse grâce à un scénario bien ficelé. THE CALL OF CTHULHU réussit le parie de coller le plus fidèlement possible aux récits de l'écrivain. Et malgré le budget d'une évidente pauvreté, les auteurs ont su donner au film une allure, une élégance toute remarquable, notamment grâce à de nombreux décors, à quelques maquettes et à des effets spéciaux en stop motion. Si les maquettes et effets spéciaux font rétro en regard des standards d'aujourd'hui, cela est bien évidemment voulu et s'avère bénéfique pour une telle entreprise.

Site web: www.cthulhulives.org/cocmovie/index.html  Kerozene

The LAST LOVECRAFT: RELIC OF CTHULHU - Henry Saine avec Kyle Davis, Devin McGinn, Matt Bauer, 2009, États Unis, 78m

Jeff a une étrange visite. Un vieil homme lui annonce qu'il est le dernier descendant de l'écrivain H.P. Lovecraft et que les histoires qu'il écrivait étaient basées sur des faits bien réels. Il lui confie une relique dont les forces obscures essaient de s'emparer pour réveiller le dieu Cthulhu des abysses de l'océan. Il part avec son frère et leur copain, trois geeks sans expérience plus connaisseurs en bandes dessinées qu'en démons !

Il n'y a plus rien de sacré ! On imagine mal une comédie d'horreur basée sur les écrits de Lovecraft, mais depuis Shaun of the Dead, tout est permis. Inventif dans sa mise en scène et avec des démons bien foutus, une séquence animée pour expliquer la mythologie de Chtulhu, l'effort y est et le film a fière allure pour un budget d'indépendant. Personnellement j'ai trouvé l'humour plutôt lourdingue, à vrai dire je n'ai pas vraiment réussit à embarquer dans le bateau. Mais c'est très bien fait et l'équipe sera à surveiller. Mario Giguère

  H.P. LOVECRAFT'S: TWO LEFT ARMS - Domiziano Cristopharo avec Yvonne Scio, Paolo Stella, Carlo De Mejo, Ruggero Deodato, 2013, Italie/États Unis, 80m

Randolph Carter débarque en Italie dans un petit village pour restaurer une fresque dans une vieille église. Les quelques personnes qu'il croise sont méfiantes, parfois agressives. Heureusement il y a Emma Galliani, chargée de l'accompagner dans ses travaux, qui ne semble pas trop réticente, voire charmée, en tout cas charmante. C'est sans compter la légende du lac créé par la chute d'une météorite.

Randolph Carter est un personnage récurrent dans l'oeuvre de Lovecraft. Il apparait dans ce film comme un homme plutôt faible et naïf, une victime. Paolo Stella ne semble rarement à la hauteur du rôle. Yvonne Scio (Pink Panther 2006) est séduisante et mystérieuse. Son visage semble avoir besoin de restauration dans un plan très court. Le travail sur la fresque semble fait sur une reproduction de toile sur laquelle on a mis une mince couche de plâtre, peu crédible. Le réalisateur Ruggero Deodato (Cannibal Holocaust) apparait dans un tout petit rôle de fou du village.  Évidemment qu'il n'est pas facile de recréer l'horreur sans nom de H.P. Lovecraft, mais le film est bien trop timide et offre peu à se mettre sous la dent pour les amateurs. Dommage. Mario Giguère

WHY HANS WAGNER HATES THE STARRY SKY - Lars Henriks alias Lars Kokemüller avec Hubertus Brandt, Ulrich Bähnk, Nika Kushnir, 2013, Allemagne, 75m 

Hans Wagner vit seul dans un petit appartement, calmant son éternelle anxiété avec médicaments et whisky. Il se rend compte ce jour là qu'il n'a pas renouvelé ses pilules et qu'il n'a pas plus d'alcool. Il doit sortir de son appartement. Panique totale. Pour son grand malheur il tombe éperdument amoureux de la caissière de son supermarché.

Premier film de Lars Henricks, qui a ramassé 1500 euros et a écrit un scénario inspiré en partie par Lovecraft. Il réalise en plus d'écrire et créer la musique originale du film. Un film court qui garde le spectateur en alerte, en ne sachant pas trop ce qui s'en viens, surtout lorsqu'il se fait de curieux amis. On insère une session de speed dating, une incroyable fée qui lui offre un souhait gratuitement et le sorcier qui veut faire venir Cthulhu sur Terre à partir des textes de Lovecraft. Bel exemple de la liberté totale qu'offrent ces minuscules budgets qui permettent de vraiment surprendre l'amateur qui n'exige pas de bagarres et d'explosions en costumes d'époque. Si vous voyez ce que je veux dire. Henriks ajoutera deux autres films à sa trilogie de Cthulhu. Mario Giguère

CORDELIA'S KINDER aka Cordelia's Children - Lars Henriks alias Lars Kokemüller avec Elena Meißner, David Adams, Anna Berg, 2015, Allemagne, 76m

Cordelia vit avec son fils Thomas et sa fille Julia. Son mari a été retrouvé mort, mais elle parle constamment avec son fantôme. Des enquêteurs de police viennent la visiter pour essayer de retrouver le meurtrier. C'est compliqué pour Cordelia, elle est la patronne d'une agence de gigolos, son garçon tombe amoureux du dernier gigolo engagé par sa mère et sa fille travaille pour elle, éliminant ses ennemis.

Étrange film qui débute en noir et blanc, devenant en couleur lors de scènes au pays des morts ou dans une chambre que Thomas n'aurait pas dû ouvrir car elle s'ouvre sur le domaine des anciens dieux, Cthulhu en tête. On aura donc droit à un meurtre par tentacules, du gore et quelques scènes de sexe hétérosexuel et homosexuel soft. Un peu de torture aussi, ce ne sont pas des anges. On se demande ou ça s'en va, ce qui nous garde éveillé tout le long. Deuxième film de sa trilogie Cthulhu. Les acteurs reviennent d'un film à l'autre et j'ai bien apprécié les personnages féminins, très fort et très multi dimensionnels. Le plus sérieux des trois films Lovecraftiens de Lars Henriks. Mario Giguère

The LAST CASE OF AUGUST T. HARRISON - Ansel Faraj avec Jerry Lacy, David Graham, Lisa Blake Richards, Nathan Wilson, 2015, États Unis, 66m

August T. Harrison est un détective privé à qui on demande de retrouver rapidement un homme disparu et le film qu'il possède, en pas plus de trois jours. Il va plonger bien malgré lui dans une enquête troublante qui a un rapport avec les écrits de H.P. Lovecraft.

Un film  assez court avec un acteur chevronné, Jerry Lacy, vu dans Dark Shadows, Tombe les filles et Tais Toi et d'innombrables séries télévisées. Il joue à merveille l'homme âgé, à la vie cruelle et ne croyant en rien aux univers d'un écrivain  de l'innommable. On ne sait pas trop jusqu'ou il sombrera dans cette quête ou même s'il survivra à son enquête. Le budget semble bien mince pour une telle réalisation et les quelques images d'un autre monde ne sont pas réellement une réussite, quelques tentacules dans la brume évoquent mal les cauchemars imaginés par l'écrivain. Une fin rapide nous laisse sur notre faim. Tout ceci étant dit, il y a  un certain charme qui opère, Jerry Lacy est très bon et je suis partant pour voir d'autres films du réalisateur. Mario Giguère  

ZECKENKOMMANDO VS. CTHULHU - Lars Henriks alias Lars Kokemüller avec Lars Henriks , Lea Ostrovskiy, Philip Spreen, Niklas Bähnk, 2015, Allemagne, 88m

En Allemagne, un jeune groupe de musique punk hardcore prépare son premier album. Le leader va filmer leur escapade en forêt, interrogeant les membres en vue d'un documentaire. C'est ainsi que Kalle, Xena, Titus et Flash vont apercevoir le maire, une journaliste et un entrepreneur en train de préparer la venue de Cthulhu sur Terre.

C'est le film qui boucle la trilogie Cthulhu de Lars Henriks. Micro budget fière de l'être, on retrouve des acteurs vu auparavant dans sa filmographie Lovercraftienne. Le film ne se prend pas au sérieux et l'anarchie règne, culminant avec une chanson difficile à jouer censée retourner l'ancien Dieu d'ou il arrive. Un triangle amoureux risque de virer en embrouille, mais on s'en remet rapidement et l'univers est sauvé in extremis. On se doute qu'on n'a pas les moyens de tourner l'apocalypse. C'est sympathique et on rencontre Cthulhu en personne, certains jours, on ne demande pas mieux. Les fans finis de Cthulhu qui prennent tout au sérieux peuvent cependant l'éviter. Mario Giguère

The RESONATOR: MYSKATONIC U - William Butler avec Dane Oliver, Amanda Wyss, Amanda Jones, Michael Paré, 2021, États Unis, 68m

Bienvenue à l'Université Myskatonic, Arkham, Massasuchets. Un des élèves a reconstruit le résonateur que son père avait inventé, ouvrant un portail vers d'autres dimensions et causant sa perte. Subtilisant de l'équipement électronique et un peu d'uranium, pourquoi pas, il a évidemment attiré l'attention d'un professeur, rival de son père. Il a aussi soulevé des questions de la part de ses amis, surtout après la disparition d'un collaborateur. Après tout, on ne fait pas de découvertes d'autres mondes sans casser des humains.

La compagnie Full Moon revisite Lovecraft et les classiques du regretté Stuart Gordon dans une série regroupée sous le nom Myskatonic U dont on a ici le premier film. Si le ton est bien sérieux et dramatique, à l'encontre d'autres séries du studio, les effets spéciaux sont très loin des magnifiques créatures cauchemardesques de l'original. Ceci étant dit, j'ai en général bien apprécié le travail du réalisateur au budget trop restreint, certes, mais qui a recruté une bonne galerie d'acteurs. Outre Michael Paré, qu'on ne présente plus, on reconnait Amanda Wyss, première victime naguère de Freddy Kruger. On n'occulte pas l'effet d'excitation sexuelle du résonateur et la menace s'avère différente en fin de scénario. La courte durée du long métrage est devenue omniprésente chez Full Moon. Il n'y a donc pas de longueurs. Bref, je vais surveiller les suites. Mario Giguère

BEYOND THE RESONATOR - William Butler avec Dane Oliver, Amanda Jones, Michael Paré, Josh Cole, 2022, États Unis, 49m

Suite directe de The RESONATOR: MISKATONIC U, puisqu'il s'agit d'une série en ligne qui sort par la suite en compilations, plus ou moins courtes. On a laissé l'univers sans dessus dessous lorsque le Resonator a ramené les protagonistes au début des évènements vécus dans le premier film. Tout le monde qui a été près de l'appareil a des souvenirs et des hallucinations confuses et un des amis se suicide, obsédé par Kathogra, déesse d'un autre monde. Pour ajouter à la dangerosité du moment, Herbert West (Josh Cole) arrive à l'Université Myskatonic pour compléter ses recherches visant à créer son sérum redonnant la vie aux morts.

Donc, voici la compilation de la saison deux de trois, qui va se terminer avec un minutage de 2h58m au grand total. On y explore la réalité alternative créée par le résonateur et les travaux, parfois tragi-comiques d'Herbert West. Le personnage d'Amanda Wyss a disparu et la mère qui a perdue son fils semble elle aussi au courant de l'appareil convoité. Michael Paré reviens à la toute fin, nous préparer à la suite. Je vais donc regarder cette dernière suite et fin avant de vous en reparler. Cet entre deux est un peu frustrant. A souligner: la trame sonore de Charles Band, toujours intéressante. Mario Giguère

CURSE OF THE REANIMATOR - William Butler avec Christina Hélène Braa, Rachel Braun,  Michael Paré, Jeffrey Byron, 2022, États Unis, 49m

Suite et fin de la saga du Resonator. Après un intéressant The Resonator, suivit de Beyond the Resonator, on y trouve un peu plus d'acteurs, tout le monde racontant à son voisin ce qui se passe à l'université Myskatonic. Ou presque. Herbert West est hors de contrôle, réanimant d'autres morts. Crawford Tillinghast va encore réparer la machine à ouvrir des portes vers un univers parallèle. Quelqu'un va la repartir et on fait la fête. Non.

Rien que du déjà vu, étonnamment, comme si en débutant la série, on n'avait pas de plan et on terminé dans l'improvisation. Il faut dire que William Butler réalisait en parallèle la mini série sur Baby Oopsie. Ca ne devrait pas être une excuse. En espérant que Full Moon n'a pas tout misé sur cette aventure et qu'ils arriveront à nous redonner des longs métrages en bonne et due forme. Parce qu'il y avait tout de même bien des choses intéressantes dans ce projet, de la réalisation plus sérieuse, de comédiens intéressants et du retour à Lovecraft bien apprécié. Mario Giguère 

DREAMS IN THE WITCH HOUSE - Catherine Hardwicke avec Rupert Grint, Ismael Cruz Cordova, D.J. Qualls, 2022, États Unis/Mexico, 62m

Des années après la mort de sa soeur jumelle Epperly, Walter, travaillant à temps partiel dans une société qui étudie le paranormal, essaie d'entrer en contact avec sa soeur. Il découvre une potion qui l'emmène en esprit dans le domaine des morts ou il rencontre Epperly et aussi une sorcière, Keziah Mason, qui s'accroche à lui pour revenir dans le monde des vivants. Il survit et déménage dans le dernier lieu ou Keziah a vécu.

Adaptation libre d'une courte nouvelle d'H.P. Lovecraft, déjà adaptée au cinéma et à la télévision, notamment par Stuart Gordon dans l'anthologie Masters of Horror. On s'éloigne suffisamment du texte original ou de l'adaptation de Stuart Gordon pour rendre le tout plus qu'intéressant. On laisse tomber la chambre qui change de dimensions et d'angles, difficiles à montrer mais efficaces dans l'esprit des lecteurs, pour se concentrer sur l'éternel besoin irrationnel de ramener les morts à la vie. Rupert Grint (Ron Weasley dans Harry Potter) est surprenant et très bon dans le rôle  de Walter. Je n'aurais pas misé sur la réalisatrice de Twilight, elle a pourtant touché à l'horreur auparavant, signant un remake de The Lost Boys pour la télévision, entre autres. La direction artistique, les effets spéciaux et la musique sont également superbes comme toute la série supervisée par Del Toto. Un pur délice. Mario Giguère

GODS OF THE DEEP - Charlie Steeds avec Derek Nelson, Makenna Guyler, Kane Surry, Tim Cartwright, Rory Wilton, 2023, Royaume Uni, 97m

Jim Peters est recruté à l'université Miskatonic pour participer à une expédition sous-marine dangereuse dans l'Antarctique. Dans un sous-marin expérimental, ils vont descendre à une profondeur jamais atteinte pour explorer ce qui ressemble à une grotte dont l'entrée n'est pas un récif naturel. Qu'est-ce qui s'y cache à cette profondeur ou rien ne peut survivre ?

Sur papier l'histoire devait avoir un certain panache, malheureusement le manque de budget est ici presque fatal. De deux, on nous dévoile un monstre géant, visiblement Cthulhu, interprété visiblement par un homme dans un costume à rabais filmé dans une brume censée représenter le fond de l'océan. Ajoutez le pseudo sous-marin construit avec des bouts de tuyau et de petites manettes de quincaillerie de quartier et les comédiens n'ont aucune chance de réellement se faire valoir. Le film précédent de Steeds, Freeze, a plus de chances de plaire un brin aux amateurs de Lovecraft, s'ils sont le moindrement indulgents. Je vais tout de même surveiller d'un oeil la carrière de ce réalisateur indépendant d'Angleterre qui ose s'attaquer à des classiques jugée impossibles à filmer. Mario Giguère

The INNSMOUTH SCHOOL FOR GIRLS - Joshua Kennedy avec Hilda Sofia Bautista, Stefanie Jo Saenz, Mitzi Venus, Joshua Kennedy, 2023, États Unis, 89m

Roberta Olmstead arrive au collège pour jeunes femmes de la ville d'Innsmouth. Elle est harassée dans un premier temps par les plus anciennes, mais va se faire des amies lorsque qu'elles  vont devoir s'unir face à un dirigeant obscur on ne pout plus stricte. En fait tous les employés de l'établissement sont louches et graduellement, les filles vont devoir faire face à l'innommable.

Après un hommage à la firme anglaise Hammer tourné avec des actrices et acteurs qui ont jadis travaillé sur les classiques de l'horreur, qui devaient enchaîner sur son film suivant. À cause des complications de la pandémie de covid, Kennedy retravaille son scénario et  lance une invitation pour trouver de nouvelle actrices. Bonne idée au vu du bon casting. le début va me faire penser régulièrement au film Suspiria de Dario Argento. Le collège de jeune femmes, l'atmosphère étrange et trouble et l'horreur surnaturelle. Mais on est ici dans l'univers de Lovecraft, certes transposé en des temps modernes, mais qui garde ses horreurs dans l'ombre longtemps. On fait presque des miracles avec un budget restreint grâce aux éclairages et les maquillages. La musique est aussi très bonne. Il reste que la fin est on ne peut plus abrupte et semble sortir d'un film de Joe Dante et ses Gremlins.

L'édition spéciale d'Alpha New Cinema inclus en extra The Making of The Innsmouth School for Girls qui dévoile le cheminement de création du réalisateur et une atmosphère très légère sur une bonne partie du tournage, étonnamment. Une piste de commentaires, des scènes coupées, un bêtisier et la bande annonce complètent l'offre.  Mario Giguère  

Plus sur Lovecraft : projethpl/filmlove

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STUART GORDON

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