The
TRIPPER - David Arquette avec David Arquette, Richmond Arquette,
Courteney Cox, Chian Crawford, Paz de la Huerta, Lukas Haas, Josh
Hammond, Balthazar Getty, 2006, États Unis, 1h33
Une
bande d'amis part en week-end dans les montagnes californiennes,
pour un festival rock placé sous le signe de la débauche
et de l'abus de substances illicites diverses et variées. Ce
que les jeunes alternatifs ne savent pas, c'est qu'un tueur
fétichiste a choisi ce même événement pour
terminer la vengeance qu'il a commencé des années auparavant&ldots;
"Un
hippie est quelqu'un qui a l'apparence de Tarzan, la démarche
de Jane et l'odeur de Cheetah." C'est par cette phrase de Ronald
Reagan que s'ouvre TRIPPER, premier long métrage de David
Arquette, disponible en zone 2 grâce à La Fabrique de
Films. Présent dans la franchise SCREAM, le comédien
est passé de l'autre côté de la caméra et
nous propose ce slasher montagnard ultra-référentiel et
gentiment gauchisant. Le mélange satire-humour fonctionne
plutôt bien: ni les scènes de rigolade, ni la
nudité (généreuse), ni les séquences gore
n'étant sacrifiées dans l'affaire.
***
SPOILERS ***
Le
scénario prend un malin plaisir à suivre quelques
fausses pistes, menant à une bande de ploucs farceurs mais
plus bêtes que vraiment méchants, ou à l'ex
jaloux de l'une des festivalières. L'amoureux éconduit
trouvera une mort atroce, suppléant son agresseur de
l'épargner en criant " Je suis républicain ! Je
suis républicain ! " Car le vrai tueur n'est autre qu'un
homme portant le masque du président républicain des
années quatre-vingt&ldots; En fait un ancien enfant tueur,
revenu finir le boulot commencé en pleine époque
hippie, et libéré des geôles californiennes par
un autre mutant, solide acteur de série B devenu politicien
conservateur : le président Reagan, qui relâcha dans la
nature de nombreux psychopathes pour cause de coupes sombres dans le
budget de l'administration pénitentiaire. Et le tueur se
prénomme... Dylan !
On
le voit, David Arquette manie les clins d'il avec
dextérité. Les clichés du genre (les
autorités qui refusent de regarder le danger en face, le
sheriff cabochard mais tellement humain dans le fond, etc.) sont
remis à leur place. Si la mise en scène manque encore
un peu de certitude et de sens du cadre, le film séduit par
son humour et son ton potache. TRIPPER se moque AVEC le genre, plus
qu'il ne se moque DU genre. Une salutaire absence de cynisme :
l'amateur de bis ne se sent donc pas pris pour le dindon de la farce
(car c'en est bien une !). Stelvio