JOHN B.ROOT
Conversation
avec Christophe Lemaire sur FILMOTV
en ligne sur
www.filmotv.fr jusqu'en mai 2010
Après
Jack Tyler, Ovidie et HPG, FILMOTV poursuit son exploration des temps
X perdus et singulièrement réappropriés.
Au
quatrième côté de ce carré de diseurs de
« contes de fées pour grandes personnes », il
y a aussi John B.ROOT, grand malade de cinéma tout court.
Celui qui commit une quinzaine douvrages pour enfants, passa
par la case documentariste, avant de glisser, au milieu des 90s,
dans une pornographie joyeuse, pipelette, de chair et de liesse
comme téléportée des glorieuses seventies. De
celle dont on réinvente sans cesse les codes, qui
célèbre le pouvoir de la femme. Car sur la
planète brootienne (jamais violente, régie par
lobsession de la sexualité filmée), cest
toujours elle qui prend les initiatives. Et ce quon aime
par-dessus-tout, cest raconter des histoires&ldots; qui
réconcilient le sexe et le sentiment.
Le
réalisateur de LE PRINCIPE DU PLAISIR et de
lultra-féministe et « du plus accompli formellement
» MONTRE-MOI DU ROSE (tous deux proposés sur FILMOTV) se
confie à Christophe Lemaire, critique à BRAZIL et ROCK
& FOLK, révélant ses expériences,
livrant ses influences, quelques secrets et désirs de
cinéma, ses interrogations, aussi.
Il revient
ainsi sur « sa première fois », tremblante (un
passage à lacte franchi grâce à la
psychanalyse), le méconnu et solaire 24H DAMOUR avec un
HPG au sommet de sa drôlerie, XYZ, autopsie sexuelle dun
couple en hommage à Rohmer, ce « collectionneur de
papillons dans les rapports humains »; ses cinéastes
fétiches, Stanley Kubrick ; Bob Fosse, qui déclencha
son désir de filmer le plaisir ; les Damiano et Kikoïne,
ses « modèles cinéphiliques et aphrodisiaques
». Sur limportance et le soin apporté à la
musique, toujours sur mesure chez B.ROOT, confiée notamment au
compositeur Charlie O.
Lauteur
de PORNO BLUES qui se définit lui-même comme un
pornographe judéo chrétien -sinterroge aussi sur
le Censure, « la coupure du robinet à sous »
imposée par la loi de finance en 1976, et, au fond sur cette
peur de la pornographie, sa persistance et son mystère. Et sa
viabilité (le seul moyen de compenser, cest le gonzo,
« cette matière brûlante » dont il faut savoir sécarter).
Celui qui sait
tout faire, du scénario à létalonnage, qui
inventa la pornographie en direct (EXPLICITE, diffusé sur C+)
ou confronta critiques à hardeuses dans EXHIBITION 99 (à
voir sur FILMOTV) et sestime moins fou, moins ingénu
quà ses débuts mais toujours aussi tendre
- rêve aujourdhui dadapter FRENCH BEAUTY
(également au sommaire de FILMOTV) au théâtre.
Et de conclure
par une pirouette rapportée de Woody Allen : « Papa,
est-ce que le sexe est sale ? (&ldots;) Oui, quand cest bien
fait » Les limites, il se les fixe lui-même ; le
système se charge du reste.
Le blog de John
B. Root www.explicite.com
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