LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES |
NUMÉRO 100
HORSEHEAD
HORSEHEAD - Romain Basset avec Lilly-Fleur Pointeaux, Catriona MacColl, Murray Head, Fu'ad Aït Aattou, Shane Woodward, Gala Besson, Vernon Dobtcheff, Philippe Nahon, 2014, France Depuis son plus jeune âge, Jessica fait régulièrement des cauchemars dont le sens lui échappe. Cette singularité l'a conduite à mener des études spécialisées en psychophysiologie du rêve et à suivre une thérapie avec Sean, son mentor, pour tenter d'en comprendre les origines. Suite au décès de sa grand-mère maternelle, Jessica doit retourner dans la maison familiale. A son arrivée, elle découvre que son aïeule défunte repose dans la chambre mitoyenne à la sienne durant la veillée mortuaire. Après une nuit agitée par un étrange cauchemar, Jessica tombe subitement malade. Clouée au lit par de fortes fièvres, la jeune femme décide d'utiliser son état léthargique pour expérimenter le rêve lucide et essayer ainsi de prendre le contrôle de ses rêves. Jessica va alors commencer à évoluer dans son propre monde onirique et, développant peu à peu ses capacités de rêve lucide, elle va mener l'enquête afin de découvrir le mal qui la ronge et qui hante la demeure familiale... Voilà pour le " pitch " d'HORSEHEAD, premier film de Romain Basset qui sort ce mercredi sur les écrans français. Une jeune femme perturbée, une vieille maison lourde de mystères, des cauchemars récurrents : le moins que l'on puisse dire est que l'argument de départ de cette première uvre ne donne pas dans l'inédit. Un huis clos horrifique avec pour cadre une bâtisse chargée d'un lourd passé, en voilà un " combo " vu et revu dans le cinéma d'horreur, qui fera affluer chez tout spectateur un peu averti une foultitude de comparaisons. En plaçant d'emblée son premier opus sous ce haut patronage cinéphilique, Romain Basset ne choisissait pas la facilité. Découvert par une fin de matinée pluvieuse du mois de février, HORSEHEAD relève le défi avec brio. " Quand je n'ai pas d'idée, je mets un rêve ", disait Luis Bunuel. Notre jeune cinéaste montre lui qu'il est possible de filmer des cauchemars sans manquer d'idées. La suite de tableaux oniriques, composés avec méticulosité et soin du détail, finit par former une galerie sensorielle apte à satisfaire notre pulsion scopique. Sans pour autant rendre l'ensemble imbitable, la fantasmagorie ne venant jamais rompre les fils, pourtant ténus, de la narration. Ayant décidé de tourner en anglais dans un souci d'efficacité commerciale, le réalisateur a eu la bonne idée de confier les personnages des deux parents à deux comédiens anglophones, le chanteur Murray Head et la muse fulcienne Catriona McColl, que l'on est ravi de retrouver dans un rôle aussi développé. Situé dans la Creuse où les Britanniques ont été nombreux à investir dans la pierre, le film supporte cette anglicisation sans trop perdre en cohérence. La scène du curé, interprété par Philippe Nahon, ne s'imposait en revanche pas, d'autant qu'elle donne au film un côté " déjà vu ", ledit (excellent) acteur ayant souvent honoré de sa présence bourrue les films de genre français.
Influencé
par les maîtres italiens de l'horreur colorée, un
certain fantastique d'atmosphère australien - on pense parfois
à des films comme SUMMERFIELD ou NEXT OF KIN (aka MONTCLARE,
LE RENDEZ-VOUS DE l'HORREUR) - et LA COMPAGNIE DES LOUPS de Neil
Jordan (vous verrez pourquoi...), Romain Basset livre une
première uvre stimulante. On pourra lui reprocher un
certain manque d'enjeux narratifs, mais ce serait passer à
côté de ses charmes oniriques, incarnés par la
créature qui fournit son nom au film et à la jolie
Lilly-Fleur Pointeaux qui en campe le personnage principal. Parfois, mieux
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